@Rage : entièrement d’accord avec vous, juste une précision sur ce passage :
"Les "artistes" et tout ce monde là gagnent beaucoup trop : cela n’a pas de sens. "
J’imagine que vous ciblez ici la "jet-set" du show-biz... En effet la mirobolance de leurs revenus n’a pas de sens, ou plutôt n’a de sens que dans la logique du star-system qui fait rêver la plèbe.
Mais il ne faut pas oublier que 90% des artistes ne passent pas à la télé ou à la radio. Ceux qui participent au bouillonnement se produisent sur de petites scènes, font projeter leurs films dans des cinémathèques, publient leurs textes sur internet, utilisent des sites tels que myspace pour avoir une affichette sur le net, etc.
Ceux-là ne touchent pratiquement jamais rien de la SACEM, et non seulement ils ne profitent pas des taxes sur les disques durs et CD vierges, mais ils les payent comme tout le monde. Voilà le véritable scandale de cette loi hadopi, qui sous-couvert de protéger les artistes (en réalité surtout la majorité de pique-assiettes qui gravitent autour des quelques stars médiatisées), sert en fait à exagérer encore le ponctionnement du public et de la majorité des véritables artistes : ceux que l’on voit faire des représentations au festival d’Avignon, signent leur groupe de rock dans des festivals, animent des ateliers d’écriture ou lisent des textes dans des tavernes pour un peu d’argent de poche... qui leur servira à payer le surcroit de prix des CD du aux taxes ineptes...
Foi d’auteur qui est bien d’accord avec l’article, mais qui se pose tout de même des questions sur la manière dont on continue de considérer les musiciens, les écrivains, les troubadours en tout genre, qui vouent leur vie à la création pour pas un rond, à cause des parasites télévisuels qu’on nous impose, et qui justifierait prétendument le consolidement de cette institution qui non-seulement parasite la création, mais en plus vit au détriment de l’art véritable en ne valorisant à peu de choses près qu’une minorité d’artistes insipides, populistes et démago ou arrivistes...
Toutefois la question reste posée, concernant le cinéma qui demande d’assez gros moyens pour produire de la qualité (encore que des réalisateurs comme Tarkovski prouvent que ce n’est pas toujours aussi essentiel...), de comment réunir les fonds si l’on doit se passer du système de production actuel. Mais c’est sans doute possible, avec de l’inventivité... et l’inventivité, c’est souvent le fort des créateurs véritables, justement.
Une chose reste certaine : la condition de l’immense majorité des artistes restera toujours aussi précaire après la loi Hadopi qu’avant, qu’elle passe ou non, car même la licence globale ne rémunèrerait à ma connaissance qu’une minorité d’artistes "recensés". Aujourd’hui pour les artistes qui ne peuvent pas prétendre à des "cachets" d’intermitents, et encore moins aux grandiloquentes et souvent ridicules représentations télévisées, la survivance s’effectue par le biais du RMI, et autres argents de poche que l’on se fait par des interventions... Et je parle en connaissance de cause.