partie 3 :
Meilleur que l’anglais ?
Les esperantistes disent souvent qu’ils sont mobilisés contre l’hégémonie mondiale de l’anglais, mais il est clair que l’espéranto impose sa propre hégémonie de manière si stricte que même l’anglais semble préférable. J’ai vu bien plus d’intérêt dans la pratique et l’apprentissages d’autres langues dans les cercles anglophones que chez les esperantistes.
Pendant un voyage en Espagne, j’ai eu l’occasion d’observer les participants d’un séminaire pan-européen sur la jeunesse et la mondialisation. Alors que l’anglais était la langue par défaut dans ce groupe, des conversations entre participants se tenaient régulièrement dans la langue maternelle de l’un ou l’autre. Par exemple un jeune Français saluait un autre en anglais, mais passerait à l’italien en réalisant la nationalité de son interlocuteur. Ce serait désapprouvé parmi les espérantistes. Ironiquement, l’anglais est ici le choix de la neutralité. Il est généralement vu comme une valeur sur de la communication internationale parmi les jeunes de nombreux pays, mais il est admis que d’autre langues puissent servir, tout aussi bien. Dans la mouvance esperantiste, d’autre part, il y a un attachement idéologique à l’espéranto qui impose son usage omniprésent, empêchant des options plus riches culturellement.
L’espéranto tend à imposer son vocabulaire à la place de celui de la langue maternelle de ses locuteurs de la même manière que l’on reproche à l’anglais. Dans son livre Esperanto sen mitoj, l’auteur Ziko Marcus Sikosek donne une conversation hypothetique en allemand d’un groupe local, chargée jusqu’à l’absurde de jargon esperantiste, un phénomène que presque tous les esperantistes ont vécu. On peut voir tout de suite l’effet délétère que cela peut avoir :
« Da hat ein estrarano von TEJO geschrieben, daß er einen kontribuo für den internacia vespero oder das distra programo hat. Gibt’s dafür ’n rabato ? Sein aliĝilo und die antaŭpago haben wir. Dann beträge seine kotizo als memzorganto und B-landano noch 50 Mark. »
(Sikosek 1999 : 166)
Alternatives
Il est des manières d’améliorer substantiellement le sort des langues nationales et d’avoir effectivement les bénéfices que l’espéranto prétend apporter sans s’impliquer dans l’espéranto.
Au lieu de soutenir le travail duplice de l’UEA, il faudrait s’intéresser aux organisations pour la protection des langues, comme Onze Taal aux pays bas, ou l’association des jeunes Finno-Ougriens (MAFUN) en Finlande, Estonie, Hongrie, et Russie.
Les congrès espérantistes sont des événements internationaux fun, mais on peut trouver sensiblement la même ambienceà cours de langue estival. Au lieu de passer vos vacances parmi les esperantistes, à parler leur langue artificielle et à ignorer les cultures nationales, vous pourriez vous inscrire pour apprendre une langue rare en danger, et aider à protéger une culture intéressante et menacée tout en faisant du tourisme.
Si vous êtes citoyen d’un membre du conseil de l’europe, vous pouvez écrire à vos représentants pour protester contre la subventions des activités de la TEJO, qui ne font rien pour réaliser une Europe réellement diverser. Protestez contre la représentation de l’UEA dans des réunions supranationales. Les déclarations esperantistes quant à leurs buts devraient être réfutée de manière à ce que les gouvernements puissent entreprendre une action productive.
L’espéranto est clairement délétère à la diversité linguistique. J’espère que le public comprendra mieux le besoin urgent de protection des langues nationales et verra que l’espéranto est non simplement inutile, mais en fait une menace.
Edifiant, pas vrai ? J’ai pris un plaisir particulier à utiliser le mot "imposer" dans ma traduction, afin que vous compreniez mieux son vrai sens.
Typhon