Curieux comme on oublie l’évidence dans cette affaire : les « jeunes qui nous emm. » sont toujours des garçons, jamais des filles. Ils traînent en bande à pas d’heure pour plusieurs raisons : pas de travail le lendemain, tradition familiale qui vire les jeunes mâles de la maison, réservée aux femmes et aux petits enfants. Et n’importe quel groupe de jeunes mâles en bande, oisifs, ressassant des injustices vraies ou présumées, se montant le bourrichon les uns les autres, fera des conneries (et je sais de quoi je parle, j’en ai fait partie...). L’économie souterrraine, on l’a tous fait, d’une façon ou d’une autre : il se trouve en banlieue ça a atteint le niveau spectaculaire à cause de la drogue, qui pourrit n’importe quelle communauté. Maintenant on peut ajouter à tout ça une pincée communautaire (identification à l’intifada, en face, chez les français de souche, le sentiment d’avoir affaire à des envahisseurs barbares) et puis toute cette sous-culture de merde que les grands groupes U.S. recyclent de la misère de leurs ghettos : une sous-culture dont le héros est le proxnète ou le dealer, où les femmes sont des marchandises, où la violence est encensée. Et on s’étonne qu’il y ait des problèmes ? Sans parler de la dislocation de notre société en une multitude de tribus, qui ne parlent pas la même langue, se fringuent différemment, n’écoutent pas la même musique, vivent à des horaires totalement décalés et, surtout, qui s’ignorent quand elles ne se détestent pas. L’incivilité caillera n’est que la forme extrême de l’attitude de votre voisin de bus qui beugle dans son portable et qui vous insulte quand vous osez lui faire une remarque.

En face, on vit depuis des années une crise de l’autorité:désormais cantonnés dans un rôle de garde-chiourme d’une sous-préfecture de l’Euroland les politiques ont perdu toute crédibilité car, à y voir de près, de quelle largeur d’action disposent-ils ? On fait de grosses démonstrations verbales et on n’est même pas capable d’assurer que les bus passeront quand même dans tous les quartiers, au besoin en y installant des gendarmes.Conserver les emplois peu qualifiés qui foutent le camp à l’étranger : notre Etat ne sait même pas dire merde aux fonds d’investissement et, au besoin, à Bruxelles. Mixité des logements ? On laisse filer les loyers et on se retrouve avec des employés à temps plein qui doivent vivre dans des campings. Quelle plaisanterie que ces « jurys populaires » destinés à surveiller le travail des parlementaires : faudrait-il déjà que les parlementaires se mettent à légiférer sur des problèmes essentiels.