Yohan,

vous parlez plus haut de "maitrise de flux migratoires" reprenant par là l’idée reçue que la France serait en proie à une immigration massive et non contrôlée. Je vous invite à consulter des travaux sur l’histoire de l’immigration et la démographie. Un aperçu assez concis "Histoire de l’immigration", Marie-Claude Blanc-Chaléard

Les lois sur l’immigration n’ont fait que se durcir ces trentes dernières années.

Les "jeunes de banlieue" qui hantent l’imaginaire collectif ne sont pas des immigrés, majoritairement ce sont des Français, nés sur le sol de France. Donc ça n’a pas forcément un lien avec un quelconque problème " de flux migratoires".

"le jeune à problème" est le "maghrébin". Or une étude de 1992, l’enquête MGIS (menée par l’INED) aurait de quoi surprendre :


- Les jeunes d’origines algériennes sont 87% à déclarer le français comme langue maternelle.


- Seuls 28% d’entre eu comprennent l’arabe ou le berbère (49% des jeunes d’origine portuguaise commprennent le portuguais et 70% des jeunes d’origine espagnole)


- 68% des garçons et 58% des filles d’origine algérienne déclaraient n’avoir pas de religion ou ne pas pratiquer (taux pour les Français en général 70 et 55%)


- Vis à vis de l’école on peut noter la grande proximité entre jeunes d’origines algériennes et Français en ce qui concerne les diplomes. Ce sont les jeunes d’origine algérienne qui reste le plus longtemps dans la structure scolaire (les jeunes d’origine portugaise par exemple, rentrent plus vite dans la vie professionnelle profitant des réseau d’embauche familiaux) et atteignent le plus haut nveau d’étude. Or ce sont eux qui connaissent le plus fort taux de chômage. On peut comprendre une certaine défiance envers le discours incantatoire "de République de la méritocratie".

Serait-il possible de traiter des enjeux d’immigration ou d’intégration en s’appuyant plus sur des travaux rigoureux que sur des idées reçues, des stéréotypes et des faits-divers médiatiques ?


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