@Castor,
Juste un détail qui a son importance.
Dans la justice française, vous ne devez pas prouver votre innocence, c’est à l’accusation de prouver votre culpabilité. Si elle n’y parvient pas, vous ne pouvez, normalement, être condamné.
Or, que Colonna ne puisse prouver son innocence n’a strictement aucun intérêt. L’accusation, même au premier procès, n’a pu prouver sa culpabilité.
Ce n’est pas uniquement un problème consistant à savoir si Colonna est un chef de bande corse, nationnaliste ou non. Il faut simplement prouver qu’il est coupable du meurtre du préfet. Mis à part les témoignages qui se contredisent, qu’ils soient à charge ou à décharge, le seul élément probant un peu formel reste l’analyse balistique qui innocente Colonna de quelques 20cm.
Après, on peut faire intervenir Madame Erignac pour exprimer la culpabilité de Colonna (entendue ce matin à la radio) ; elle n’était même pas témoin de la scène, donc son propos ne vaut rien juridiquement parlant. J’ai malgré tout une pensée pour elle, car il est fort possible qu’elle ne sache jamais avec certitude qui a tué son mari, que Colonna soit jugé coupable ou non ; rien n’aura permis d’atteindre un niveau de preuve suffisant. Ce sera donc un jugement qui repose sur autre chose que la justice si elle déclare la culpabilité sans preuve (même si l’innocence ne peut être prouvée).
Si nous recoupons avec ce qui se passe avec Coupat, en effet, il y a lieu de s’inquiéter quant à la bonne santé de notre Etat de droit.