Ce que je reproche au pape c’est de n’avoir pas tenu compte de la réalité de pratiques sexuelles en Afrique et chez nous pour évaluer les conséquences réelles de ses propos au nom d’un dogme discutable sur la sexualité , l’amour, le mariage, la fidélité etc..
Ce faisant, il nie les actions en cours de distribution du préservatif et d’information sur son usage développées pas des associations, y compris catholiques, et rend possible un réel danger de déresponsabilisation face à cette maladie dès lors que les exigences qu’il préconise sont inaccessibles au plus grand nombre, prêtres compris ( le nombre d’enfants de prêtre catholique, y compris évèques, en Afrique bat le record mondial !). Du reste ces exigences sont insoutenables pour qui regarde la sexualité et l’amour d’une point de vue humain, c’est à dire humaniste depuis toujours ! Et si certains peuvent les soutenir cela n’engage qu’eux ! Ils n’ont pas le droit d’en faire une norme universelle, même vis-à-vis des croyants, sauf à prétendre régir leur vie intime.
Comme le rappelle excellemment Couroure : entre une éthique de conviction qui aboutit à une catastrophe annoncée et une éthique de responsabilité qui prend en compte les conséquences pour évaluer la valeur d’un principe d’action, il faut choisir (M. Weber).
Tout dogmatisme est et rend aveugle à la réalité et interdit une action efficace raisonnable.