QUITO (AFP) - mercredi 18 février 2009
L’Equateur a expulsé mercredi le premier secrétaire de l’ambassade des Etats-Unis, Marc Sullivan, et lui a donné 48 heures pour quitter le pays en raison d’ingérence dans ses affaires intérieures, a annoncé le chef de la diplomatie équatorienne, Fander Falconi.
A Washington, le département d’Etat a déclaré regretter cette décision "injustifiée".
"On a expulsé le fonctionnaire de l’ambassade (...) pour ingérence dans les affaires internes de l’Equateur. Il a 48 heures pour quitter le pays", a déclaré M. Falconi lors d’une conférence de presse.
Le 7 février déjà, le président équatorien Rafael Correa avait ordonné l’expulsion Armando Astorga, chargé d’affaires américain pour les questions migratoires, de sécurité et de douane, qui était accusé d’avoir conditionné une aide économique au choix du commandant d’une unité de la police.
Le gouvernement accuse M. Sullivan d’avoir tenté d’agir de même.
"A la suite de l’affaire Astorga, Sullivan a aussi conditionné la coopération logistique avec la police", a précisé le ministre des Affaires étrangères.
L’ambassadrice Heather Hodges "est très préoccupée (par la situation). Il existe une inquiétude mutuelle et partagée" par Quito, a ajouté M. Falconi.
Dans le cas de M. Astorga, le président socialiste avait précisé que le diplomate avait tenté d’imposer à la police équatorienne le choix du commandant d’une unité de lutte contre la contrebande, en échange d’une aide économique de 340.000 dollars.
"Nous regrettons cette décision du gouvernement équatorien", a déclaré pour sa part un porte-parole du département d’Etat, Gordon Duguid, à Washinton.
"Nous rejetons également toute suggestion selon laquelle le personnel de l’ambassade n’aurait pas agi correctement", a-t-il ajouté devant la presse. "Malgré la décision injustifiée du gouvernement équatorien, nous restons résolus à coopérer avec l’Equateur pour lutter contre le trafic de drogue".
Interrogé sur d’éventuelles mesures de rétorsion de l’administration américaine, M. Duguid est resté vague. "Nous répondrons de façon adéquate", s’est-il contenté de déclarer.