• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de azerty1710

sur Procès Colonna : doute et intégrité


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

azerty1710 23 mars 2009 12:17

Avant d’être condamné, Emile Louis a affirmé qu’il avait surpris des gitans en train de creuser des trous sur son spot de pêche.

Il n’y avait pas de preuve absolue qu’il avait tué ces jeunes filles. Certes, il y avait un faisceau de présomptions : il connaissait personnellement toutes les victimes, il avait avoué les avoir tuées (mais vous connaissez les méthodes des policiers de nos jours), il avait été capable de désigner les endroits où étaient enterrés les corps (mais c’est parce qu’il avait surpris ces gitans évoqués plus haut), il avait déjà été condamné pour viol (mais c’est pas parce qu’on a violé autrefois qu’on a tué ensuite).

Je ne suis pas ironique lorsque j’écris qu’il n’existait pas de certitude absolue. La certitude était de l’ordre du 99,99%. Mais il restait une place infinitésimale pour le doute. C’est dommage que le brave Louis n’ait pas trouvé de poète en votre genre pour émouvoir les foules en invoquant Athena.

Prenons un exemple plus complexe, le cas de Jean Maurice Agnelet. En 1977, sa maitresse Agnes le Roux se volatilise sans laisser de trace. Il y a eu trois procès, le dernier datant de 2007 je crois, 30 ans après la disparition. Il a été condamné à perpétuité pour meurtre.

Pourtant on n’a jamais retrouvé le corps, on n’a donc pas la certitude absolue qu’elle soit décédée. Et encore moins que ce soit lui qui l’ait tuée. Agnelet a toujours nié.

Sur quelles bases a t-il été condamné ? Il avait un mobile (le fric), c’est un pervers narcissique (la personnalité), et il a eu des comportements troublants (par exemple, après la disparition de la jeune femme, tout le monde a essayé de la contacter, sauf la personne qui aurait dû le plus s’inquiéter de sa disparition : Agnelet).

Il restait de la place pour le doute, mais on l’a condamné et je crois que la justice ne s’est pas trompée.

Dans la majorité des dossiers il y a de la place pour le doute. Et le fait que vous écriviez ce genre de texte prouve que vous n’avez aucune expérience concrète et pratique de la justice au quotidien.

Vous ne vous êtes intéressé à la justice que le jour où tel individu - qui avait une signification personnelle pour vous (soit que vous le connaissiez, soit que vous vous sentiez proche de ses idées) - s’est retrouvé sur le banc des accusés.

Vous ne savez pas comment fonctionne la justice. Du coup vous avancez, tel un collégien, avec vos citations et votre déesse Athéna.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès