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Commentaire de Castor

sur Procès Colonna : droits de l'homme en péril ?


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Castor 12 mars 2009 08:54

@ l’auteur,

vous dites que je me trompe.
Ne serait-ce pas que nous voyons les choses différemment ?
Car finalement, le problème avec le ressenti des choses, c’est qu’il est toujours subordonné à l’opinion que l’on a.

Je reviens sur les études relatives aux témoignages oculaires, que vous qualifiez de "bidon".

Ces études sont très sérieuses, au contraire, et je ne dis pas cela pour discréditer ces deux témoignages mais pour indiquer qu’il faut être prudent avec TOUS les témoignages, quels qu’ils soient, parce que le témoin ne voit pas que ce qu’il voit (voir étude du CNRS et ne pas hésiter à aller consulter en toute objectivité les autres articles en bas de page).

Vous concluez que le refus de reconstitution doit être vu comme une peur d’invalidation de la thèse de l’accusation.
Or ce n’est pas l’accusation qui la rejette mais la cour.
Certes, vous me dires que la cour étant à la solde du pouvoir, elle n’est jamais que l’expression de sa volonté de nuire à Colonna...
Pourtant, juste une question à ce sujet  : que pourrait apporter une reconstitution à ce stade de la procédure ? Pourrait-elle (et surtout comment le pourrait-elle) conduire à la reconnaissance de l’innocence de Colonna ou simplement à conclure que, malgré les témoignages et le travail de police, les circonstances (nombre de personnes par exemple) restent troubles ?

Et puis votre dernier argument qui, je l’avoue, me titille.
Car vous avez raison sur un point, il s’agit initialement de démontrer la culpabilité de Colonna et non de démontrer son innocence.
Or ce procès est un procès en appel, et la culpabilité de Colonna a déja été reconnue.
Ce n’est qu’à raison des circonstances que j’évoquais plus haut que cette culpabilité est remise en question.
Et elle l’est, comme je l’indiquais, à raison non d’arguments mais de ressentis d’audience et d’artifices déployés pour instiller le doute.
Et plus grave encore, cette instillation du doute ne se fait pas sur des éléments de culpabilité ou d’innocence mais sur des arguments de politique et de remise en cause du fonctionnement de la justice.

Ainsi, l’on voudrait que le témoignage de Vinolas puisse exonérer Colonna de sa responsabilité, alors qu’il ne fait que dire qu’il y avait des hommes qui n’ont pas été mis en cause dans le procès. La présence de ces hommes est-elle susceptible d’innocenter Colonna, qui a été désigné par ses pairs comme le tireur ?

Ainsi encore, l’on voudrait que l’enquête ait été bâclée et donc sujette à caution alors même qu’elle a permis de mettre sous les verrous les membres du commando, lesquels ont désigné Colonna.

Ainsi enfin, l’on tend à donner une force aux rétractations de ces mêmes membres du commando alors même qu’il faudrait reconnaître à l’inverse que leurs propos initiaux auraient été mensongers.

Dans ces éléments, je ne vois dès lors qu’un trouble non sur la culpabilité mais sur l’ensemble de la procédure, car rien ne remet en question factuellement la culpabilité.

Et ce trouble est précisément ce qui peut profiter à Colonna.


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