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Commentaire de Paul Villach

sur Miracle à la Réunion ! Le Christ apparaît au dossier d'un fauteuil


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Paul Villach Paul Villach 20 mars 2009 11:13

@ Luc Laurtent Salvador

Merci d’avoir répondu à mes objections, de telle sorte qu’il apparaît que nous sommes sur la même longue d’onde.

Notre différence de langage vient en partie de la différence de nos champs d’observation respectifs. Et j’admets que dans le vôtre vous trouviez par le mot « assimilation » la solution du problème.

I - Mais moi, non ! Je persiste à penser que « l’intericonicité  » que cherche à provoquer un stratège de « la relation d’information », n’est pas une assimilation par définition.

1- L’assimilation est l’opération qui consiste à considérer comme semblable deux objets différents.
2- Quand, par « impression de déjà vu », le récepteur reconnaît dans une image inconnue une image déjà connue, il ne l’assimile pas l’une à l’autre. C’est toute la différence entre assimilation (mécanisme de la métaphore) et comparaison. Cette dernière établit des relations seulement partielles. Quand EDF, en 1989, vend la climatisation, l’entreprise publique se garde d’exposer le caisson rébarbatif d’un climatiseur. Elle l’escamote même, au contraire, au profit d’une fille dont la robe se soulève très haut et qu’elle feint de vouloir retenir.
Le lecteur (pour peu que son cadre de référence l’ait en magasin) établit tout de suite une relation avec la scène de Marilyn Monroe sur une bouche d’aération, dans le film « 7 ans de réflexion ». Elle a fait le tour du monde, même si rares sont ceux qui ont vu le navet.
Cette reconnaissance suffit à EDF non pour assimiler son sosie à l’actrice, mais pour l’en rapprocher suffisamment afin de 1- capter l’attention que le climatiseur n’aurait pu attirer ; 2- valoriser le récepteur qui se prouve sa culture ; 3- le rassurer par cette proximité d’un contexte connu dans un sujet inconnu ; 4- associer (non assimiler) le souffle du climatiseur escamoté à l’érotisation de la scène à laquelle se livre Marilyn Monroe devant son partenaire, et plus encore.
3- Il ne s’agit donc pas d’assimilation mais seulement d’association.

II- Quant à la notion de « relation d’information », je la préfère au mot "communication" dont on ne sait plus ce qu’il veut dire depuis que les communicants s’en sont emparés pour le mettre à la place du mot « publicité » discrédité.
L’expression « relation d’information » a l’avantage de signifier deux choses : 1- le contact établi entre deux personnes ; 2- l’énoncé (ou non) de "la représentation de a réalité" que l’une entend livrer à l’autre. La contrainte des motivations de l’émetteur s’exerce en effet sur cette représentation qu’il consent ou non à livrer.
« Car là aussi, malheureusement, une logique de pouvoir et non de savoir est à l’œuvre », écrivez-vous fort justement. Mais à qui le dites-vous ? Je fonde toute ma représentation de « la relation d’information » sur un principe fondamental qui oriente les motivations de l’émetteur : « nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. » Je vous renvoie à mes ouvrages, « Le code de l’information », « Construire la démocratie  », « Les médias, la manipulation des esprits, leurres et illusions ».

III- Vous vous inquiétez enfin de la lassitude que risquent de provoquer chez des lecteurs des analyses qui obligatoirement, quand il s’agit d’images, font référence aux mécanisme de la métonymie, de l’intericonicité, de l’ambiguïté volontaire, de la mise hors-contexte, des leurres d’appel sexuel, humanitaire, autoritarien, conformiste, etc…, je m’en bats l’œil ! Comme je vous l’ai déjà dit, qu’ils aillent lire « l’Équipe » ou une autre feuille de chou. Le « happy few » qui y trouvera de l’intérêt, me suffit. Paul Villach


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