Les droits d’auteur sont cuits
Hadopi ou licence globale, il se pourrait bien que rien ne puisse sauver les droits d’auteur. D’abord parce que leur légitimité est douteuse, ensuite parce que les données monétaires sont moins rapides que les données numériques.
La loi Création et Internet, dite loi Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet ou « Hadopi ») présente des défauts majeurs, à commencer par son inapplicabilité. Mais j’observe que les droits de l’auteur sont moins contestés que ceux des éditeurs et distributeurs.
Que les distributeurs soient balayés, c’est effectivement d’une stricte logique de marché qui ne peut que réunir les libéraux et les autres, ils ne servent à rien dans l’univers numérique. Il faut être un peu fou pour défendre une industrie obsolète sans utilité sociale, même si l’on voit pourtant de puissants lobbies convaincre les représentants de la nation que la culture est une industrie avant d’être une richesse immatérielle. Et l’on a compris l’astuce depuis quelque temps : se réfugier derrière la légitimité de la rémunération des auteurs.
La légitimité de rémunérer l’auteur est admise notamment par les défenseurs de la licence globale. En réalité, nous n’avons pas de réels moyens d’administration publique de protéger les droits d’auteur. Protéger et graduer la rémunération posent de multiples problèmes qui nous ramènent peu ou prou au bureau de censure de l’Ancien Régime . Ce qui est en question, c’est le moyen de subsistance du créateur et tout le monde semble à peu près d’accord sur la nécessité de préserver cet héritage des Lumières qui accorde des droits aux auteurs. Mais pas moi.
Je doute que nous ayons un intérêt public quelconque à défendre des droits au bénéfice des auteurs pour protéger la création. Pour une raison simple, la création littéraire, scientifique ou intellectuelle en général est constatée, mais on ne sait à peu près rien définir sur les conditions de la création. Les droits d’auteur sont une rente, ce qui tout à fait différent de la protection des travailleurs qui consacrent un temps mesurable et une compétence identifiée à leur oeuvre.
L’homme à grande barbe, le penseur républicain, tel Victor Hugo qui raconte le siècle et fabrique l’Histoire dans une oeuvre personnelle, individuelle et universelle, c’est l’image mythique des grands auteurs : en fait, le triomphe de l’individualisme, version culturelle. La notion même d’auteur pose maintenant problème, elle repose sur une anthropologie humaniste dépassée. D’une part, depuis le XVIème siècle, l’Occident a libéré les individus des autorités tutélaires, en commençant par celles des interprètes de la Bible. Aujourd’hui, d’autre part, la création est souvent dans l’insertion d’oeuvres ou d’ouvrages collectifs, que ce soit dans le domaine de la recherche scientifique, pour la rédaction des encyclopédies en ligne du XXIème siècle, et dans bien d’autres domaines encore... Il faut tourner la page du mythe.
Avec le blog et le wiki, nous sommes en train de contester radicalement le caractère individuel de la création intellectuelle. Le grand changement qui fait lentement son chemin, c’est la reconnaissance du caractère collectif de la culture. Au moment où le discours libéral triomphe, le mouvement d’individuation continu depuis plusieurs siècles est peut être en train de se tarir ou même de se renverser : avec un brin d’humour et de provocation, je propose de constater la fin de l’Histoire avec la victoire du collectivisme 20 ans après la chute du mur de Berlin. L’imaginaire de chacun devient, dans un cadre collaboratif qui s’étend, un produit social individualisé. Le grand auteur, défini comme cause principale et suffisante de la chose pensée, on en rêvé mais c’est de la rigolade. Le développement de la collaboration place la culture dans un cadre social et la création individuelle devient une interprétation qui donne le sens individuel à une matière collective. Cela ne veut pas dire que toutes les interprétations se valent.
L’écrit en particulier devient plus collectif et plus mobile, il n’est plus « inscrit dans le marbre » pour l’éternité. Facile à manier et à partager, les signes écrits sont moins fixes, donc plus négociables. Autrefois la fabrication était privée avant la diffusion publique, cette séparation n’existe plus, Internet est un espace public. En conséquence, l’écrit ne peut plus porter l’autorité, il appartient désormais aux interprètes producteurs de texte.
J’invite donc à douter de la légitimité des droits d’auteur. Mais les droits d’auteur, et plus largement la propriété intellectuelle, me paraissent dans une impasse pour une raison objective tout à fait différente et incontournable, je veux parler de la vitesse de transmission. En dehors des diseuses de bonne aventure, il a toujours été impossible de vendre de la parole. L’écrit, l’image ou le son sont commercialisés sous réserve d’être matérialisés par un objet, le livre, le disque ou le DVD. La monnaie est un médiateur plus universel, plus rapide et plus échangeable que n’importe quelle marchandise, la liquidité est sa vertu essentielle. Or, avec les techniques numériques de l’information, la monnaie est soit réduite aux signes informationnels monétaires, mais cela pose un problème de confiance et la crise interbancaire mondiale actuelle n’est pas sans rapport avec cette question, soit elle est plus lente et donc moins liquide que l’information. En clair, avec les outils numériques, on perd beaucoup de temps à monétariser des informations plus fluides que le fric. Une marchandise plus rapide que l’argent, ce n’est plus une marchandise, cela ne fonctionne plus. Alors les droits d’auteur prennent l’allure d’octrois médiévaux.
On parle de one to one et b to b dans l’internet. En fait, le vieux modèle du livre et des médias c’était one to every, ça c’était la Voix de son maître, l’ORTF, de Gaulle et Peyrefitte. Avec Bouygues, Sarkozy et quelques autres on est dans le one to any. Le problème, c’est qu’internet pousse vers le any to any qui est aussi un many to many si l’on veut être plus optimiste. Le peer to peer montre tous les jours qu’il est bien le système de diffusion le plus efficace et le moins contrôlable. Objectivement, les droits d’auteur sont cuits. Où est le problème ? Je ne crois pas une seconde que cela diminuera la créativité, c’est en revanche notre perception de la création qui doit faire l’objet d’une révolution. Ah si, le vrai problème c’est que derrière les droits d’auteur il y a de vraies questions financières sur la propriété intellectuelle qui portent sur les brevets, la contrefaçon et tout un arsenal juridique beaucoup moins ouvert à la propagande publique. La révolution est souvent portée par des intérêts et les asiatiques savent que cet arsenal juridique se fait contre eux, ils seront sans pitié.
Ce texte est une interprétation de Céline Ertalif, issue d’échanges avec notamment Forest Ent, Florentin Piffard, Philippe Aigrain et Marc Bruxman. Il a été produit gratuitement. Il y a au moins 3 pseudos sur 5. L’identification des auteurs restera peut être comme un loisir sur quelques forums de philologues avertis.
69 réactions à cet article
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Cet article est surtout un amalgame foireux de contre-vérités, de niaiseries, et de propositions imbéciles, contre-productives, et malhonnêtes.
Quel rapport entre le "collectivisme" et la création, qui reste, quoi qu’en dise l’auteur, individuelle.
Pirater des oeuvres de créateurs ferait ainsi participer de la création ?
Le recouvrement des droits d’auteur, pour la musique, se fait, en France, de façon tout à fait efficace, par l’intermédiaire d’un système que le monde envier nous envie.
Plus que jamais, devant le flot de niaiseries, de guimauve, de bluettes abrutissantes qui nous envahit chaque jour, il est essentiel de protéger les vrais créateurs, et de leur permettre, grâce à leurs droits légitimes, de continuer à créer, pour autre chose que de remplir du temps de cerveau disponible.
Supprimer les droits d’auteur, c’est niveller toute la création par le bas, c’est offrir sur un plateau d’argent l’abrutissement des citoyens, aux requins de la pub, et de la télé-réalité, c’est signer la mort de la création, au profit d’un magma où tout se vaut, et où rien ne vaut plus rien que sa valeur marchande ; c’est une marchandisation de l’art, c’est donner les clefs de la création artistique aux margoulins de la spoliation, de la commercialisation à grande échelle, en se donnant bonne conscience, sous couvert d’une pseudo-modernité qui n’est rien d’autre que la loi du plus fort (du plus riche), donc, un sombre retour en arrière à la loi de la jungle, par l’intermédiaire d’internet.
Article stupide et malfaisant.
p.s. : en plus, ce que j’aime, c’est : "cet article a été produit gratuitement" !
Autrement, vous en auriez espéré des droits d’auteur ?
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Par ailleurs, pourriez vous expliquer cela :
L’imaginaire de chacun devient, dans un cadre collaboratif qui s’étend, un produit social individualisé. Le grand auteur, défini comme cause principale et suffisante de la chose pensée, on en rêvé mais c’est de la rigolade.
Ah bon....
J’attends la démonstration...
Le développement de la collaboration place la culture dans un cadre social et la création individuelle devient une interprétation qui donne le sens individuel à une matière collective. Cela ne veut pas dire que toutes les interprétations se valent.
Oui ; je ne vous le fais pas dire...
Et alors, comment distinguer parmi les "interprétations" ??
. En conséquence, l’écrit ne peut plus porter l’autorité, il appartient désormais aux interprètes producteurs de texte
C’est à dire ?
C’est quoi et qui, les "interprètes producteurs de texte" ??
Ceux qui prennent ceux des autres, en changeant la ponctuation ?
Et il ne vous vient pas une seconde à l’idée que l’écrit ne se justifie que s’il est LU ? Et coopté ?
L’écrit aurait donc une valeur "en soi", quel que soit son contenu ?
Vous prechez pour votre paroisse ?
Vos "prospectives" me semblent au moins autant fumeuses que celles d’Attali qui avait déclaré, entre autres, la future mort du livre, face au e-book : elles sont du même tonneau moisi...
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@ Sisyphe
Vos commentaires sont violents, et je ne vois pas ce qui justifie cette violence si ce n’est, peut être, que je propose des éléments de réflexion un peu iconoclastes.
Je ne prétends pas que la suppression des droits d’auteur soit une bonne chose. Il y a une différence entre ce que l’on croit être l’analyse juste ou pertinente et ce que l’on pense être le bien pour la société. Je voudrais que vous fassiez l’effort de prendre ce petit recul avant de parler "amalgame foireux de contre-vérités, de niaiseries, et de propositions imbéciles, contre-productives, et malhonnêtes". Excusez du peu.
Aurais-je illustré aujourd’hui l’article d’hier de Philippe Bilger sur la place de la provocation dans notre société ? -
Bonjour,
Pour ma part la solution concernant les droits d’auteur est d’une telle simplicité que personne n’ose l’évoquer :
comme tout brevet, au bout d’un certain temps (10 ans) les droits d’auteurs devraient cesser.
Pourquoi ?
Parce que ceux-ci sont nécessaires pour rémunérer "l’artiste" et engager d’autres "créations" (on remarquera les guillemets). Au delà d’un certain temps, les droits d’auteurs deviennent des rentes d’auteurs : cela n’a plus de sens.
Pourquoi les veuves ou descendants devraient-ils jouir ad vitam éternam de telles rentes ?
C’est un peu comme si on rémunérait encore la descendance de l’inventeur de l’essui glace ou de la clef à molette...
Quant à la discussion sur l’inapplicable loi HADOPI (DADVSI le retour) c’est une discussion sans avenir : le net aura déjà évolué et sauver des majors qui se sont trop longtemps gavées cela n’a plus de sens. En tous cas, plus dans les mêmes proportions de gavage : la régulation du marché dirons certains.
Pour la licence globale, pourquoi pas : ne paye t’on pas déjà cette licence globale avec la redevance TV pour nos amis du PAF ?
Enfin je ne dirai qu’un mot pour finir : proportion.
Produire une musique, un film ou un film et gagner en une fois ce que certains ne gagneraient pas même en 1 siècle, cela n’a pas de sens. Et que ceux qui en profitent ne viennent pas trop faire la morale alors qu’ils jouissent de régimes plus que favorables...
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Les droits d’auteurs devraient durer maximum 10 ans après la création de l’oeuvre, et ensuite tomber dans le domaine publique.
10 ans laissent largement de temps au créateur d’être rémunéré pour le fruit de son travail, et largement le temps pour créer d’autres oeuvres.
Dans la situation actuelle, on asssiste à des situations comme celle de Patrick Hernadez qui n’a plus besoin de créer d’autres "oeuvres", une chansonnette lui suffit pour en vivre très correctement sa vie durant, et ses enfants en profiteront encore pendant 70 ans à près sa mort.
Dans ce monde il est préférable d’être chanteur que chercheur. !-
Enfin quelqu’un dit sans se cacher que le droit d’auteur tel qu’il existe aujourd’hui est une honte. Cela m’a toujours choqué que si demain j’invente le vaccin contre le SIDA j’aurais un brevet qui m’assurera des revenus pendant 20-25 ans. Mais si je sais pousser la chansonnette mes descendants jouiront encore de mes quelques heures de travail.
Le revenu décent du chanteur/auteur/compositeur oui. La rente a vie + descendants non. Il y a une justification à un revenu décent pour un travail. Il n’y a rien qui justifie une nouvelle aristocratie héréditaire de droit divin.
Lorsque le droit d’auteur a été introduit aux USA il durait 14 ans. Cette durée parait largement suffisante.
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10 ans pares la création de l’oeuvre ? mais certaines oeuvres sont "découvertes" et "exploitées" après ces 10 ans !
La majorité des artistes ne sont pas ceux que vous voyez a la TV, certains galères des années avant d’etre reconnus -
à l’auteur,
je crois qu’on se trompe de combat,
c’est l’auteur compositeur interprete que je suis qui le pense,
on avait eu le meme problème avec les cassettes,
au lieu d’interdire les magnétophones, l’administration a eu l’idée la plus simple,
une taxe d’un franc (je crois) par cassette vierge a été prélevé, et reversé à la sacem,
il suffit de faire la meme chose avec les cd, et les dvd vierges,
et de reverser a la sacem la totalité,
la loi hadopi est juste un prétexte pour surveiller encore plus les citoyens,-
Mon loisir étant la photographie, ça me déplait déjà fortement de devoir payer ma dime à la sacem parce que je mets mes photos sur mon disque dur, que j’utilise des cartes mémoires, que je les sauvegarde sur CDs, que j’en donne une copie. Alors les taxes (sur les supports) pour engraisser des particuliers qui ne font rien pour moi, ça va bien.
Autant je suis ravi de payer des impôts pour améliorer l’école, la santé, les infrastructure, autant payer des impôts pour nourrir une industrie particulière telle que celle-ci me révolte.
Pour info, je ne copie pas de musique des ayant droits Sacem sur CD vue les bouses qui sont produites aujourd’hui. Je trouve aussi particulièrement indécents les artistes qui sont content de toucher leurs revenus SACEM mais préfèrent aller les dépenser en Suisse. -
Pour l’idée des 10 ans : tiens, enfin une autre personne qui évoque l’idée...
Pour la taxe comme sur les cassettes, les VHS etc... cela existe déjà sur les CD et DVD.
Cela existe aussi pour tous les lecteurs MP3 (cf TVA) etc...
La solution n’est pas toujours la taxe, mais aussi parfois le cadrage des ressources.
Les "artistes" et tout ce monde là gagnent beaucoup trop : cela n’a pas de sens.
Autrefois on devait raquer 130F pour se payer 1 à 2 zics qui plaisaient.
Maintenant on DL ce qui nous intéresse, voir on achète si on le souhaite : c’est une liberté correctrice d’excès du passe dirons-nous.... Au majors de s’adapter et de proposer autre chose.
Le coup de la larme à l’oeil pour ces pauvres artistes qu’il faut payer : c’est surtout un prétexte pour arroser tout le monde qui gravite autour... ce qui n’empêche pas de mal payer les intermittents du spectable par exemple... -
On se trompe de combat ?
Ben non , justement , le système de rentiers de la propriété intellectuelle est une iniquité .
Avec Hadopi on veut continuer à nous racketter mais c’est fini maintenant , il va falloir trouver une autre façon de faire . -
@Rage : entièrement d’accord avec vous, juste une précision sur ce passage :
"Les "artistes" et tout ce monde là gagnent beaucoup trop : cela n’a pas de sens. "
J’imagine que vous ciblez ici la "jet-set" du show-biz... En effet la mirobolance de leurs revenus n’a pas de sens, ou plutôt n’a de sens que dans la logique du star-system qui fait rêver la plèbe.
Mais il ne faut pas oublier que 90% des artistes ne passent pas à la télé ou à la radio. Ceux qui participent au bouillonnement se produisent sur de petites scènes, font projeter leurs films dans des cinémathèques, publient leurs textes sur internet, utilisent des sites tels que myspace pour avoir une affichette sur le net, etc.
Ceux-là ne touchent pratiquement jamais rien de la SACEM, et non seulement ils ne profitent pas des taxes sur les disques durs et CD vierges, mais ils les payent comme tout le monde. Voilà le véritable scandale de cette loi hadopi, qui sous-couvert de protéger les artistes (en réalité surtout la majorité de pique-assiettes qui gravitent autour des quelques stars médiatisées), sert en fait à exagérer encore le ponctionnement du public et de la majorité des véritables artistes : ceux que l’on voit faire des représentations au festival d’Avignon, signent leur groupe de rock dans des festivals, animent des ateliers d’écriture ou lisent des textes dans des tavernes pour un peu d’argent de poche... qui leur servira à payer le surcroit de prix des CD du aux taxes ineptes...
Foi d’auteur qui est bien d’accord avec l’article, mais qui se pose tout de même des questions sur la manière dont on continue de considérer les musiciens, les écrivains, les troubadours en tout genre, qui vouent leur vie à la création pour pas un rond, à cause des parasites télévisuels qu’on nous impose, et qui justifierait prétendument le consolidement de cette institution qui non-seulement parasite la création, mais en plus vit au détriment de l’art véritable en ne valorisant à peu de choses près qu’une minorité d’artistes insipides, populistes et démago ou arrivistes...
Toutefois la question reste posée, concernant le cinéma qui demande d’assez gros moyens pour produire de la qualité (encore que des réalisateurs comme Tarkovski prouvent que ce n’est pas toujours aussi essentiel...), de comment réunir les fonds si l’on doit se passer du système de production actuel. Mais c’est sans doute possible, avec de l’inventivité... et l’inventivité, c’est souvent le fort des créateurs véritables, justement.
Une chose reste certaine : la condition de l’immense majorité des artistes restera toujours aussi précaire après la loi Hadopi qu’avant, qu’elle passe ou non, car même la licence globale ne rémunèrerait à ma connaissance qu’une minorité d’artistes "recensés". Aujourd’hui pour les artistes qui ne peuvent pas prétendre à des "cachets" d’intermitents, et encore moins aux grandiloquentes et souvent ridicules représentations télévisées, la survivance s’effectue par le biais du RMI, et autres argents de poche que l’on se fait par des interventions... Et je parle en connaissance de cause. -
Merci de votre intervention Nycolas !
Mon article est très focalisé sur l’écrit, et j’attendais avec intérêt qu’on le critique au niveau des effets des droits d’auteur dans le domaine de la musique et de l’image. -
Je suis moi-même dans le domaine de l’écrit, bien que je cherche encore ma voie dans ce domaine, malgré 20 ans de pratique quelque peu hésitante, mais intense. Cependant, je connais pas mal le milieu de la musique, surtout du côté amateur du paravent... Et j’ai également voulu me lancer dans d’autres domaines à certains moments, comme le théâtre ou le scénario de cinéma. Mais comme on dit, l’occasion fait le larron, et pour le moment elle manque. Tout cela pour dire que je gravite un peu autour du milieu artistique, bien que de loin (n’est pas Mercure auprès du soleil qui veut), et que j’ai quelque avis sur la question.
Pour tout dire, la lecture de votre article m’a sérieusement incité à en écrire un sur le sujet, en adoptant un autre angle, car si je n’ai pas d’idée tranchée sur la question de la manière dont on devrait à l’avenir traiter les créateurs et leurs créations, j’ai en revanche réfléchi à la question, par la force des choses, et je serais vivement intéressé de livrer mes idées au débat... Je n’ai que peu de temps pour cela, là tout de suite, mais je vais essayer de m’y ateler dans les prochains jours, mais sans le promettre...
Je dois dire en tout cas que je trouve salutaire le genre de réflexion que vous avancez dans cet article, car cela prouve que dans un monde livré à la paranoïa et à l’auto-censure galopante, on peut encore s’aventurer dans des propositions "hors-cadre"... pour employer un vocable cinématographique. Hors du show qui éblouit tout un chacun, quoi, et fait prendre à ce genre de discussion des proportions souvent passionnelles et peu constructives, dans un contexte où le poil se hérisse assez vite... -
Je suis assez d’accord avec cette approche. Néanmoins je ne la soutiendrai pas, par respect pour les auteurs.
En revanche, je crois que vous abordez un vrai problème quand vous écrivez :
""..., derrière les droits d’auteur il y a de vraies questions financières sur la propriété intellectuelle qui portent sur les brevets, la contrefaçon et tout un arsenal juridique beaucoup moins ouvert à la propagande publique.""
Pourriez vous développer cette dernière phrase : ""La révolution est souvent portée par des intérêts et les asiatiques savent que cet arsenal juridique se fait contre eux, ils seront sans pitié.""-
@ JL
Voir le dernier lien dans le texte ci-dessus et l’article d’hier de Guillaume Champeau.-
TALL 18 mars 2009 13:01Céline écrit :
Je doute que nous ayons un intérêt public quelconque à défendre des droits au bénéfice des auteurs pour protéger la création. Pour une raison simple, la création littéraire, scientifique ou intellectuelle en général est constatée, mais on ne sait à peu près rien définir sur les conditions de la création.
Tu es contre le principe des brevets alors ?
Si oui, as-tu la moindre idée des conséquences que ça aurait ?
Entre autres, pour la recherche médicale ...
Et sur le plan éthique, alors... selon ta "morale" donc, un mec se casse le cul pendant des années au fond de son garage pour produire une innovation majeure à laquelle personne ne croyait... puis il réussit... et le 1er copieur venu qui voit son bidule pourrait en profiter + que lui, sans même lui laisser une tune à la limite ?
non, mais ça va pas la tête ? t’es passée à l’afghane pure ?
c’est tout le drame des écolos ça ... ils commencent par une gentille petite salade aux tomates, et puis de fil en aiguille, ils finissent à l’afghane ...
non, mais sérieusement ... les brevets ?
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Le brevet c’est autre chose : C’est le dédommagement de l’investissement parfois très lourd pour inventer. Et il dure 25 ans. Les acteurs économiques semblent le trouver suffisant pour investir puisque inventions il y a.
Mais soyons sérieux, ou est l’investissement très lourd qui justifie 90 ans de protection pour le dessin de Mickey, ou le dernier "tube" de la Star’ac ? n’y-a-t-il pas là un peu de foutage de gu... ? -
Je suis entièrement d’accord avec le mythique sisyphe.
Certes, internet favorise le développement des oeuvres collectives dans la mesure où il permet à chacun de réaliser un apport créatif sur un même contenu. Wikipédia et les logiciels libres sont de bons exemples de ce développement et, à cet égard, il faut admettre l’utilité et l’importance de l’open source.
Néanmoins, à mon sens, il est pour le moins saugrenu de vouloir faire de l’open source le socle unique de la création. En effet, ce n’est pas parce que les oeuvres collectives se développent que la création individuelle diminue. Il existe toujours autant d’écrivains ou de musiciens qui produisent individuellement des oeuvres littéraires et artistiques.
Or, si les intellectuels et les artistes ne perçoivent pas de rémunération pour leur création, dites vous bien qu’ils ne passeront plus autant de temps à leur ouvrage. Par conséquent, douter de la légitimité du droit d’auteur revient à douter de l’utilité de la Culture.
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C’est assez amusant de voir comment un collectiviste coercitif comme Sisyphe traite la question de la "propriété intellectuelle". On le dirait tout à coup converti à une forme étrange du droit de propriété, droit qu’il a généralement tendance à nier quand il concerne les ressources matérielles, ressources rares.
Pour ces dernières, on s’accorde le pus souvent à penser que le droit de propriété est la bonne manière de résoudre les conflits.
Mais une idée (je généralise) est-elle une ressource rare ? Autrement dit, si tant qu’elle n’est pas divulguée elle est bien la propriété de son inventeur, que se passe-t-il lors de sa diffusion ? Instruit par une idée, puis-je me l’ôter du crâne ? Le fait que je la connaisse ôte-t-elle quelque chose à son inventeur ? Non, et non. L’inventeur est bien le propriétaire de l’objet qui incorpore l’idée, mais plus de l’idée elle-même. D’ailleurs pour en être propriétaire il faudrait qu’il puisse rendre la connaissance qui a permis l’émergence de cette idée. Proposition farfelue à l’évidence.
Il ne s’agit pas d’exproprier l’inventeur, mais plutôt d’empêcher l’expropriation de la société, qui dans son héritage possède tous les éléments utilisés pour réaliser les inventions. Une idée est réellement un bien de la société.
Une autre approche de cette question consiste à s’apercevoir que le propriétaire d’une chose est le seul responsable de la manière dont il la protège, et que le droit doit se borner à le soutenir dans ce but pour peu qu’il ait pris des mesures effectives pour se protéger.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur les intérêts contradictoires de l’auteur et de son éditeur, sur le monopole temporaire que donne le fait d’avoir eu une idée, sur la morale du souci d’originalité et de sa prétention, etc.....
Droits d’auteur, brevets, sont en fait le résultat d’une demande de rente par ceux qui sont les mieux placés auprès de l’Etat dispensateur de faveurs, et chacun lutte pied à pied pour ne pas avoir à subir la concurrence.
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Une idée dont on ne discute pas est une idée morte. Pour votre gouverne, Péripate, apprenez qu’une idée n’est pas brevetable. Pour ma part je pense que si le système des brevets a eu son utilité à l’ère industrielle, ils est à notre époque postindustrielle, devenu un archaïsme. C’est trop long à expliquer, mais vous remarquerez au passage que le libéralisme n’est pas aussi évident qu’il en a l’air, et qu’un libéral en cacher un autre !
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Oui, Professeur. Il va sans dire que j’attendais votre main ferme sur la barre de mon gouvernail pour penser correctement.
Le droit d’auteur est un un droit d’expression d’une idée, complété curieusement en France par un droit moral de l’auteur.
Cette précision faite, ça ne change rien au raisonnement que j’ai exposé, non ? -
Mais non, élève péripate, Le droit d’auteur n’est pas un droit d’expression d’une idée comme vous dites. Vous confondez avec la liberté d’expression.
Et dans votre remarque concernant sisyphe, vous mélangez allègrement "droit de propriété", propriété industrielle et propriété intellectuelle. D’ailleurs on serait curieux de savoir ce que vous appelez "droit de propriété", un joli pléonasme, soit dit en passant ! Ça nous change de vos oxymores habituels.
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Sérieusement, vous savez lire ?
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ar Le péripate 								 (IP:xxx.x53.173.212) le 18 mars 2009 à 13H05 				 				
																					 C’est assez amusant de voir comment un collectiviste coercitif comme Sisyphe traite la question de la "propriété intellectuelle". On le dirait tout à coup converti à une forme étrange du droit de propriété, droit qu’il a généralement tendance à nier quand il concerne les ressources matérielles, ressources rares.
Pour ces dernières, on s’accorde le pus souvent à penser que le droit de propriété est la bonne manière de résoudre les conflits.
Le peripatate continue ses amalgames et son confusionnisme liberal a gogo, comme d’hab, pour essayer de tromper son monde....
Et d’une je n’ai jamais parle de "propriete intellectuelle", mais de DROITS D’AUTEUR ; rien a voir.
Rien a voir, non plus, avec le "droit de propriete’ ; mais alors, strictement rien....
Les droits d’auteur, donc, sont les revenus accordes a un createur ; non pas sur une idee (dont JL rappelle justement qu’elle n’est ni deposable, ni protegeable), mais sur une OEUVRE aboutie ; chanson, film, musique, theatre, etc....
Ils sont de 2 sortes : les droits directs sur la vente des produits representant l’oeuvre (CD, DVD, ...), et les droits de reproduction publique ( a la tele, la radio, dans les lieux publics...)
Strictement rien a voir donc avec des droits de "propriete" : les droits d’auteur n’existent QUE SI l’oeuvre est cooptee, achetee, reproduite. Pour tous un tas de creations, comme le rappelle un autre intervenant, qui ne rencontre pas de public, aucun droit, aucun revenu.
Ainsi, au dela de toute une categorie d’artistes mainstream, qui ne representent que la partie emergee de l’iceberg, tous les autres createurs, qui n’ont pas acces aux medias, qui diffusent leurs oeuvres gratuitement sur internet, n’ont aucune ressource si ils ne rencontrent pas leur public.
Et je ne parle meme pas des musiciens, techniciens, studios, etc.... qui ne sont que des intermittents du spectacle, n’ayant, eux, aucun droit d’auteur.
Ainsi, vouloir supprimer les droits d’auteur sous pretexte de la diffusion et de la libre disposition, voire du piratage sur internet, est, je me repete, une spoliation et un vol.
Maintenant, on peut, effectivement, discuter de leur duree ; elle n’est d’ailleurs pas eternelle, mais peut etre jugee trop longue : ok ; pour certains, il est vrai qu’il s’agit d’une rente a vie....
Mais n’oublions pas non plus que ces revenus, comme tous les revenus, sont TAXES ; a l’aune de ce qu’ils rapportent ; c’est a dire taxes beaucoup, pour ceux qui rapportent beaucoup ; c’est donc de l’argent qui revient dans les caisses de l’etat, en principe, donc, aux contribuables ; et encore faut-il que l’oeuvre continue a etre ecoutee, achetee....
Par ailleurs, si vous supprimez les droits d’auteur, c’est, comme je le disais, faire la part belle aux commerciaux et marchands de tout poil, qui vont se jeter sur les oeuvres, pour les recuperer, voire les denaturer, et se faire un max de fric avec, au detriment des auteurs ; c’est donc une totale absurdite.
De toutes facons, les oeuvres, au bout d’un moment, tombemt dans le domaine public (50 ans pour la musique, 100 ans pour les ecrits), et cela profite a tous ceux qui se jettent dessus, en signant (en musique) juste un arramgement, pour se les approprier (comme l’a enormement fait Gainsbourg, entre autres)
La seule discussion possible est donc celle de leur DUREE ; le reste, c’est pipeau et justification d’actes de piraterie et de vol.
Ce n’est pas parce qu’on pond quelques interventions sur internet qu’on participe de la CULTURE ; la culture est faite par les createurs, pas par ceux qui les pillent, les imitent, ou denaturent les oeuvres.
Et il n’y a rien de plus "meritoire" qu’une oeuvre ; elle ne rapporte d’argent a son auteur QUE si ele est cooptee, et rencontre un public ; vous voudriez quoi, a la place ; une marchandisation, ou ce seraient uniquement les margoulins qui en retireraient de l’argent, au detriment des auteurs ?
Apprenez un peu a ne pas tout melanger, a ne pas vous tromper de combat, et a presenter sous le couvert de la modernite, ce qui n’est qu’un retour a la loi du plus fort (du plus riche, en l’occurence), et une nouvelle atteinte aux droits des citoyens.
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par Le péripate (IP:xxx.x53.173.212) le 18 mars 2009 à 13H05
C’est assez amusant de voir comment un collectiviste coercitif comme Sisyphe
Par ailleurs, j’aimerais bien que le peripate me cite UNE SEULE de mes interventions qui puisse laisser à penser que je suis pour un "collectivisme coercitif" !
J’attends, sans impatience...
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Mais moi je ne conteste pas que ce texte soit une création personnelle de Céline. Tout n’est pas collectif, et quand bien même il peut exister une propriété collective. En tout cas, je n’aime pas quand quelqu’un recopie intégralement un de mes articles sans me citer. Et pas seulement sous pseudo et sur AV... : dans le monde scientifique, il est d’usage normal d’attribuer la p(m)aternité d’une idée à quelqu’un.
Il y a toujours bien deux sujets différents : le droit d’auteur, qui est quelque chose de plus vaste que le droit au pognon, et la possibilité d’en tirer des revenus, comme le droit de reproduction, qui n’en est qu’un aspect. Il est vrai que la liquidité de l’information, supérieure à celle de l’argent, interdit un marché de l’information structuré par transactions. Donc nous en viendrons fatalement à des systèmes forfaitaires. Si tout le monde les utilise, on est dans un système fiscal plus ou moins apparent, et je reposerai alors la question de cette manière : tant qu’à avoir un mécénat public, n’est-il pas une bonne chose qu’il s’appuie sur les goûts du public ?-
Malheureusement un système fiscal ne peut pas marcher pour la même raison - il faut quand même identifier les créateurs méritant une rénumeration, et seul le consomatteur lui-même peut le faire - ou alors on va ignorer 90% des créateurs.
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On peut résoudre ce problème - Stallman a la solution !
Chaque internaute peut attribuer librement des fractions de sa contribution fixe à des œuvres qu’il/elle choisit, dans des limites fixées de pourcentage
J’aimerais souligner certains points importants de ce texte :
La non linéarité de la renumération en fonction des contributions annule les effets d’avalanche qui rendent indécents les révenus des artistes les plus connus.
Le problème des droits d’auteur est un problème mondial, on ne peut le résoudre en agissant seulement au niveau local.
Sinon, si j’ai utilisé le terme "créateur" dans mon commentaire précedent, c’est pour faire rémarquer que on oublie trop souvent que des catégories aussi diverses devraient (a mon humble avis) être rénumerées par ce dispositif que les créateurs de logiciels (libres ou pas), bloggeurs, contributeurs à des projets collectifs, entarteurs professionnels, etc... on ne pourra probablement pas avoir un système idéal (à moins de permettre aux internautes d’aujouter eux mêmes des oeuvres et de artistes ?) - mais vaut encore mieux ça que hadopi...
Un autre petit commentaire : Cette fluidité de l’information est vraiment ce qui définit nôtre époque - par exemple elle a permis les montages financiers complèxes et les paradis fiscaux. -
@ Céline
Bon article et bonne analyse mais… Etant moi-même auteur, j’aime bien quand je reçois mes chèques de droits d’auteur de mes éditeurs, et je n’ai pas l’impression que c’est une rente mais une juste et nécessaire rétribution pour mes ouvrages. Pour cette raison je préférerais la licence globale à cette stupide loi Hadopi.
D’un autre côté, une de mes meilleures amies est une chanteuse très connue qui, elle, vit réellement de rentes de situations monstrueuses - elle le reconnaît elle-même. Et là, il est manifeste qu’il y a exagération. Il suffit de faire un tube qui cartonne un max pour ne plus jamais avoir besoin de bosser. Par son intermédiaire j’ai rencontré un jour un mec qui avait écrit un tube pour Jauni. 25 ans après il vivait encore sur les droits d’auteur que lui rapportait cette chanson, chichement certes mais sans bosser ! Autre exemple : j’ai entendu Hervé Vilard à la radio dire combien il touchait de droits d’auteur sur Capri c’est fini : environ 3000 euros par mois depuis 1965 !
Je crois donc que tu généralises un peu.-
Marsu,
J’ai bien lu un de tes commentaires récents qui disait à peu près la même chose sur ta position personnelle et sur le fait que tu avais choisi dans un cas de mettre en ligne gratis et dans un autre de conserver le moyen de toucher des droits.
Je ne fais la morale ni à toi ni à personne, et je ne veux pas faire de coupe à l’afghane. J’étais au Maroc pendant pendant la première guerre d’Irak avec le Koweit, et en passant devant la boutique d’un coiffeur quelqu’un m’a demandé si je voulais une coupe irakienne...
Faut-il être contre la rente par principe ? Moi, je souhaite surtout que l’on s’interroge sur le sens que l’on doit donner aux mots de création, d’auteur et d’interprète au regard de l’utilité sociale. Et il me semble qu’il va falloir bouger un peu de ce que j’ai appelé une anthropologie humaniste dépassée. -
@ Céline
Encore une fois, je suis d’accord avec toi sur le principe qu’il faudrait en finir avec ces rentes de situation, et donc qu’il faudrait revoir de fond en comble les lois concernant les droits d’auteur. Mais il faut quand même savoir distinguer ceux pour qui c’est un travail qui mérite une juste rétribution (et c’est vraiment pas la fortune, loin de là), et ceux qui vivent de rentes de situation qui génèrent des revenus colossaux et parfaitement injustifiés. Ça doit pouvoir se faire en instituant des plafonnements ou des mécanismes de dégressivité. Et en tout cas, les droits d’auteur ne doivent pas se perpétuer au-delà de la mort de l’auteur et ce celle de son conjoint.
C’est vrai qu’on n’est plus à l’époque de Beaumarchais et qu’il faut réformer en profondeur les droits d’auteur pour limiter drastiquement, voire faire disparaître les rentes de situation. Mon amie chanteuse en est parfaitement consciente et elle culpabilise pas mal à cause du statut injuste et hyper-privilégié que ça lui confère. Elle m’en parle presque à chaque fois qu’on se voit en buvant les excellents grands crus que se scandale lui permet de se payer ! Mais ça fait partie d’un problème plus général, celui des scandaleuses inégalités de rémunérations, qui ne touche pas que les créateurs d’œuvres, très loin de là (stars du foot, des médias, patrons, rentiers, etc.). -
Je n’ai pas fait de développement sur la sociologie des auteurs, pourtant c’est sûrement un bon sujet. Il y en a un bon nombre qui font la perruque chez leur employeur, notamment quand l’employeur est l’Etat, pour un bénéfice personnel et privatisé et il y en a d’autres qui produisent en tant que salariés des oeuvres, notamment des brevets industriels, pour le seul bénéfice de l’entreprise. Sur les questions de légitimité des droits d’auteur : sortons de l’image myhtique de l’auteur écrivain qui vivrait uniquement de sa plume et qui produirait une oeuvre à partir de rien. J’ai sans doute caricaturé en parlant d’avènement d’un collectivisme culturel, mais enfin la réalité des auteurs sûrement un peu différente de l’image d’Epinal que l’on ne cesse de colporter.
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TALL 18 mars 2009 14:51mais on s’en fiche de l’image d’Epinal
le collectivisme de la création est un principe inique et immoral
car ça met sur le même pied le type qui crée la brouette et celui qui s’assied dedans
arrête l’afghane, j’te dis .... -
TALL 18 mars 2009 15:06profil classique de créateur :
égo sur-développé, mégalomane, parfois mysogine , souvent mysanthrope
impossible à embrigader, le genre anar, mais sans les bombes
sans enfant ou père imbuvable, indifférent ou dictatorial
la famille, il s’en branle
généralement intelligent, il est capable de lumières géniales comme d’aveuglements bornés
s’il passe devant un psy, 9 chances sur 10 qu’il est qualifié de psychopathe
étonnant de précision, hein ?
normal, c’est moi ... -
Oui, j’avais reconnu l’auto-portrait. J’en ai connu un autre qui a fini sa carrière de chimiste avec quelques brevets mais qui n’a jamais réussi à s’inscrire au registre du commerce avant sa retraite ni à finaliser l’achat du terrain de son atelier dans la zone d’activités communale en 20 ans. Véridique.
Que te dire ? Qu’on a besoin de plus de marginaux et d’un peu moins de premiers de la classe dans nos administrations ? Je te l’accorde ! -
TALL 18 mars 2009 16:18Tu ne crois pas si bien dire, Céline
Dans les années 70, mon père m’a envoyé d’autorité dans une administration communale.
J’en avais rien à foutre.
Le psys de l’école avaient pourtant dit depuis les primaires que j’étais un ingénieur-né
Mais mon père n’en avait rien à foutre
Mais à son insu, il m’a cependant "appris" un truc génial : rejeter toute forme d’autorité
Je ne remercierai donc jamais assez mon père d’avoir été aussi con
Bref... j’arrive à la commune, et je tombe là pour la 1ère fois de ma vie sur un ordinateur .... en ’73 !
Ce dinosaure ( un NCR 500 ) n’a plus rien à voir avec tout ce qu’on a vu après, sauf que les fondements de l’informatique y étaient à nu, et que la programmation ultra-rudimentaire m’a fasciné.
Résultat, en 1 an, j’ai chamboulé toute la programmation du service des finances, avec l’adoration de tout le monde, car il y avait beaucoup moins de boulot pour les employés pour un meilleur job au final.
Ensuite, comme il n’y avait plus rien à créer, je me suis vite emmerdé et comme j’avais atteint l’âge de la majorité, je suis alors parti vers d’autres cieux.
Donc, concrètement pour l’admin, ce genre d’oiseau, il peut être intéressant de les prendre dans des contrats à durée limitée avec des objectifs de création bien précis. Par exemple ...
A + -
TALL 18 mars 2009 16:27Enfin, parmi les créateurs, il y a moins d’élus que de candidats... qui l’eut cru ?
Mais le tempérament est assez semblable au départ.
De ce point de vue, il n’y a guère de différence entre un chercheur de pierre philosophale du moyen-âge qui n’a jamais rien trouvé et Einstein par exemple.
Ce qui distingue le trouveur du non-trouveur ( en sciences et techniques ), c’est surtout l’adéquation entre sa fantasmatique obsessionnelle et la solution réelle du problème, pour peu qu’une solution existe.
A intelligence égale, of course
Donc, là je te ferai plaisir en déboulonnant un peu l’image du Grand Patriarche, si je te dis que quelque part, le coup de génie ( en sciences et techniques ), c’est aussi un coup de bol -
Donc, concrètement pour l’admin, ce genre d’oiseau, il peut être intéressant de les prendre dans des contrats à durée limitée avec des objectifs de création bien précis. Par exemple ... Oui, mais le problème c’est que ce genre d’oiseau a tendance à se fixer ses objectifs tout seul ! Et d’ailleurs parfois à juste titre... parce que les premiers de la classe sont généralement incapables de déterminer de vrais objectifs qui comportent toujours un fragment de perversité pour être tout à fait honnête : un fonctionnaire préfère être tout à fait honnête que de déterminer un objectif, c’est dans la morphogénèse.
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TALL 18 mars 2009 21:40c’est vrai ...
alors, il reste l’annonce d’un objectif avec appel à candidats qui proposent leurs projets, leurs idées
et puis tu choisis l’un d’eux... non ? -
1 - j’ai la petite folie de travailler dans ce milieu-là sans être fonctionnaire. C’est juste pour rappeler ma marginalité...
2 - les appels à projets sont très à la mode dans les grandes collectivités publiques françaises depuis quelques années. Mais la rédaction de l’appel à projet est généralement suffisament directif pour s’assurer que l’on reste bien soit sur les sentiers battus, soit sur les fantasmes à la mode. J’ai travaillé il y a qq années sur un dossier vraiment original d’une petite ville bretonne : j’en ai tiré la conclusion que le cadre juridique imposée à une collectivité locale est telle qu’on est à peu près sûr de nous envoyer dans le mur dès qu’on se présente avec un objet juridique non identifié.
3 - en revanche, il y a des possibilités de rationalisation considérable par la simple application de méthodes industrielles ou dérivées, notamment par la simple définition de procédures qui permettrait de faire des progrès considérables. Dans une administration publique, c’est aux élus qu’il revient de faire le saut dans l’inconnu et l’innovation. Mais tant qu’on ne maîtrise pas le connu... -
La musique, bien culturel ? Avec le taux de TVA d’un paquet de Chocapic ?
Votre article est sans fondement.-
Un brin d’humour, un zest de vérité. Amicalement
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Un ouvrage abordant la problématique de la propriété intellectuelle : Du bon usage de la piraterie (Florent Latrive)
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De nombreuses barrières administratives sont mises en place pour empêcher des jeunes créateurs de s’exprimer
J’ai appris aujourd’hui que pour certains postes de créations cinématographiques, il fallait la carte du CNC.
Pour obtenir la carte du CNC comme réalisateur de films de court métrage, il faut en avoir fait 3
(DECISION REGLEMENTAIRE N° 51 DU 10 JUILLET 1964
DU CENTRE NATIONAL DE LA CINEMATOGRAPHIE
FIXANT LES CONDITIONS DE DELIVRANCE DE LA CARTE D’IDENTITE PROFESSIONNELLE
modifiée par décisions réglementaires n° 51 bis du 5 janvier 1978,51 ter du 19 octobre 1988
et 51 quater du 24 septembre 1998
(J.O. 29 juillet 1964 - 25 janvier 1978 - 29 octobre 1988 - 21 octobre 1998)
Titre II
Mais ce que ne dit pas cette décision, c’est que ces films doivent être tournés obligatoirement avec de la pellicule 35 mm
Or, quand on sait le prix de cette fameuse pellicule, par rapport à ce qu’on peut tourner aujourd’hui en full HD, on voit bien que le but recherché est d’éliminer les candidats par l’argent. Ceux qui entreront dans les combines de la mafi du cinéma seront sponsorisés, les autres seront rejetés.
Pour CES GENS LA, oui, il faut de l’argent pour créer. Mais pour les créateurs qui refuseraient le système, il ne reste que internet et la reconnaissance du public. Malheureusement, sur internet, le public applaudit, mais n’a pas encore le réflexe de "donner à l’auteur" en compensation du plaisir ressenti par son oeuvre.
En plus, pour la moindre transaction financière, les "banquiers du net" se font payer un fixe prohibitif pour les petites sommes.
Tout est fait pour que l’exploitation de la création soit réservée à la clique en place, y compris dans les organismes qui ont force de loi.
Il est très difficile aujourd’hui de faire comprendre à un "écarté" du système qu’il existe une solution "LIBRE" pour atteindre le public et concurrencer un système totalitaire qui a fait main basse sur la culture. Il a en effet peur de se "griller" dans la profession qui pourtant ne lui laissera que quelques miettes comme intermittent dans l’ombre que les stars brillantes génèrent.
Et pourtant...
Il ne faut pas lutter contre le principe des droits d’auteurs, mais contre leurs côtés excessifs mis en place petit à petit et qui s’invitent jusque dans les textes de constitution européenne.
Il faut trouver le système de rémunération des artistes du net, et boycotter le système traditionnel.
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A ce sujet, il faut signaler l’initiative de la SFI et de Richard Stallmann proposant un Mécénat Golbal
http://www.pcinpact.com/actu/news/49779-mecenat-global-richard-stallman-muguet2.htm
qui règlerait le problème des droits d’auteurs-
Qui a-t-il de commun entre Hadopi et la licence globale ? La déresponsabilisation de l’auteur, qui s’en remet dans les deux cas à la puissance publique pour définir la validité et l’étendue de son droit légitime de profiter des fruits de son travail. Il n’est pas étonnant que les apories, les contradictions, fleurissent sous le règne de la monotonie. Il n’y a pas de solution unique qui puisse satisfaire à la complexité du réel.
Le droit fondamental que la loi devrait faire respecter est immatériel : ce serait de reconnaître aux inventeurs, écrivains, entrepreneurs, ou aux individus eux-mêmes, le droit d’exclure autrui des fruits de leur travail ou de leur investissement dans les limites naturelles du droit de propriété c’est-à-dire en respectant le droit des autres individus sur leurs propres créations (il n’est pas impossible que deux textes semblables soient écrits dans la même période de temps).
Le choix du moyen dépend de l’inventeur, de l’écrivain, de l’entrepreneur ou du travailleur. La loi n’a pas à dire au propriétaire par quel moyen il doit se protéger.
Hadopi ou licence globale sont deux termes également détestables, deux mauvaises alternatives, un faux dilemme qui, effectivement, tue l’invention et la création, et accroit le poids de la bureaucratie.-
Soit notre ami Albert Einstein qui fait une démonstration complexe qui aboutit à E=MC2
L’équation est d’intérêt public. Notre ami doit-il être propriétaire pendant 10 ans, toujours, ou jamais de cette équation ? -
C’est dommage de le prendre comme ça. "Des trésors d’intelligence peuvent être investis dans l’ignorance quand le besoin d’illusion est profond" (Saul Bellow)
La pression du groupe est donc si forte que vous réagissez avec moi comme un vulgaire Sisyphe avec vous.
D’accord. -
Belle formule... Je crois que ni le contrôle type Hadopi ni la licence globale n’apportent la solution. Avec ma petite question sur l’invention de l’équation E=MC², je reformule simplement le problème du lien entre l’individu créatif et la société. Sans provocation et sans a priori, me semble-t-il.
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@ Léon
C’est donc nécessairement le créateur de l’artefact immatériel qui doit organiser la surveillance de l’usage du produit qu’il a crée. Il me semble que l’une des grandes questions, c’est justement de savoir si le capitalisme est capable de résister à la dématérialisation. Je n’en suis pas sûre.
J’ai eu un échange à ce sujet avec M Bruxman récemment. Je lui ai fait découvrir le concept de fétichisme de la marchandise l’autre jour et le fameux circuit A-M-A qui fait l’objet d’un chapitre (dans Le Capital me semble-t-il). Et que se passe-t-il quand la marchandise disparaît ? On fait une loi, peut être, mais le système a un problème. La question de la vitesse de transmission abordée dans l’article n’est pas neutre.
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Je trouve ces discutions inutiles. Un compositeur de quoi que ce soit, compose généralement pour ce qu’il aime faire, si son œuvre est remarquable il deviendra riche par le nombre d’exemplaires vendus. S’il met son œuvre sur internet, j’ai parfaitement le droit de la télécharger, puisque je paye une taxe sur le CD qui en parti vas a l’auteur, je n’ai pas a payer deux fois pour le même produit, de même que l’auteur ne paye pas deux fois la taxe sur son instrument de musique.( oui je sais ca n’a rien d’intellectuel de faire une guitare ou un orgue, se sont des brevets commerciaux) le compositeur c’est évident, lui ca n’est pas commerciale, (sourire) ben voyons il ne fait que la manche. Si un auteur n’es pas content de ses revenus, qu’il donne plus de spectacles, si ca ne marche pas non plus, il peut toujours se faire embaucher pour travailler a la chaine dans une usine pour arrondir ces fin de mois, ca n’est pas interdit. Pour ma part je copierais tous ce qui me convient sur le net, sans aucun scrupule.-
Votre raisonnement est complètement faux et simpliste, et consiste uniquement à vous donenr bonne conscience à bon compte. Et c’est un artiste qui fait lire gratuitement ses oeuvres qui vous l’affirme.
D’ailleurs le créateur dont vous parlez et dont vous estimez que vous avez parfaitement le droit de télécharger gratuitement le fruit de son travail, sans même prendre en considération le fait qu’il soit lui, d’accord ou pas, non seulement ne touche peut-être pas le fruit de cette taxe sur les CD et autres matériels de stockage, mais en plus, et cela c’est certain, cette taxe, il la paye, comme vous, à chaque fois qu’il achète, copie et distribue (gratuitement ou non) un CD pour son public, sa famille, ses amis...
Je crains que des cyniques irresponsables dans votre genre servent justement de prétexte à l’instauration de lois aussi iniques que cette somptueuse et honteuse loi Hadopi... -
Copier n’est pas forcement du vol. Essayez de trouver les grands classiques du cinéma, vous allez courir longtemps, même le ciné-club ne les passent plus. J’ai copié prés de 400 films français, italiens, etc. tous inconnus aujourd’hui des jeunes, ce grand cinéma, westerns classiques dont aussi je raffole (normal suis étasunien) je le fait pour mes petits et arrières petits enfants. Ca fait parti de la culture générale. Vous êtes contre ?
Quand au DVD musique ca fait chère quant il n’y a qu’une ou deux bonnes chansons sur huit.
Beaucoup d’artistes du temps que vous n’avez pas connu, ou oublier facilement quand ca vous arrange, sont devenus riches a une époque ou le net n’existait pas, pourquoi ? Cherchez-vous même la réponse. Exp. Jacques « Lussier » ? A créé sont très populaire play-back « reconstitution » Bach jazz, un très grand succès de vente. Ce qui prouve que quand ca plait ca ce vend très bien. Il a pris la décision, de faire la même chose avec de nombreux hauteurs de musique classique, résultat, un fiasco, comme si Vivaldi pouvait être jazzé. La il atteignait que le coté commercial. Comme la musique aujourd’hui si elle plait, a un prix raisonnable pour les jeunes, surtout. Si un hauteur gagne moins par cd qu’un éditeur ca n’est pas a nous de négocier ses contrats, ca n’est pas a nous faire payer son laissé faire. Dans le cas qui nous occupe, nous parlons argent, et non de choix artistique. -
Ca fait un moment que je ne suis pas intervenu, mais je trouve ce texte assez terrifiant... J aimerais donc y répondre paragraphe par paragraphe :
- paragraphe 1 : sur l’inapplicabilité de l’HADOPI, pensez vous vraiment que le but de l HADOPI soit d’être applicable ? 2 mises en demeure de cesser par mail, puis une par voie de recommandé, puis enfin suspension du compte pour une durée d’au maximum 3 mois... Comparez cela aux peines de la contrefaçon, vous verrez que cela n’a rien à voir. L’idée n’est évidemment pas d’être "applicable", l’idée avouée est d’envoyer 10.000 mails par jour de manière à faire cesser l’idée que l’internaute est anonyme et peut faire ce qu’il veut. Et si je ne suis pas favorable dans le principe à une telle mesure, je suis néanmoins content de voir que l’Etat prend enfin au sérieux le fait que le net devienne une fosse à purin nauséabonde sur le point de déborder. C’est un rappel à l’ordre et une suite à mon crédo : une liberté ne se donne pas, elle se mérite.
- paragraphe 2 : par distributeur, vous voulez dire éditeur ? Je comprends qu’on n’admette pas le prêt à penser, mais devant l’avalanche de médiocrités déblatérées par ceux qui se sentent des vélléités artistiques, je suis heureux que certains se collent à la tache ingrate de déméler le génial du médiocre, comme autant de chercheurs d’or pataugeant dans les eaux boueuses. Inutilité sociale vous dîtes ? Industrie obsolète ? Comme vous y allez ! J’ai vu bien peu de e books dans le métro ces derniers temps...
- Sur les paragraphes suivants. Balayer l’auteur individuel au profit de la collectivité de création non rémunérée ? Mais qu’est ce que c’est que cette connerie ? Le "regroupement des savoirs" mène directement à la dictature idéologique, supprimer le droit d’auteur veut dire couper les bourses aux auteurs individuels et par là même restreindre les opinions divergentes, aussi minimes soient elles. Il y a des hommes qui ne sont pas que des techniciens qui donnent leur opinion, mais des gens qui vivent de ce travail acharné et permanent de recherche et qui vivent de cela. La suppression du droit d’auteur est aussi la suppression de la réflexion, du travail, de la philosophie, de la pensée individuelle au profit d’un faux universalisme qui serait la simple cristalisation du "bon sens populaire" tant la même idée repasserait sempiternellement entre les mêmes mains... Et au final ceux qui auront le dernier mot seront ceux qui contrôleront les reseaux et les moyens financiers à même de mettre cette espèce de "pensée unique" en bonne place aux yeux des autres. La suppression du droit d’auteur, comme je l’ai indiqué est donc non seulement la fin de la pensée individuelle (au sens premier - mais pas que- du terme) mais également un risque pour la démocratie en ce qu’elle ne permet qu’à ceux qui ont DEJA les moyens de permettre une diffusion efficace de leur oeuvre de se faire connaître. Cette idée fait d’ailleurs suite à la suppression des intermédiaires (distributeurs) telle que vous l’exprimez et participe donc à la raréfaction de voies dissidentes (de qualité et de diffusion et visibilité suffisante) au profit de la promotion des pensées des plus riches... donc du pouvoir.
Conclusion du développement : La fin du droit d’auteur c’est aussi la fin d’une des manifestations de la démocratie.
Quand bien même ! Les collectivités d’auteur pour des ouvrages de qualité existent et je doute très fortement qu’ils souhaitent voir leur oeuvre pillée. L’idée que vous développez est la fondation d’un savoir unique fondée sur la collectivité des savoirs est batie sur l’axiome selon lequel il y aurait une vérité unique, trouvable si l’on associait tous les savoirs. Cette approche est bien évidemment fausse, particulièrement en matière de science humaine. Egalement, le droit d’auteur n’a jamais empêché le moindre débat de fond en matière de recherche et ne fait donc pas obstacle à l’échaffaudage des connaissances. Vous apprendrez notamment que les matières de l’apprentissage, de l’expérimentation, de l’éducation et de la recherche sont des exceptions au monopole du droit d’auteur et du droit des brevets !
De plus vous confondez manifestement beaucoup de chose : la culture comme oeuvre commune et la culture comme patrimoine commun. Si je suis un fervent défenseur de la diffusion de la culture au plus grand nombre, je demeure très fortement attaché au caractère individuel du processus de création (que vous vous plaisez à décrier sans en apporter une quelconque preuve sinon un baragouinage pseudo savant qui m’a beaucoup fait rire) notamment parcequ’un auteur est un référent auquel vous adhérez, que vous aimez ou que vous contestez. Je suis actuellement doctorant en propriété intellectuelle (ne voyez pas de vision dogmatique , mon sujet porte - justement- sur l’émergence d’un droit d’accès du public aux objets protégés par un droit sur la création et je serais très emmerdé si d’un coup les ouvrages de mes auteurs de référence se retrouvaient privés de leur paternité (droit moral que vous dénigrez et qui a pourtant une grande importance pour les gens qui font vraiment de la recherche - pour leur recherche d’une part, pour leur publication d’autre part).
La création dans un cadre social ? Pourquoi pas des camps de rééducation politique ? Ces approximations sont bonnes pour le vulgus, mais ne seront JAMAIS suffisantes pour la recherche et donc pour l’extention des connaissances. J’espère que vous ne vouliez pas sauver la recherche, on se débrouille très bien sans vous !
Douter des droits d’auteur, les repenser, ou, bien sur ! Plus que jamais ! Mais pas comme ca ! Pas avec cette espèce de pensée neo mao branchouille qui ne berne personne ! Des services liquides, à l’ère du tertiaire il n’y a que ca Celine en ce moment, ne venez pas nous faire croire que les droits de PI seraient d’un coup différents dans leur nature d’un conseil juridique, d’un audit, etc... tout cela est bien évidemment liquide, la seule chose qui diffère c’est que le travail a eu lien en amont avec la prise de risque qui en découle. La mort des droits de PI, c’est la déprofessionnalisation des métiers littéraires et in fine, non la mort, mais pire, la médiocratisation et la baisse sensible de la qualité des oeuvres littéraires disponibles.
Encore une fois, je ne suis pas favorable à la loi HADOPI. Je crois pourtant qu’elle va très probablement amener la modification des comportements d’une majorité en supprimant le sentiment d’impunité. C’est moche, mais c’est efficace. Et vous verrez Celine, qu’au bout du compte, il est bien possible que vous finissiez par atterrir dans le ventre de l’ours dont vous vous empressiez de vendre la peau.-
Il y a des arguments auxquels je ne suis pas indifférente dans ce que vous écrivez. Mais j’avoue que le ton méprisant employé parce que vous n’êtes pas d’accord est exaspérant. La première règle pour faire fonctionner la démocratie, c’est la bienveillance vis à vis de ses interlocuteurs.
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Entièrement d’accord avec syrius, notamment sur ça :
Sur les paragraphes suivants. Balayer l’auteur individuel au profit de la collectivité de création non rémunérée ? Mais qu’est ce que c’est que cette connerie ? Le "regroupement des savoirs" mène directement à la dictature idéologique, supprimer le droit d’auteur veut dire couper les bourses aux auteurs individuels et par là même restreindre les opinions divergentes, aussi minimes soient elles. Il y a des hommes qui ne sont pas que des techniciens qui donnent leur opinion, mais des gens qui vivent de ce travail acharné et permanent de recherche et qui vivent de cela. La suppression du droit d’auteur est aussi la suppression de la réflexion, du travail, de la philosophie, de la pensée individuelle au profit d’un faux universalisme qui serait la simple cristalisation du "bon sens populaire" tant la même idée repasserait sempiternellement entre les mêmes mains... Et au final ceux qui auront le dernier mot seront ceux qui contrôleront les reseaux et les moyens financiers à même de mettre cette espèce de "pensée unique" en bonne place aux yeux des autres. La suppression du droit d’auteur, comme je l’ai indiqué est donc non seulement la fin de la pensée individuelle (au sens premier - mais pas que- du terme) mais également un risque pour la démocratie en ce qu’elle ne permet qu’à ceux qui ont DEJA les moyens de permettre une diffusion efficace de leur oeuvre de se faire connaître. Cette idée fait d’ailleurs suite à la suppression des intermédiaires (distributeurs) telle que vous l’exprimez et participe donc à la raréfaction de voies dissidentes (de qualité et de diffusion et visibilité suffisante) au profit de la promotion des pensées des plus riches... donc du pouvoir.
Conclusion du développement : La fin du droit d’auteur c’est aussi la fin d’une des manifestations de la démocratie. -
@ Syrius :
"je suis néanmoins content de voir que l’Etat prend enfin au sérieux le fait que le net devienne une fosse à purin nauséabonde sur le point de déborder"
Alors vous aussi, vous vous démandez "Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? […] Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ?". Honnettement c’est CE genre de propos que je trouve terrifiant.
§2 : distributeur ≠ éditeur. Et le travail que vous décrivez est de plus en plus effectué par les consommateurs eux-mêmes, cf Amazon.
Le concept dit de la "Longue traine" montre que la suppression des intermédiaires classiques aurait plutôt un effet bénéfique sur la diversité des oeuvres, toute oeuvre pouvant être mise en ligne pour un prix négligeable.
Aussi, le texte ne dit nulle part que la culture doit dévenir une pensée unique, ni que l’auteur individuel va complètement disparaitre.
Ensuite, je pense qu’il y a bien une confusion dans le texte concernant le droit moral - je ne pense pas que l’intention de l’auteur soit de le nier, on sait bien qu’on parle ici du droit des auteurs à la rénumération qui est rémis en cause par Internet.
En fait j’ai l’impression que vous avez compris le texte de travers. C’est bien dommage pour un doctorant en proprièté intellectuelle... -
Sur le droit moral : je n’ai pas commenté la réponse sur ce point de Forest Ent aux 3 dernières lignes de l’article (voir ci-dessus). Cette réponse est raisonnable et je l’approuve.
Je ne veux pas dire que les droits d’auteur sont une honte et surtout pas nier l’engagement individuel de celui qui transmet le fruit de ses réflexions et qui a évidement droit à un peu de reconnaissance. C’est d’ailleurs exactement ce que j’ai réclamé ici même par deux fois en protestant contre des commentaires violents ou méprisants.
Le commentaire de Thierry Leitz ci-dessous est à mes yeux très important et dit une chose qui est beaucoup trop négligée : la création "n’est jamais totalement individuelle". Pour avoir travaillé (il y a longtemps...) sur la catallactique, je suis convaincue qu’il est indispensable d’admettre de l’approximation pour permettre l’échange, quel qu’il soit. Confondre l’auteur et le créateur est typiquement une approximation. Je ne m’en offusque pas, je pense seulement utile de souligner les conséquences du développement du travail collaboratif qui nous rapproche du fonctionnement de l’imaginaire. Lequel se caractérise par une accumulation culturelle non contrôlée par l’individu. Et je dis attention, il y a dans le mythe de l’auteur, individu responsable et "cause principale et suffisante de la chose pensée" quelque chose de plus en plus décalé du réel, et l’approximation auteur=créateur finit par poser problème. C’est tout de même assez loin des camps de rééducation du Président Mao. Les juristes, n’ont-ils jamais lu le bon docteur Freud ?
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Blue templar vous m’avez très mal lu ou avec des idées préconçues
- ma théorie ne repose pas comme vous voulez le faire croire sur l’image de pente glissante ou sur le factuel, chose que je déteste. Il y a des faits, mais il y a dabord des constats et des comportements dont on peut tirer des conclusions. L’une des première est qu’il faut trouver un moyen, sans atteindre aux libertés individuelles, de lever le sentiment d’impunité qui transforme internet en un espace incivique. L’incivilité n’est pas un espace de liberté, elle est au contraire un espace de dictature où règne la loi du plus fort, du plus violent, du plus gueulard, de celui qui saura mettre le plus la pression sur l’autre. Internet est aussi dangereux pour cela, c’est que vous exprimez vos idées devant tout le monde avec le phénomène traditionnel de suivisme des plus grandes gueules. Le piratage via P2P c est de la contrefaçon ordinaire, comme certains font du racisme ordinaire. On nous fait croire que ce n’est pas grave, alors que c’est la mise en place d’une logique. Qui aboutit au texte d’aujourd’hui, notamment. Quand une logique de fraude supplante une logique de respect de la loi, c’est que la logique est devenu le paradigme principal. Si l’on réinstaure la conscience de la fraude et que l’on tempère la barrière de l’anonymat (qui n’a jamais été une liberté individuelle, sauf à considérer que toute activité individuelle rentre dans la sphère de la vie privée, soit dit en passant) on change les repères et les fondements de la pensée axiomatique. En d’autres termes, on remet les pendules à l’heure, c’est ce qui arrive quand elles sont franchement déréglées. Si vous ne voulez pas de police, ne la rendez pas nécessaire par vos actes.
Egalement ce ne sont pas les distributeurs qui sont intéressants dans le cadre du livre, mais bien les editeurs. S’affranchir des libraires, quel intérêt ? Ce ne sont pas eux qui "font obstacle" la diversité des oeuvres. Par contre, faîtes bien attention à la différence entre "première mise en circulation" et le reste : la première mise en circulation ne peut être faîte que par les titulaires de droit. En revanche, la revente des supports matériels écrits est autorisée. Cela ne peut en aucun cas être assimilé à ce que font les éditeurs ou les distributeurs.
Pour le reste je ne peux rien pour vous si vous n’avez pas la possibilité de tirer des déductions en fonction des faits qui vous sont présentés. Mais je vais reprendre ma reflexion avec des mots simples pour que vous puissiez la suivre et ainsi me donner votre très estimable avis.
Logique 1.A.
disparition des droits de PI = disparition des revenus pour les auteurs
disparition des revenus pour les auteurs = disparition des auteurs professionnels, experts, philosophes, penseurs
disparition des auteurs professionnels (etc...) = disparition des livres d’expertise, de réflexion, de philosophie, de pensée dans leur diversité
Logique 1.B.
augmentation des oeuvres collectivistes participatives = augmentation des compromis
augmentation des compromis = recul des individualités du fait du regroupement d’auteurs des mêmes spécialités (ou pire de non experts)
recul des individualités = recul de la diversité des voix et donc du débat et donc des zones d’achoppement et de réflexion
= élaboration progressive d’une "vérité issue de la creation collectiviste participative" (du parti ?)
Logique 2.
Disparition des droits d’auteur = disparition des rémunérations suffisantes pour les auteurs
= disparition des auteurs sans moyen (écrire est un investissement)
= dissolution dans la masse indistincte des productions non contrôlées (puisqu’on a fait sauter les editeurs qui forcément ne s’y retrouvent plus financièrement et ont donc fermé boutique)
= nivellement par le bas de la production artistique et intellectuelle par l’absence de filtrage, d’originalité, de perception d’auteurs de référence ou d’autorités dans les domaines considérés (puisque les professionnels qui n’ont pas de retour sur investissement sont partis)
= seuls ceux qui ont de l’argent et qui ont un intérêt personnel écrivent des bouquins parcequ’ils savent qu’ils peuvent en assurer la promotion et qu’en plus ils pourront tirer profit des conséquences politiques provoquées par la diffusion de cette pensée.
En gros, la fin des droits d’auteur provoquera la situation suivante : un raz de marée d’oeuvres médiocres qui submergeront les ouvrages de qualité prisonniers des torrents boueux. Une obligation à l’auto promotion des textes qui se fera dabord au service du pouvoir ou de ceux qui auront un intérêt idéologique et politique. La baisse sensible de la qualité des ouvrages et de leur expertise au profit d’un "savoir universel" collectiviste et médiocre qui ne permettra jamais un degré de connaissance suffisant à ceux qui souhaitent se lancer dans la recherche. En bref, ce sera la fin de la culture comme nous la connaissons au profit d’un savoir minimum basique et vain sauf pour les soirées mondaines.
A ce titre, j’ai donc très bien compris le texte. C’est juste que je vais un peu plus vite que vous, c’est tout. -
Oui, l’éditeur a un rôle dans la sélection des livres - pour le meilleur et aussi pour le pire. Il est inévitable que d’autres moyens de sélection se mettent en oeuvre.
Je rappelle aussi que de grands auteurs, ou considérés comme tels aujourd’hui, ont vécu très chichement parce que leur oeuvre a été reconnu tardivement, voire après leur mort. Beaucoup d’auteurs et de créateurs encore aujourd’hui vivent de bien autre chose que de leurs droits d’auteurs, et heureusement. -
@ Céline
"Oui, l’éditeur a un rôle dans la sélection des livres - pour le meilleur et aussi pour le pire. Il est inévitable que d’autres moyens de sélection se mettent en oeuvre" : j’approuve à 100 %. Et j’espère bien que les auteurs échapperont aux critères de sélection des éditeurs grâce à Internet. Sans parler des escroqueries auxquelles se livrent bon nombre d’éditeurs (je connais ça trop bien, hélas !).
Intéressants tes propos sur la relation auteur/créateur et sur le rapport individuel/collectif dans la production d’œuvres. Je suis assez d’accord d’un point de vue abstrait… mais dans le concret, quand tu ponds une œuvre, t’es quand même tout seul devant ta page blanche ou ton écran d’ordi (exception faite des ouvrages collectifs). Quand j’écris, quand je dessine, quand je peins, quand je fais de la sculpture ou du modelage (oui, je fais tout ça !), je suis tout seul, même si je suis accompagné de la mémoire de tous ceux qui ont œuvré avant moi et qui quelque part m’inspirent (collaboration donc), même si j’essaie d’être original. Mais au bout du compte, c’est quand même moi qui fais le taf en y passant beaucoup de temps, pas un autre.
Enfin, c’est pas parce que dans le passé la plupart des auteurs étaient condamnés à la misère qu’il faut la perpétuer, non ?
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J’ai surtout l’impression que les dernières initiatives du gouvernement visent plus à la liberté que le sentiment d’impunité. Je ne peux que difficilement juger internet en son entier, mais il me semble qu’il est loin d’être un espace d’incivilité que vous décrivez - par exemple sur les forums que je fréquente (dont Agoravox), le travail de modération est plutôt efficace.
(Je pourrais d’ailleurs faire le même commentaire que vous sur le suffrage universel : "la loi du plus fort, du plus violent, du plus gueulard, de celui qui saura mettre le plus la pression sur l’autre" "avec le phénomène traditionnel de suivisme des plus grandes gueules")
Le "piratage" n’est pas de la contrefaçon ordinaire (les contrefacteurs en profitent pour gagner de l’argent). C’est une nouvelle manière extrèmement efficace d’accés aux conténus numériques. Le fait qu’il soit qualifié de fraude montre seulement que la loi n’est plus adaptée à la realité du terrain. Elle criminalise des personnes qui n’ont pas lieu de l’être.
Le vrai problème est la rénumération des auteurs/artistes/"créateurs", l’ancienne methode ne fonctionnant plus. (Par contre, la paternité et le respect de l’oeuvre, eux, ne sont pas rémis en cause.) Les distributeurs traditionnels n’ont d’ailleurs que rarement effectué ce travail de rénumeration de façon correcte.
La meilleure solution à l’état actuel des choses me semble être le mecenat global. -
Merci Céline pour cette invite à la réflexion. En tant que musicien amateur et lecteur-commentateur sur AV, je dois dire ceci :
La création est pour partie collective, surtout dans l’écrit, car la réflexion d’un auteur est le fruit du mélange de plusieurs cogitations éparpillées dans le champ culturel humain, ce que nous vivons ici, sur AV. Pour la musique, il y a les influences, les sensations qui jouent dans la création musicale. Et puis, il y a cet inexplicable qui fait que, à un moment donné vous vient une suite de notes et un rythme sympa. La création est tantôt une grâce, tantôt un travail, souvent les deux. Mais elle n’est pas ennuyeuse comme tant de tâches parcellaires et imposées de la machine économique. Une fois réalisée, elle ne coûte plus rien. Elle n’est jamais totalement individuelle.
D’où,
1/ les droits devraient être limités dans le temps pour limiter "l’enrichissement sans cause" (surtout des héritiers, le surcroît de revenus devant retourner à la collectivité qui participe à l’enrichissement initial de l’auteur, et dont les besoins sont constants)
2/ la quantité de revenus annuels devrait aussi être limité car il n’est pas constructif que soit concentré un revenu trop important sur une personne seule, au détriment de la collectivité, ceci étant valable en général, comme la crise l’illustre chaque jour.
3/ la licence globale, par son caractère modéré et universel permettrait, si les conditions 1 et 2 sont réalisées, de rémunérer le travail de création de TOUS les auteurs, avec une pondération selon l’audience pourquoi pas, et de mettre les oeuvres produites à portée de tous, via le web, en toute légalité.
4/ le revenu collectif, via la taxe et l’impôt progressif contribue à l’apaisement des sociétés par l’inclusion de tous ses membres, grâce à l’éducation, la formation, l’accès à l’emploi et à l’autonomie. La bonne gestion publique (adéquation recettes/dépenses dont on s’éloigne chaque jour) éviterait que les intérêts de la dette ne deviennent le 1er budget de l’Etat, drame absolu de notre nation.
Maintenant, si on préfère un système où 20% d’aisés cohabitent (de loin) avec les autres qu’il faut endormir via les jeux et la TV, ou au besoin, policer, punir et enfermer, le tout avec une armée puissante pour contenir toute révolte, alors non, ne changeons rien, et poursuivons les "réformes" inspirées par NS et ses amis de la haute société...
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Merci de ce commentaire que j’approuve de bout en bout.
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La paternité inaliénable, je peux être d’accord sur ce principe. Ce n’est pas contradictoire avec l’idée de ceux de ceux qui proposent une limite dans le temps. L’origine ne doit pas être niée, mais elle doit être relativisée comme la filiation : nous avons un père unique et une seule mère, mais si on remonte à l’époque de Charlemagne nous avons des millions d’ancêtres.
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La paternité inaliénable, je peux être d’accord sur ce principe. Ce n’est pas contradictoire avec l’idée de ceux qui proposent une limite dans le temps à 10 ans. L’origine ne doit pas être niée, mais elle doit être relativisée comme la filiation : nous avons un père unique et une seule mère, mais si on remonte à l’époque de Charlemagne nous avons des millions d’ancêtres.
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par Abgeschiedenheit (IP:xxx.x23.167.114) le 19 mars 2009 à 08H59
Imaginons qu’une partition de Beethoven soit retrouvée, est-il un seul cinglé pour aller signer l’Œuvre et aller faire croire qu’elle est sienne ? Il serait vite démasqué dans l’impossibilité où il serait d’expliquer la pièce ni d’en composer d’autres.
L’oeuvre de Beethoven étant tombée dans le domaine public, n’importe qui peut, en retrouvant une de ses partitions, en faire un arrangement "original", et la signer, en toute légalité.
Il peut "signaler" que son oeuvre est "inspirée" de Beethoven, mais aucune loi ne l’y contraint.
Ceci a déjà été fait pour de nombreux compositeurs ; tels Bach, Chopin, Mozart, Listz, etc, etc....
Supprimer le droit d’auteur, c’est donc permettre que n’importe quelle oeuvre de n’importe quel créateur contemporain, vivant, soit récupérée par un autre, qui se l’approprie.
Cette idée de supprimer le droit d’auteur, sous prétexte d’une "collectivisation" de la culture, est carrément culturicide.
Il y a, sur internet, le meilleur et le pire ; heureusement que la paternité des écrits (ou des musiques) permet encore de distinguer les créateurs, des simples suivistes, ou même des copieurs, des pilleurs...
La loi Hadopi n’est certainement pas la bonne solution : la notion de licence globale s’en rapproche déjà plus ; mais, de grâce, ne mélangeons pas tout, et ne tuons pas la création, sous couvert de pseudo-modernité.
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Vouloir relativiser le caractère individuel de la création est complètement inimaginable. Evidemment que rien ne se crée à partir de rien, c’est le principe même du domaine public et pourquoi on laisse un accès raisonnable aux auteurs pour y puiser une inspiration ; comment voulez vous créer à partir du néant ? Un artiste de profession qui dans le cadre de ses études ou de l’accomplissement de sa passion doit il tout oublier pour pouvoir créer légitimement ? Le propre d’un artiste, c’est de savoir digérer, assimiler ses influences pour pouvoir justement extérioriser après assimilation ce qu’il a pu connaître dans sa vie. De la même, on peut carrément reprocher à un artiste de voir et d’entendre , ses sens comme source d’inspiration ! Bref, tout cela ne tient pas debout.
Pour le reste, je rappelle que les droits moraux contiennent bien sur la paternité, mais aussi le droit au respect de l’oeuvre. Que ce droit moral est inaliénable et perpétuel (tant qu’il a des personnes pour l’activer) et que notamment pour les adaptation de beethoven, il va vous falloir l’autorisation des ayants droit.
Les auteurs sont bien évidemment eux même soumis au droit d’auteur quand ils décident d’emprunter des éléments eux même protégés par le droit d’auteur.
Petit schéma pour comprendre le processus lié à la protection par le droit d’auteur
- l’auteur cherche inspiration et influence (dans les oeuvres anciennes, la nature, ses amis, son esprit) : à ce niveau, rien n’est protégeable, ce sont des simples idées
- l’auteur écrit plusieurs brouillons de l’oeuvre : l’oeuvre est déjà protégeable.
- l’auteur envoie son manuscrit à un éditeur : l’oeuvre est protégeable. Le contrat d’édition prévoit le cession des droits d’auteur à la maison d’édition (droits patrimoniaux, au moins en partie, c’est à dire les droits de reproduction) qui reverse une rémunération à l’auteur qui touchera proportionnellement une rémunération sur la vente de ses livres (rémunération proportionnelle).
- le livre est distribué dans toutes les librairies de France.
- l’auteur perçoit une rémunération sur les ventes. Vous préféreriez que seule la maison d’édition continue à ramasser du fric ? Pas normal que l’auteur en gagne sur son travail et sur la richesse qu’il crée ?
- l’auteur meurt. Ses ayant droit continuent à toucher la rémunération selon la logique ci dessus et ce jusqu’à 70 après la mort de l’auteur.
D’une part y a rien de choquant et d’autre part va falloir arrêter de jouer 30s les martyres : c’est pas comme si les bibliothèques publiques et gratuites n existaient pas !
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