Bouclier fiscal=péché originel quel qu’en soit le coût.
La volonté politique de Sarkozy à peine élu était de mettre la France au pas du néo conservatisme libéral, pour cela il fallait un double affichage, des mesures immédiates et un rideau de fumée attrape tout.
Le double affichage :
1-je suis Sarko l’américain, l’ami des riches, je ne crains pas d’affirmer que ce qui importe c’est l’enrichissement des plus riches puisque c’est eux qui créent les richesses. Travailler plus pour gagner plus voulait dire en réalité "travaillez plus pour qu’ils gagnent plus". Mais la crise est passée par là et les vertueux capitalistes ont montré leur vrai visage ce qui n’a pas empêché leur renflouement à grand renfort de milliards.
2- Je suis près des gens, compassionnel et réactif pour soulager les douleurs. Une vraie mère Thérésa !
sauf que c’est la plupart du temps de la com’ et lorsqu’il s’agit de prendre en considération la situation des plus démunis, il n’y a plus d’argent dans les caisses.
Les mesures immédiates :
Tout le monde les connait, bouclier fiscal, santé, éducation, justice, la France est passée au laminoir de l’économie et des économies libérales. Il faut sortir de l’état providence autrement dit de la solidarité au nom des vertus capitalistes (compétition, individualisme, pragmatisme (ce terme philosophiquement ne veut rien dire si ce n’est cette équation triviale et cynique : le bien c’est ce qui réussit !
Le rideau de fumée attrape tout :
Sarkozy possède un véritable génie, celui de capturer dans l’opposition ses proies les plus médiatiques. La liste est longue des transfuges du PS ou des ralliés de la mouvance de « gauche ».
Au point que pour être crédibles, des personnalités du PS (Valls en particulier) ont cru qu’il fallait se rapprocher du « pragmatisme » (encore lui) sarkozien. Comme si la seule « gouvernance » possible était l’aménagement de la mondialisation libérale...jusqu’à septembre 2008.
Aujourd’hui le langage a changé au PS mais l’opposition parlementaire est encore incapable d’affronter le pouvoir avec des échéances et une véritable politique alternative : les trois quart des français qui espèrent vivre un peu mieux risquent d’attendre longtemps.
Enfin, les rodomontades de Sarko contre les spéculateurs et les patrons voyous ne fonctionnent plus. Chacun sait que cet homme est l’allié des grands de ce monde et des riches de la planète. Que ce soit sa position sur l’OTAN, son refus obstiné de prendre des mesures coercitives vis-à-vis des fraudeurs financiers, son entêtement à ne pas exiger une revalorisation des salaires, tout va dans le même sens : le bouclier fiscal en est l’emblème.