A l’apoque du mariage homo de Bègles, toute la presse allait répétant l’ineptie de Mamère et Borillo selon laquelle le Code civil ne définissait pas le mariage comme mariage entre un homme et une femme. La télé nous montrait même Borillo assis devant un Code civil ouvert.
Sur France Inter le 14 mai 2004, Noël Mamère prétendait que le mariage n’est pas forcément celui d’un homme et d’une femme. Il avançait que l’art. 75 ne figure pas dans le titre V du Code civil - exact, mais il figure, et c’était bien ennuyeux pour le maire de Bègles, dans le titre II, chapitre III relatif aux "actes de mariage" : "L’officier de l’état civil [...] recevra de chaque partie, l’une après l’autre, la déclaration qu’elles veulent se prendre pour mari et femme : il prononcera, au nom de la loi, qu’elles sont unies par le mariage, et il en dressera acte sur-le-champ." Cet article ne régissait rien d’autre que … la "cérémonie" à Bègles le 5 juin 2004.
Dans "Pourquoi le mariage homosexuel" (Le Monde, 2 mai 2004), Daniel Borrillo n’invoquait plus un vide juridique du Code civil, l’article 75 étant pour lui devenu clair. Mais l’allégation de vide juridique (en fait ce vide ne s’étendait que dans les cervelles de Borrillo et de Mamère) avait manipulé l’opinion pendant plus d’un mois, et faussé le sondage Elle/Ifop des 8-9 avril 2004 (cité par Fogiel et par Moati) ; les 6-7 mai 2004, un deuxième sondage Ifop inversait les résultats : 50 % de non, 47 % de oui.
Il m’a fallu plus d’un mois pour obtenir des journalistes encartés un début de rectification.