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Commentaire de Helveto

sur La vérité sort de la bouche des Anglais !


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Helveto Helveto 13 mars 2009 01:36

Cher Krokodilo,

Le coeur ouvert et les mains vides, mais avec franchise, j’ai apporté un premier témoignage.

J’ai été surpris des doutes que, la première fois, vous émettiez à l’égard de l’ensemble de mon témoignage. Et ce à cause du seul contenu de mon post-scriptum que vous n’aviez pas compris parce que je ne l’avais pas expliqué. Je me suis donc donné la peine, il me semble, de clarifier pour vous ce point dans un second message. Je pensais naïvement que ça suffirait.

J’imagine que mon explication vous a pourtant convenu (pourquoi je citais H.M.), puisque vous ne revenez pas là-dessus. Mais vous affirmez ensuite douter encore plus, parce que vous avez relevé un mot en esperanto (mondano), dans mon second message, qui vous a fait tiquer.

Alors, par l’effet d’une naïve politesse, et parce que vous avez l’air sincère bien que méfiant, je vais répondre à vos remarques :

1) Je n’ai pas écrit en espéranto, parce que c’est un forum en français. Et que je n’ai pas pensé de le publier bilingue, comme vous le suggérez intelligemment. Tout simplement. Mais je me rattrape un tout petit peu en p.s. au bas de ce message-ci.

2) J’ai utilisé le mot "mondano" au lieu de "mondcivitano", uniquement parce que je ne faisais pas référence au mouvement existant qui s’appele "Citoyens du Monde" voir http://citmonde.free.fr/, où ce mot est en usage en espéranto pour désigner leurs adhérants, il me semble. Bien qu’il soit courant en français de se dire "citoyen du monde" sans se référer formellement à ce mouvement, en espéranto je leur laisse volontiers l’exclusivité du mot mondcivitano. Comme ce n’est pas spécifiquement d’eux dont je parlais, mais du fait que je suis plus tourné vers le monde que vers le mouvement "espérantiste", j’ai utilisé le mot mondano qui, ma foi, suffisait à mon propos.

3) Seul un non-esperantophone écrit en esperanto avec un accent francais.

Je cite : "après vérification auprès de meilleurs locuteurs que moi, votre phrase, quoique juste, sent un peu sa traduction mot à mot et très française, elle n’a pas la fluidité qu’on attendrait d’un espérantiste aussi expérimenté que vous prétendez être".
Ahh zut alors. Me voilà démasqué. Où ai-je écrit que je prétendais être un espérantiste expérimenté ?
J’ai écrit que j’ai appris l’espéranto il y a 20 ans et c’est vrai. J’ai écrit que mes deux fils le parlent aussi et c’est vrai.

Par ailleurs, j’ai précisé que je lisais peu en espéranto mais que je l’utilisais oralement assez fréquemment quand nous accueillons des visiteurs de passage dans le cadre du pasporta-servo. Et ça aussi, c’est vrai. Mais de là à me prétendre un espérantophone expérimenté... admettez que vous me prêtez gratuitement cette prétention. En fait, je suis un extra-terrestre et ma langue maternelle est le klingon. Mais n’allez surtout pas le répéter.

Blague à part, je ne me considère pas comme un espérantiste expérimenté. Je reste modeste et je sais pertinemment que je le suis bien moins que les Claude Gacond (mon premier prof), Claude Piron (mon témoin de mariage, paix à son âme), et autres Istvan Ertl (mon plus viel ami en espérantie) que j’ai eu le privilège de côtoyer. Istvan était chez nous il y a quinze jours, avec toute sa famille. Si vous le connaissez, posez-lui la question.
Eux, ce sont des espérantistes expérimentés. Moi, je me contente de les remercier de ce qu’ils m’ont transmis et de me réjouir qu’ils aient pu me faire crédit d’une certaine amitié, quand nos chemins se sont croisés. Et les deux d’entre eux qui sont encore en vie vous confirmeront que j’existe bel et bien, si vous leurt posez la question.

Pour le reste, les espérantophones plus compétents que moi sont légions (à commencer par ma propre compagne, qui peut trouver du plaisir à réviser des traductions de 300 pages, que je fuirais en courant). Pour autant je n’ai pas à rougir de mon niveau, je pense, au sein de la communauté des espérantophones dans son ensemble. On est tous débutants un jour ou l’autre... et certains le restent toute leur vie.
Je lis toutefois que vous reconnaissez : "votre phrase, quoique juste". Merci, ça me rassure.

Oui, Krokodilo, il m’arrive encore souvent d’oublier l’accusatif, comme le premier francophone débutant venu (même pas honte !). Et c’est sûrement vrai que mes tournures de phrases "sonnent français".

Et j’échoue aussi parfois à accorder correctement un participe passé placé avant ou après un auxiliaire avoir. Personne n’en conclue que je ne suis pas francophone.

Les trois personnes que je mentionne plus haut m’ont notamment appris ceci : le fait qu’on reconnaisse grâce à sa terminaison le rôle joué par chaque mot dans une phrase en espéranto (verbe, substantif, adjectif, complément, etc.) permet justement à un Allemand de mettre son verbe là où il le mettrait si il s’exprimait dans sa propre langue, et pour un Hongrois ou un Finlandais la même chose. Et pourtant, avec un peu de gymnastique mentale de ma part, je comprends leur message. D’autant qu’il est plus facile de comprendre suffisamment une langue que de la parler correctement, et que les terminaisons des mots sont là pour me venir en aide. La flexibilité intrinsèque de la langue internationale permet à ceux qui s’y intéresse de l’apprendre et de la comprendre plus vite, grâce à cette caractéristique-là, entre autres.

En fait, Krokodilo, je suis triste d’être pris pour un menteur. Voilà.

Mais concluons...
Je veux bien tenir compte de votre seconde idée (je cite) :
"Ou encore, citer quelques noms ou pseudos d’espérantistes (...)
que j’aurais pu joindre par les forums ou indirectement, étant moi-même assez isolé du mouvement".


Citer des témoins ? Pourquoi pas. C’est pas ça qui manque.
Les trois quarts des membres de la Société suisse d’espéranto me connaissent. Le personnel de la Kvinpetalo, du Kastelo Gresillon m’ont eu comme gasto en juillet dernier. Et sur le chemin du retour en Suisse, j’ai mangé sur une terrasse avec la dame qui lutte pour la survie du Musée national de l’Espéranto, à Gray, sur la Saône. Elle s’en rappellera, vu que je me suis ammaré sous son balcon en péniche. Sans parler des clients passés au Centre d’espéranto de La Chaux-de-Fonds entre 1988 et 1992. ou des nombreux participants du Internacia Seminario de Nouvel-An, en Allemagne, durant la même époque. C’est tout juste si je n’ai pas pris le thé avec Edmond Privat (nan, je déconne, il est mort en 1962).

Mais vous ne pourrez pas vérifier auprès de tous ces gens que j’existe. Alors permettez que j’appele à la barre un "témoin" digne de confiance, puisque "actori incumbit probatio".
S’il vous importe vraiment d’avoir une preuve que je sais suffisamment parler en espéranto (quand je ne suis pas bourré ou que je ne "crocodile" pas, évidemment) et que j’ai bien deux fils pré-ados qui le parlent aussi (ce qui devrait suffire à authentifier globalement mon premier message, non ?), j’appelle à la barre pour témoigner en ma faveur... (roulement de tambour)

le vice-président d’Esperanto-France, monsieur C-y-r-i-l H-u-r-s-t-e-l.
De par sa fonction, c’est un personnage public, lui. C’est recevable comme témoin ?...

Il annonce sur son site web qu’il a participé à R.E.F. l’été dernier :
Voir son blog : http://benecyril.free.fr/spip.php?article74

R.E.F. ? Il s’agit de ces rencontres de familles espérantophones dont je parlais dans mon premier message. Cyril y était avec sa famille. J’y étais avec la mienne. Mais avant de lui écrire ou de lui téléphoner, allez déjà voir son article. Vous y trouverez un lien vers un reportage de France 3, tourné durant REF à Grésillon en juillet dernier.

Accessoirement, à la 23ème seconde de cet extrait vidéo, le petit bonhomme en t-shirt bleu et en gros plan qui, les mains sur les joues, écoute attentivement la pièce de théatre jouée par les ados est mon fils ainé, celui dont je parle dans mon premier message.

Mais ô misère, ô malheur, bien qu’il soit de toute évidence en train de participer à la rencontre en question et qu’il semble même ÉCOUTER de l’espéranto, il ne prononce pas un seul mot devant les caméras de télévision, et rien ne prouve qu’il comprend ce qu’il écoute. Ni d’ailleurs qu’il s’agit bien de mon fils.

Donc peut-être douterez encore plus... une troisième fois !

Si j’avais su, l’été dernier, je lui aurais filé des coups de coude dans les côtes pour qu’il dise quelque chose, ou je me serais placé dans le champ des caméras de France 3, pour lancer discrètement un petit : "Coucou, Krokodilo, c’est moiiii !"

Donc, cette vidéo n’est pas une preuve, puisque je n’y apparais pas.
Seul Cyril, qui est interviewé, y apparait : est-ce que ça le crédibilise comme témoin.  smiley
Si oui, pour lever vos doutes, il vous restera à lui demander de venir lire cette page-ci, de prendre connaissance de mes interventions et de vous confirmer que j’existe. je vais pas faire tout le boulot pour vous, hein. Moi, je ne doute pas que j’existe smiley Je n’ai aucune crainte, si Cyril lit cette page, il me reconnaitra illico (comme québéco-suisse, je suis grillé au au premier paragraphe, même sans l’accent).
Peut-être daignera-t-il alors vous rassurer de mon existence ?

Ou alors, il m’écrira pour me dire que je perds mon temps et que je lui fais perdre le sien, ce qui serait vrai aussi... Pour me faire pardonner, c’est donc lui que je serai obligé d’inviter pour une fondue suisse, au lieu de vous. C’est malheureux, non ?

En fait, n’importe laquelle des trois personnes qui apparaissent nominativement dans ce reportage (Gretel S., Philippe B. ou Nikola M.) me connait aussi. Alors posez-leur la question si ça vous chante.

Bon, comme je le disais au début de cette réponse : "le coeur ouvert et les mains vides, mais avec franchise, j’ai apporté un témoignage". Si celui-ci vous semble encore irrecevable, je suis désolé docteur, c’est incurable (ou alors il vous faut le médicament que je vous prescris en post-scriptum).

Dans le cas contraire, ayez l’élégance de le faire savoir.

L ’ Helveto
(qui ne parle trois fois de fondue suisse que pour mieux nous faire avaler son imposture, sans même un bout de pain)


P.s.
La plej rekta medikamento kontrau viaj duboj, kiun mi povus imagi, estas ke vi alvoku min telefone (bonvolu ne dum la laborhoroj sed eventuale inter la 12-a h. kaj la 13-a) je la numero de mia portebla telefono (sepdekses) kvarcentdudekkvin . kvardekok . dek (Vi versajne bezonos unue tajpi la kodon de Svislando, komence.)


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