Bonjour Marianne,
Article intéressant, même si il se doit de résumer en quelques mots des concepts assez complexes à appréhender.
Votre article me fait penser aux vieux combats qui ont émaillé notre histoire ; que cela se réfère aux oppositions entre Aristote et Platon, ce dernier étant dans la continuité philosophique de Socrate, jusqu’au XVIIIème siècle entre les économistes de la physiocratie et les penseurs tels Rousseau ou Mably.
Le XVIIIème siècle fût un tournant essentiel dans les pays de notre vieille Europe. Pourtant, derrière chaque concept que vous abordez, il existe nombre de nuances quant à leur interprétation. Prenons la notion de propriété. Si Locke considérait la propriété comme importante, elle n’était pas au dessus des besoins de subsistance, des conditions nécessaires à la vie humaine. C’est en libéralisant le commerce du grain, au XVIIIème siècle que les idées physiocratiques ont imposées leur vision de la propriété, à contre courant de l’idée de Locke. Si les premières tentatives échouèrent et conduisirent à des émeutes, cette libéralisation, en France, eut lieu juste après la révolution française (Mirabeau avait un père physiocrate, Diderot fût initié à l’économie par un physiocrate (Le Mercier de la Rivière), Sieyes a repris la doctrine physiocratique en y intégrant des concepts rousseauistes sur le plan politique, ...).
La problématique que vous ne détaillez pas, et qui reste à mon sens intéressante, est de savoir comment insérer l’humanisme dans le contexte de la mondialisation et du progrès technologique, sachant que ces deux points sont des pierres angulaires du matérialisme ambiant.
La mondialisation repose sur des principes exclusivement économiques, et uniquement néoclassique ; il n’y a pas la place pour une science économique plus scientifique permettant d’insérer l’activité économique dans son environnement de fonctionnement ; qu’il soit social ou écologique, voir l’économie thermodynamique, la bioéconomie dont sont extraits les principes figurant dans un rapport de l’ONU de 1987 permettant un recoupement avec les théories écologiques et sociales et faisant référence pour le concept de soutenabilité. Pour mémoire, les premiers travaux allant dans ce sens ont été publiés par Georgescu-Roegen au début des années 1970. Mais il est vrai que si le marché doit s’insérer dans son environnement, il ne pourra être maître des lieux, il sera contraint. Ce que les économistes néoclassiques ne veulent pas ; et comme ils sont maîtres de l’OMC, du FMI, de la Commission européenne, ... j’ai du mal à voir comment le MoDem peut peser, même la France me semble sans réel poids dans ce contexte.
Quant à la science et la technique, c’est l’un des moteurs de l’économie néoclassique. Nous lui avons laissé toute l’autonomie nécessaire pour faire tout et n’importe quoi. Elle s’autorégule, elle résout ses propres arbitrages, tout autant que le marché et elle abreuve les marchés de superflu. Dans ce contexte, j’ai du mal à voir comment un peu d’humanisme peut montrer le bout de son nez.
Votre point de vue sous l’angle de Kant est très intéressant, même si nous pouvons nous poser la question de quelle fin et de quels moyens. En effet, l’homme commet plus d’actions néfastes par ignorance que par volonté, n’est-ce pas ce que levait Platon : nul n’est méchant volontairement, nous faisons toujours ce que nous pensons être un bien. Alors pourquoi s’accuser d’immoralité ? Disons que j’aurais plutôt tendance à opter pour la vision socratique, de ne pas commettre un acte qui nous ferait nous haïr nous-mêmes tout en adhérant au principe de Arendt que nous ne pouvons subsumer tous les cas particulier dans une règle générale, ce qui laisse entendre que l’universalisme est quelque peu présomptueux. Seul le lien que vous mettez en exergue, l’acquisition d’une culture commune, permet à chaque individu d’agir en responsabilité. Mais encore faudrait-il que les besoins de subsistance ne soient pas inatteignables !
Merci cependant de rappeler que l’homme est neutre, qu’il ne commet de bonnes actions que si il y est poussé, et de mauvaises actions que si il y est tenté. C’est tout le problème d’un système qui tend à faire en sorte que, par ses très bonnes capacités d’adaptation, l’homme se comporte conformément à l’environnement qui l’entoure. Dès lors que notre système dominant tend vers un comportement qui prône exclusivement l’intérêt individuel, laisser penser que c’est un comportement naturel chez l’homme est un raccourci d’une facilité déconcertante. C’est aussi ne pas tenir compte des travaux en neuroscience, et la découverte récente de Zak.
22/03 09:34 - Ecométa
Vous faites du prosélytisme en faveur du centre, ceci sans jamais utiliser le terme de « (...)
19/03 13:29 - Serge ULESKI - littérature et peinture
B comme Bayrou Laborieux, Don Quichotte de la politique sans panache et sans talent, Bayrou, (...)
18/03 15:57 - Christoff_M
a j’oubliais vous etes engagée... militante du centre mou Bayrou, je compatis... (...)
18/03 15:54 - Christoff_M
Et vous pauvre Marianne vous vous prenez pour la représentante de la République de la morale, (...)
18/03 15:00 - Marianne
Pour votre info charisme prend un h. Comment vous permettez-vous d’être si dénigrant, (...)
18/03 14:43 - Christoff_M
l’integrisme au centre de gens qui ne reconnaissent pas que leur candidat a un carisme (...)
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