L’humanisme comme concept politique, c’est bidon. L’humanisme est juste une philosophie qui consiste à vouloir élever la conscience de chacun, ce qui doit aboutir à des relations humaines apaisées car responsables. Son application opérationnelle en politique se trouve principalement dans les champs de l’éducation et de la communication, en particulier dans l’information, mais en dehors de ces champs l’humanisme politique n’a aucun sens, ça ne nous dit pas comment manger, se soigner, s’héberger, se protéger, se distraire. D’ailleurs on voit bien que Bayrou est bien plus loquace pour critiquer les propositions ou l’action des autres, en particulier celle de Sarkozy, que pour lui-même formuler une esquisse de véritable projet alternatif qu’il promet pourtant depuis deux ans. Le peu qu’il soutient ou avance timidement s’inscrit toujours dans le cadre classique d’une politique centriste à la recherche d’un équilibre entre solidarité et libéralisme économique. Car voilà un autre écueil de cette tentative de 3ème voie humaniste : on peut être socialiste et humaniste ou bien capitaliste et humaniste, les uns pensant qu’il est meilleur pour l’homme et son épanouissement de lui garantir une juste répartition des richesses par une régulation publique, les autres pensant que cela viendra de l’émulation par l’amélioration libérale du confort matériel individuel. Quelques soient les politiques, elles sont toutes faites par l’Homme, pour l’Homme et avec l’Homme, même l’Etat - que certains décrivent comme une machine froide – est fait d’hommes et de femmes, et partout où il y a de l’argent il y a des hommes, et réciproquement même car la problématique n’est pas l’argent qui est absolument nécessaire dans les échanges entre les hommes mais son éventuelle accumulation excessive et injuste.