• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Procès Colonna : doute et intégrité

Procès Colonna : doute et intégrité

"Vous jurez et promettez d’examiner avec l’attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre X..., de ne trahir ni les intérêts de l’accusé, ni ceux de la société qui l’accuse, ni ceux de la victime ; de ne communiquer avec personne jusqu’après votre déclaration ; de n’écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l’affection ; de vous rappeler que l’accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter..."

Voici le message que l’article 304 du code pénal adresse aux jurés.

Alors, en le relisant, je me suis posé la question : parmi les jurés, au vu des éléments qui apparaissent dans le dossier, soit depuis le début, soit en cours de route, n’y en aura-t-il pas un pour douter ?

Parce que en ce qui concerne les prescriptions en matière pénale, un doute, un seul doute sur la culpabilité de la personne mise en cause doit conduire à l’acquittement (même s’il ne vient que d’un seul juré). Alors, si aucun de ces magistrats qui sont aussi jurés n’a de doute, moi j’en aurai sur l’intégrité de leur conscience.

Nous sommes dans un cas particulier. Nous avons l’habitude de voir les extrémistes de tout poil se jeter sur ce genre d’affaires pour nous rappeler combien le capital est pourri. Nous avons l’habitude des subversifs qui font feu de tout bois pour discréditer tout gouvernement et toute justice. Nous pourrions aussi comprendre quand certains nationalistes extrémistes défendent leurs camarades, coupables et innocents, de la même manière, au nom d’une lutte politique qui prétend toujours que les dérapages sont causés par l’ennemi.

Mais ici c’est autre chose. L’évidence des éléments à décharge, le grossièreté de l’iniquité dans le déroulement du procès, le refus flagrant de donner à l’accusé les moyens de sa défense, ont conduit de nombreuses prises de parole de la part de gens qui ne sont pas les habituels râleurs.

On a vu Eric Cantona apporter son soutien à l’accusé. Il fut suivi d’Yves Duteil, qui écrivit ces mots : "Le doute fait son chemin dans le prétoire, le malaise atteint l´opinion, les observateurs attentifs. Un verdict de culpabilité paraîtrait aussi peu étayé qu´un château de cartes. Une condamnation « à moitié » signerait l´embarras de la Cour devant cette gêne omniprésente. Le calvaire de la famille Érignac, si digne et douloureuse, pourrait-il être apaisé, dans ce contexte partial, par l’enfermement à perpétuité d´un innocent plausible, désigné depuis le début comme présumé coupable ?"

On a vu des journalistes sortir des sentiers battus pour s’indigner de cette mascarade. Je sais que certains journalistes sous parfois peu scrupuleux quant au devoir de vérité, dans les deux camps. Mais ici on les a vu donner des arguments qui sont difficilement réfutables. On les a vu douter et regarder à deux fois pour qu’ils en croient leurs propres yeux, ou leurs propres oreilles.

Jean-Michel Aphatie, qui écrit : "Cette reconstitution a été refusée par la cour pour une raison simple : elle aurait démontré qu’après des années d’enquête, la police est incapable de dire précisément comment le meurtre s’est produit. En clair, la reconstitution aurait fait exploser le dossier d’accusation car elle aurait pris en compte toutes les faiblesses de l’enquête manifestée durant l’audience. Donc, la cour ne prend pas de risques et semble manifester ainsi, hélas pour l’idée que l’on peut se faire de la justice en France, son désir de condamner malgré tout, en dépit de tout, fut ce sans preuves et sans certitudes, Yvan Colonna à la prison à perpétuité pour un crime dont elle est incapable, au vu de l’audience, répétons-le, d’affirmer qui l’a commis."

Il y a aussi Philippe Madelin, qui relate jour après jour l’insensée fuite en avant d’une cour de justice qui recule devant son devoir d’impartialité. Mais aussi le chroniqueur du Figaro, Stéphane Durand-Souffland, qu’on aura du mal à soupçonner d’être un gauchiste, qui termine son dernier article par ces mots : "Une lecture linéaire du dossier permet donc de démontrer que l’accusé - qui fut le premier à s’en étonner après son arrestation - jouissait d’un prodigieux don d’ubiquité, se trouvant simultanément en deux endroits distants d’une cinquantaine de kilomètres. Un procès sans défense, ce n’est rien d’autre que la validation faussement critique d’une thèse écrite à l’instruction, avec l’alibi tendancieux d’une oralité unijambiste. Il est plus que temps d’en finir avec cet appel mort-né."

Mais il y a aussi des gens de justice, qui au péril de leur carrière parfois ont estimé devoir prendre la parole. Parmi eux des bâtonniers, tel Patrice J. Giroud, qui s’exprime ainsi : "Un profond malaise a saisi les observateurs de ce curieux procès ! Les avocats de Monsieur Colonna ont raison de s’indigner. Que se passe-t-il ? Que sont ces révélations d’un proche du Préfet assassiné ? Que signifient ces atteintes intolérables à la présomption d’innocence ? Quelle que soit l’issue de ce procès, il laissera des traces indélébiles. Rien ne se passe normalement et tout professionnel de la Justice ne peut qu’être indigné !"

Ou l’ancien Bâtonnier de Paris François Teitgen : "On doit regretter que la Cour n’ait pas fait droit à la demande de la défense d’Yvan COLONNA parce que, quoiqu’il arrive, la suspicion est jetée sur le verdict. En effet, la mesure de reconstitution sollicitée ne constitue en aucun cas une manoeuvre dilatoire. Quel risque y avait-il à l’ordonner ? Quelle raison impérieuse l’interdisait ? Au regard de ce qui est apparu à l’audience, le refus de la Cour n’est pas acceptable !
En effet, il laisse penser que la Cour accepte de se contenter d’à peu prés, sous-estime les interrogations que lui soumet la défense et avance à marche forcée vers une condamnation qui apparaît comme inéluctable parce qu’il n’a été procédé, comme il se doit, à la pesée des arguments. Cela donne le sentiment détestable que la Cour a décidé par avance de condamner et que rien ne peut la retenir. Et même si cela n’est pas vrai, c’est l’impression que cela donne et c’est suffisant pour ternir l’arrêt à intervenir."


Bref, je ne vais pas faire la liste de tous ceux que le doute a réveillés au point où ils ont senti l’impérieuse nécessité d’agir.

Moi-même, au risque de perdre quelques fidèles lecteurs, je ne suis pas un subversif. Je n’ai aucune envie de renverser un gouvernement, ni même de participer à son renversement de manière indirecte. Je n’ai aucune volonté d’empêcher la justice de faire son travail (même si dans un cas comme celui-là je voudrais qu’elle le fasse mieux), je ne suis pas un nationaliste et je ne suis même pas un anti-sarkozyste (c’est là ou je perds des lecteurs, mais je ne suis pas très démago même pour l’audimat...).

Mais j’aime la justice, et j’aime vivre dans un monde ou les droits fondamentaux sont respectés.

Alors, s’il reste une ancienne divinité dans le coin, je vais me permettre de lui adresser une prière. Athéna, si tu es là, ne pourrais-tu pas t’assurer d’éveiller un peu de justice dans le coeur et l’esprit de l’un de ces jurés, si toutefois ils en manquent ? Zeus, ne pourrais-tu pas frapper d’un petit coup de tonnerre, pour rappeler à ces hommes et femmes qu’ils ont le droit au courage, et que le doute, s’il n’est pas le meilleur ami de l’homme, est parfois l’ami de la vérité, lorsqu’il éloigne du mensonge ? Et toi, Hera, épouse de Zeus, ne peux-tu leur rappeler que l’infidélité n’existe pas qu’en amour, mais que tromper sa conscience fait de terribles dégâts, quelques soient les bonnes raisons qu’on a de le faire ?

Et si les dieux n’écoutent pas ces prières, qu’importe. Je suis de ceux qui croient que la vérité finit toujours par triompher, tant qu’il y a des hommes pour la défendre. Et il y a des hommes qui défendront cette vérité-là, encore jusqu’à ce qu’elle éclate au grand jour.

Qui sera éclaboussé ce jour-là ? je ne saurais le dire, mais cette histoire ne finira pas par une paghjella* tourmentée, elle finira par un chant de victoire. N’en déplaise aux menteurs...


*Paghjella : chant polyphonique traditionnel corse


Moyenne des avis sur cet article :  4.07/5   (30 votes)




Réagissez à l'article

42 réactions à cet article    


  • jakback jakback 23 mars 2009 12:01

    Connaissez vous l’hypothèse émise par ces deux journalistes Marie-France Etchegoin et Ariane Chemin, qui est a mes yeux la plus probable,responsable mais pas coupable.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe


    • Roseau Roseau 23 mars 2009 12:07

      Oui, je la connais. Elle est tirée par les cheveux en ce sens qu’elle déforme les propos d’Alessandri pour les faire coller à son idée. Mais il est sûr que de ne pas avoir creusé dans une direction similaire est une erreur à mon sens. Mais Alessandri n’a jamais dit qu’Yvan avait fait partie du projet à un quelconque moment. Par contre, il lui reproche de ne pas en avoir fait partie, ce qui est très différent.


    • Philippe Antonetti 23 mars 2009 12:14

      Une prise de position de plus : http://syndicatavocatcitoyen.b... Pour les flemmards, juste la conclusion de l’article :

      "Dans cette affaire, nombre de personnes extérieures au dossier n’ont aucun doute sur le fait que Monsieur Yvan COLONNA n’aura pas bénéficié d’un procès équitable. Dans ces circonstances, une condamnation ne serait pas l’expression de la volonté du peuple français, mais pourrait être interprétée comme l’expression de la volonté d’un groupe de personne agissant pour leur propre compte.

      En état, la procédure parait pour le moins inéquitable, le doute devant profiter à l’accusé, l’acquittement apparait dès lors comme la seule solution possible."


      • Walden Walden 23 mars 2009 17:50

        " Dans ces circonstances, une condamnation ne serait pas l’expression de la volonté du peuple français, mais pourrait être interprétée comme l’expression de la volonté d’un groupe de personne agissant pour leur propre compte."

        Certes, et ce serait qu’un signe de plus, donné cette fois par par une Justice captive et dévoyée, de la logique actuelle du pouvoir qui, en tant de domaines sociétaux, semble se préoccuper d’intérêts privés bien compris plutôt que de l’intérêt public.

        Un intérêt à sauvegarder, en l’occurrence, serait celui de "l’honneur" de l’ex-candidat-Ministre de l’Intérieur qui n’a pas vraiment pas besoin, en cette période tempêtueuse, de faire l’objet de poursuites pour dénonciation calomnieuse, de la part de celui qu’il avait publiquement préjugé être un assassin - afin de faire mousser un peu plus sa campagne présidentielle démagogique.


      • azerty1710 23 mars 2009 12:17

        Avant d’être condamné, Emile Louis a affirmé qu’il avait surpris des gitans en train de creuser des trous sur son spot de pêche.

        Il n’y avait pas de preuve absolue qu’il avait tué ces jeunes filles. Certes, il y avait un faisceau de présomptions : il connaissait personnellement toutes les victimes, il avait avoué les avoir tuées (mais vous connaissez les méthodes des policiers de nos jours), il avait été capable de désigner les endroits où étaient enterrés les corps (mais c’est parce qu’il avait surpris ces gitans évoqués plus haut), il avait déjà été condamné pour viol (mais c’est pas parce qu’on a violé autrefois qu’on a tué ensuite).

        Je ne suis pas ironique lorsque j’écris qu’il n’existait pas de certitude absolue. La certitude était de l’ordre du 99,99%. Mais il restait une place infinitésimale pour le doute. C’est dommage que le brave Louis n’ait pas trouvé de poète en votre genre pour émouvoir les foules en invoquant Athena.

        Prenons un exemple plus complexe, le cas de Jean Maurice Agnelet. En 1977, sa maitresse Agnes le Roux se volatilise sans laisser de trace. Il y a eu trois procès, le dernier datant de 2007 je crois, 30 ans après la disparition. Il a été condamné à perpétuité pour meurtre.

        Pourtant on n’a jamais retrouvé le corps, on n’a donc pas la certitude absolue qu’elle soit décédée. Et encore moins que ce soit lui qui l’ait tuée. Agnelet a toujours nié.

        Sur quelles bases a t-il été condamné ? Il avait un mobile (le fric), c’est un pervers narcissique (la personnalité), et il a eu des comportements troublants (par exemple, après la disparition de la jeune femme, tout le monde a essayé de la contacter, sauf la personne qui aurait dû le plus s’inquiéter de sa disparition : Agnelet).

        Il restait de la place pour le doute, mais on l’a condamné et je crois que la justice ne s’est pas trompée.

        Dans la majorité des dossiers il y a de la place pour le doute. Et le fait que vous écriviez ce genre de texte prouve que vous n’avez aucune expérience concrète et pratique de la justice au quotidien.

        Vous ne vous êtes intéressé à la justice que le jour où tel individu - qui avait une signification personnelle pour vous (soit que vous le connaissiez, soit que vous vous sentiez proche de ses idées) - s’est retrouvé sur le banc des accusés.

        Vous ne savez pas comment fonctionne la justice. Du coup vous avancez, tel un collégien, avec vos citations et votre déesse Athéna.


        • paul muadhib 23 mars 2009 16:49

          @ azerty ..hors sujet !! et puis il n y a pas de ministere de la justice, c est un hoax, par contre il y a un ministere de la punition, au service des plus puissants du moment , ca oui. et selon les moyens dont on dispose le resultat ne sera pas le meme. Ne vous fatiguez pas a repondre , j ai eu 2 amies travaillant de pret avec un juge dinstruction et avec un procureur, et les echanges de bon procedes du genre " tu me laisses gagner celui la de proces, moi je te laisse celui la c est pas de la science fiction.
          d ailleurs quelle honte y aurait il a appeller cela ministere de la punition ?aucune..
          c est que on se trouve dans l abus de language volontaire et c est destine aux naifs pour nous presenter le tout comme juste, on est dans ce que g orwell disait ." l abus de language est une forme de controle."
          comme on dit La Loi, comme si c etait absolu, et bien non, la bonne phrase serait" les lois votes par la majorite presente lors du vote allant dans le sens des puissances politiques ,economiques,financieres"
          ca aurait de la gueule,non.


        • Roseau Roseau 23 mars 2009 22:24

          Bien tenté Azerty... Ceci dit, ce genre de comparaison est malvenue et sans grand intérêt à mon sens. La justice ne doit pas se jouer aux dés.


        • xavier 23 mars 2009 12:57

          L’auteur écrit :
          "Parce que en ce qui concerne les prescriptions en matière pénale, un doute, un seul doute sur la culpabilité de la personne mise en cause doit conduire à l’acquittement (même s’il ne vient que d’un seul juré)."
          C’est assez personnel comme interprétation des "prescritions en matière pénale" et même un peu fantaisiste.
          Il y a quelques explications (sérieuses celles-là) sur le délibéré en cour d’assises ici.


          • Roseau Roseau 23 mars 2009 13:55

            Merci pour votre lien. Intéressant en effet. Auriez-vous un autre lien plus technique qui confirme que dans le cas d’un jury de magistrats comme dans cette cour spéciale "toute décision qui lui défavorable doit être prise à la majorité simple" ?



          • Philippe Antonetti 23 mars 2009 12:57

            azerty écrit : " Vous ne vous êtes intéressé à la justice que le jour où tel individu - qui avait une signification personnelle pour vous (soit que vous le connaissiez, soit que vous vous sentiez proche de ses idées) - s’est retrouvé sur le banc des accusés." Donc, en suivant votre raisonnement, on peut en déduire :

            - azerty connait Emile Louis ou est proche de ses idées

            - Eric Cantona, Monseigneur Gaillot, Yves Duteil, JM Aphatie, le commissaire Vinolas, entre autres, et les presque 50 000 signataires de la pétition pour une justice équitable, soit connaissent Yvan Colonna, soit sont proches du FLNC

            azerty, vous trouves qu’il n’y a pas assez d’absurdités dans cette affaire ?


            • azerty1710 23 mars 2009 15:22

              Je n’ai pas attendu Colonna pour m’intéresser à la justice. Je suis surveillant pénitentiaire.

              L’idéal de la "preuve absolue", je peux vous assurer que beaucoup de coupables l’ont invoquée pour essayer d’éviter de purger leur peine. Les juges ont l’habitude. Moi aussi.

              Ce n’est pas difficile de trouver 50 000 personnes qui d’une manière ou d’une autre peuvent se sentir concernées par les problématiques régionalistes ou indépendantistes, ou qui ont une dent contre l’état pour une raison ou une autre.

              Combien de noms à consonnances corse dans cette pétition ? Combien de bretons ? Combien de Basques ? Combien d’anarchistes ? Etc.

              Combien de personnes qui ont signé parce que cela les soulage de temps en temps, de signer une pétition, même si elles ne connaissent le sujet que superficiellement ? J’en connais des gens comme ça.

              Il suffit de les aborder dans la rue, de les presser un peu (de la même manière que si vous vouliez leur vendre un ticket de tombola) et ils signent. Ils rentrent chez eux satisfait. Ils ont une conscience politique. Ils se préoccupent de justice et d’injustice, noble sujet.

              50 000 personnes pour une pétition portant sur un sujet aussi médiatisé, je ne voudrais pas vous casser le moral, mais bon...
              Vous me répondrez qu’il y a de la qualité. Cantona s’y connait en injustice. Il a d’ailleurs failli buter deux ou trois arbitres qui avaient usé d’injustice contre sa personne.

              Colonna n’était même pas encore dans le maquis (né médiatiquement) qu’Yves Duteil était déjà passionné par la problématique de l’injustice, puisque c’est un descendant de Dreyfus.

              Qu’il pense reconnaitre un dysfonctionnement majeur de la justice dans l’affaire Colonna, c’est son droit.
              Je ne partage simplement pas son avis.

              J’ai lu pas mal d’articles dans la presse, je me suis intéressé aux contre-arguments. Mais j’ai la conviction qu’il va rester avec nous quelques années encore.

              Je dis cela sans animosité ou esprit partisan. Je crois qu’Y. Colonna a préparé l’assassinat d’Erignac.



            • vivi vivi 23 mars 2009 22:46
              Je n’ai pas attendu Colonna pour m’intéresser à la justice. Je suis surveillant pénitentiaire.

              L’idéal de la "preuve absolue", je peux vous assurer que beaucoup de coupables l’ont invoquée pour essayer d’éviter de purger leur peine. Les juges ont l’habitude. Moi aussi.

              Excusez-moi mais à mon avis c’est pas parce que vous êtes maton que votre analyse vaut mieux. Je dirai même : au contraire... ça vous fait voir des coupables partout...

              Ce n’est pas difficile de trouver 50 000 personnes qui d’une manière ou d’une autre peuvent se sentir concernées par les problématiques régionalistes ou indépendantistes, ou qui ont une dent contre l’état pour une raison ou une autre.

              Combien de noms à consonnances corse dans cette pétition ? Combien de bretons ? Combien de Basques ? Combien d’anarchistes ? Etc.

              Vous voyez ? vous doutez de tout...vous devriez aller jeter un coup d’oeil, comme ça, juste pour voir les consonnances...

              J’ai lu pas mal d’articles dans la presse, je me suis intéressé aux contre-arguments. Mais j’ai la conviction qu’il va rester avec nous quelques années encore.

              "
              avec vous" !!!! en prison , quoi. chez vous.. ça confirme bien mon opinion. vous êtes dans un autre monde.



              Réagir à l’article | Réagir au commentaire | SIGNALER UN ABUS | Lien permanent


            • azerty1710 24 mars 2009 16:42

              Bah, nous n’avons aucune préférence. Surveiller un corse qui a collé une balle dans la nuque d’un homme ou un parisien qui dealait de la cocaïne, ou encore un violeur auvergnat, cela ne change pas fondamentalement nos conditions de travail.

              Dans tous les cas, je travaille en maison d’arrêt avec des petits délinquants ou des personnes en attente de jugement. Je ne pense pas que je verrai Colonna s’il est condamné

              Les noms n’ont pas nécessairement une consonnance de la région d’origine (cf cette personne qui écrit d’Ajaccio des articles qui ont la même tonalité que ceux de Roseau et qui s’appelle "Laurent" je crois.

              On ne voit pas d’assassins partout au prétexte qu’on travaille au contact de délinquants. Ce n’est pas parce qu’on travaille dans un service d’oncologie comme infirmier qu’on voit des cancéreux à tous coins de rue.

              Mais j’ai l’habitude d’entendre des détenus se plaindre que leur dossier, c’est Outreau bis, c’est Dreyfus, c’est une erreur judiciaire, que la justice française est pourrie, que la France n’est pas le soi-disant pays des droits d’ l’homme qu’elle prétend être. Ce sont des clichés de délinquants. C’est de bonne guerre, et moi je pense : "ouais ouais, c’est ça, mais c’est pas moi qu’il faut convaincre, mais ton avocat et ton juge."

              On est obligés de considérer ces déclarations théâtrales et stéréotypées avec une certaine distance.

              Dans tous les cas, ce n’est pas moi qui juge. Je surveille, je discute, je conseille, j’essaie d’aider à la réinsertion parce que la majorité des détenus avec qui je travaille réintègrent la société rapidement.

              Les prisons sont surpeuplées et franchement, moins on est de fous, plus on se détend.

              Par ailleurs, j’imagine que Colonna fait partie des détenus faciles. Enfin, il faudrait demander à mes collègues.






            • Philippe Antonetti 24 mars 2009 17:57

              Il fait penser au croquemort de Lucky Luke avec son "chez nous" , azerty le sympathique maton !


            • azerty1710 24 mars 2009 18:07

              Et après vous vous plaignez des clichés sur les Corses.

              Pompier, surveillant pénitentiaire, policier, infirmier, pompes funèbres... Ce sont tous des métiers indispensables.

              C’est parce que nous nous occupons des dealers que des milliers d’ados évitent de tomber dans la came. C’est parce que nous les prenons en charge que des prédateurs extrêmement dangereux (type Fourniret, Guy Georges, Pierre Bodein) ne sont pas dehors à s’occuper de vos compagnes ou de vos enfants. C’est parce que la prison a une fonction dissuasive que beaucoup y réfléchissent à deux fois avant de commettre un crime.

              La prison, c’est comme l’hôpital : c’est pas facile d’y travailler, on n’a pas les moyens dont on aimerait disposer, on peut la critiquer sur bien des aspects, mais c’est une institution qui sauve des vies avant tout.






            • Lesage 23 mars 2009 13:50

              Quelques reflexions :

              une cour spéciale est censé être composé de jurés professionnels. A ce titre et au regard du droit qu’ils connaissent sur le bout des ongles et bien ils ne fait aucun doute qu’ils acquiteront Colonna. Dans le cas contraire ce serait une très grave faute professionnelle ! Comment des soit disant professionnels pourraient il condamner sans aucune preuve (ADN, écoutes téléphonique etc...) et avec tant de témoignages (temoins directs du crime etc...) à décharge.
              Je pense sincérement que Colonna est innocent et ce, à cause d’un petit détail : pour des raisons toute symbolique je ne vois pas une personne signé un assassinat dans une rue qui porterait son nom. Le prefet Erignac a en effet été assassiné.... Rue Colonna-d’Ornano.



              • NORMAN 23 mars 2009 21:44

                 Petite devinette, savez-vous ce qu’on appelle des boeufs-tigres (lâches comme des boeufs, féroces comme des tigres) selon la merveilleuse définition qu’en a donné Voltaire ?

                J’éviterai d’en donner la réponse ici, j’aurais trop peur qu’un tigre ou un boeuf passant par ici ne m’en tienne rigueur.
                Sans rire, en France, on peut encore être condamné pour ce genre de propos.
                La preuve ?

                Cet arrêt de la cour de cassation


              • Philippe Antonetti 23 mars 2009 14:22

                Lesage, vous parlez à juste titre d’une très grave faute professionnelle en cas de condamnation sans le moindre élément objectif à charge. Même Maître Lemaire, qui parle sans arrêts de charges écrasantes ne propose rien de mieux que sa propre conviction et la juge LeVert déclare à la barre, sans la moindre pression de la défense absente, qu’il n’y avait que deux tireurs, contredisant aisi l’acte d’accusation qu’elle a cosigné. Rappelons que la thèse du troisième homme est dénoncée depuis toujours par la défense comme l’artifice permettant d’impliquer Colonna, donc le pivot de l’accusation. Alors, cette faute professionnelle, que beaucoup pronostiquent, qui va en subir les conséquences, outre l’accusé ? Le pouvoir en place, soupçonné de faire pression sur les juges ? Il se peut qu’il ne soit plus en place après les prochaines élections et de toute façon, l’opinion a la mémoire courte et d’autres priorités. L’institution judiciaire ? Elle se déchargera, après quelques remous, sur un lampiste style Burgaud. Les lampistes, dans le cas présent, seront les juges professionnels constituant la cour spéciale. Et si le grand public les oubliera très vite, il est certain que des avocats ne manqueront pas d’utiliser les soupçons sur leur probité qu’une condamnation ferait peser sur eux.
                 Difficile pour eux d’éxercer leur métier dans de telles conditions !


                • azerty1710 23 mars 2009 15:49

                  Quelques interrogations qui me taraudent :


                  - Pourquoi selon vous l’état chercherait absolument à impliquer Colonna ? (depuis 1998 si j’ai bien compris votre propos)

                  - Comment se fait-il que tous ses amis aient donné son nom (on ne les a pas torturés au chalumeau si ?) ? C’est ça la fameuse solidarité corse ? On balance le copain, surtout s’il n’a rien à voir dans l’histoire ?

                  - Le fait qu’il prenne la fuite pendant quatre ans est un élément extrêmement lourd (même si vous feignez de considérer que cela ne vaut pas tripette dans la balance). Il n’a pas été en mesure de donner une explication plausible de ce comportement de coupable. Je pense posséder une bonne culture criminologique. Je n’arrive pas à me remémorer d’exemple de personne innocente vivant aussi longtemps dans la clandestinité pour échapper à la justice. Ca défie l’entendement.

                  Ca me fait penser à ces meurtriers qui expliquent qu’ils ont tué par amour. Colonna, lui, il se planque parce qu’il est innocent. C’est une subtilité logique corse qui m’échappe.

                  Sinon, si son innocence devait reposer sur la seule intuition qu’il n’aurait pu commettre un crime dans une rue portant son nom, alors là oui, c’est qu’il est vraiment dans de très sales draps.


                • Philippe Antonetti 23 mars 2009 16:23

                  azerty, je ne vais pas prendre la peine de vous répondre point par point ! Je me contenterai de vous inviter à lire ou relire les chroniques consacrée à ce procès. Quant à votre conviction, reconnaissez qu’elle n’est étayée par aucun élément matériel et uniquement sur vos propres interprétations de dépositions par rapport aux faits. En bref, vous ne connaissez de cette affaire ni plus ni moins que tout un chacun dont moi. Là ou votre raisonnement devient difficile à suivre, c’est quand vous vous évertuez à rester aveugle et sourd sur tous les dysfonctionnements, les incohérences, les approximations, les tricheries, etc. dont ce dossier est truffé.
                  Tout cela ne vous choque pas, vous ne demandez pas à la justice de chercher à être juste ?


                • andré 23 mars 2009 15:36

                  À chaque jour, durant ce procès, le tocsin a sonné. Il disait : "Attention, la justice va se brûler !" Alertés, nous avons regardé travailler le tribunal et nous nous sommes forgés une opinion. Nous n’avons peut-être que des petites comprenettes d’hommes de la rue mais nous comprenons. Si le verdic vient confirmer ce que nous avons découvert en cours de procès, la justice se sera bien brûlée. Elle va avoir du mal à s’en remettre. On ne fait "désonner" une cloche.


                  • Emmanuel Aguéra LeManu 23 mars 2009 16:14

                    Au fait, allez hop ! je signe
                    il faut. merci.


                    • vivi vivi 23 mars 2009 17:44

                      Je suis comme vous Roseau, et je crois que la vérité finit toujours par éclater. J’espère qu’elle éclatera vite, car en attendant Yvan Colonna est en prison. J’éspère que parmi les jurés se trouvera un homme intègre et qui n’oublie pas qu’il a prété serment.
                      J’éspère aussi que l’opinion publique fera pencher la balance, puisuqe ces jurés sont censés représenter le peuple.


                      • andré 23 mars 2009 17:50

                        Yvan Colonna risque d’être condamné sans preuve. Coupat est toujours à l’ombre. Loic Sécher colle en prison même si la jeune fille qui l’accusait de l’avoir violée avoue avoir menti. La justice française est comme la tour de Pise. Elle penche toujours du même bord. Devinez lequel ?

                        Bernard Tapie, faisant copain-copain avec Sarkosy, touche 390 millions d’euros en dédommagement dans l’affaire du Crédit Lyonnais. Patrick Dill, victime d’une horreur judiciaire reçoit un million d’euros pour 15 annés passées en dedans.

                        Entre le traitement que vous réservera la justice française selon que vous êtes acoquinés au pouvoir ou simple citoyen, y a pas photo.

                        La justice française, il faudrait la mettre en très longue garde à vue en compagnie de ceux qui lui ressemblent, les Guy Dru, Bernard Laporte, Jean-Charles Marchiani, Jean Tiberi et autres gonflés de haut-vol.


                        • Philippe Antonetti 23 mars 2009 18:21

                          andré, j’ai bien peur que vous ayez totalement raison et je ne comprends pas qu’on l’accepte, qu’on soit corse, picard, éleveur ou gardien de prison !


                        • andré 23 mars 2009 19:11

                          Philippe, on l’accepte de moins en moins grâce au travail quotidien de dénonciation de gens comme toi, Sampiero ou Roseau. En France, actuellement, Philippe, le tocsin sonne continuellement. Le tocsin sonne pour diverses raisons : sociales, économique, éthiques... Le tocsin sonne à tout-va. On l’entend très bien au ras du sol ; dans les hauteurs, pas du tout. Au ras du sol, mon ami, on a dépassé le stade de l’inquiétude, la colère monte. Ça va mal finir. Le peuple est aigusé pour scier dans de l’érable gelé. L’affaire Colonna n’est qu’une dent de la scie. L’abattage se prépare. Ce régime doit tomber. S’il ne tombe pas, c’est la France qui va tomber dans le coma. L’ennemi numéro un de la France n’est pas de Cargèse, pas plus que l’ennemi numéro un des États-Unis n’était de Bagdad. L’ennemi numéro de la France est à l’Élyssée, comme l’ennemi numéro un des États-Unis était à la Maison-Blanche. Dure à entendre ? C’est moins dure que les sorties de coma. Demandez aux américains.


                        • andré 24 mars 2009 05:47

                          Philippe, j’apprécie ta façon d’intervenir. Je ne sais pas où tu vas chercher toute cette énergie. Les luttes a menées sont exigeantes. Elles sont nombreuses. Comment combattre l’injustice, la haine, l’intolérance sans blesser à notre tour, sans devenir haineux ou intolérants ? Nous sommes tous des blessés à plus ou moins grandes blessures. Comment communiquer sans blesser ? Comment nous protéger contre les sentiments négatifs ? Comment demeurer dans la mesure quand on l’impression qu’en face il y a la démesure ? Je sens la colère qui monte dans la rue. La colère qui engendre la haine. La haine qui bloque le dialogue. Si Yvan demeure en prison, j’ai le sentiment que nous serons des dizaine de milliers en prison avec lui. Nous nous battons pour ne pas être emprisonnés. La prison, c’est se laisser envahir par les sentimenrs négatifs. Comment y échapper quand on met toute son âme dans une cause ? Par la solidarité. Probablement. Pour être solidaire, moi, j’ai besoin d’admirer. J’ai besoin de dire cette admiration. J’admire Roseau, Sampiero, Claude Raymond (mouche zélée), Olivier Cabanel et biens d’autres intervenants. J’admire les gens qui font partie des comités de soutien d’Yvan, de Julien et de Loic.

                          Je suis Québécois. Je vis à Montréal. Je connais très bien la France. J’aime la France. J’aime les français. Je me sens français. Je suis interpellé par tout ce qui se passe chez-vous. Je crois que les confrontations sont moins brutales au Québec qu’en France. Je n’ai peut-être pas le cuir assez épais pour ne pas être blessé par la haine qui perce dans de nombreux commentaires lus sur AgoraVox. Pour maintenir un sain équilibre en moi, j’ai voulu, cette nuit, vous faire part de l’amour que j’ai pour la France et de l’admiration que je vous porte. J’ai osé écrire ces choses. Voilà, c’est fait.


                        • arturh 23 mars 2009 18:51

                          Ce n’est pas n’importe qui qui a témoigné contre Colonna dès les premiers interrogatoires. Et des témoignages concordants. Par des gens qui ne sont pas n’importe qui. Essayer de démontrer que ces gens ont pu céder à des pressions policières, ça ferait bien rigoler si toute cette hiustoire n’était pas une tragédie. Des durs de l’indépendance corse qui se mettrait à table sous la pression, qui plus est pour accuser une autre farouche partisan de l’indépendance corse et de la lutte armée pour y parvenir.

                          Le préfet et bien mort. Et pas n’importe comment. D’une balle dans la tête tirée par derrière à bout portant. Et c’était longuement prémédité. C’est pas n’importe qui qui peut faire ça.

                          Ca ne se passe pas comme dans un épisode de Navarro. A cette distance, le sang gicle et éclabousse le tireur. Il faut être un dur pour arriver à faire ça. Dire que les gens qui ont fait ça ont pu céder à des pressions policiaires, ce serait risible, si ce n’était pas tragique, avec un mort pour rien, avec des gens qui ont dit froidement : c’est Colonna qui a tiré, puis et un lâche incapable d’assumer ce qu’il est et ce qu’il a fait, avec un pathétique "je n’ai rien à voir avec ça".

                          Ces gens sont la honte de la Corse, ils font honte à la très grande majorité des Corses.

                          A juste titre.


                          • vivi vivi 23 mars 2009 21:02

                            Ce n’est pas non plus n’importe qui qui ont témoigné et disculpé Colonna, dès les premiers interrogatoires, témoignages réitérés aux procés de première instance et en appel. Témoignages de Colombani, Mesdames Contart, et plus tard de Vinolas. Témoignages stables et sur lesquels ils ne sont jamais revenus.


                          • Roseau Roseau 23 mars 2009 22:29

                            Accuser sans savoir, crier "à mort", ça me rappelle de sombres époques, jamais vraiment révolues...


                          • Lesage 23 mars 2009 20:01

                            Je disais plus haut :
                            "Je pense sincérement que Colonna est innocent et ce, à cause d’un petit détail : pour des raisons toute symbolique je ne vois pas une personne signé un assassinat dans une rue qui porterait son nom. Le prefet Erignac a en effet été assassiné.... Rue Colonna-d’Ornano."

                            Pensez vous qu’une personne qui aurait planifié et exécuté un tel acte n’aurait pas choisi un autre endroit qu’une rue portant le nom de "Colonna" ?

                            Chaque être humain, même non croyant fait toujours appelle aux signes, à l’instinct. Il croise les doigts par superstition lorsqu’il est question d’un acte : examen, permis de conduire, entretien d’embauche.
                            N’en a t’ il pas été de même avec les protagonistes de cette affaire ? Surtout en Corse ou la mémoire, la symbolique à plus d’importance qu’ailleurs ? Sans doute et c’est l’une des raisons qui fait qu’Yvan Colonna n’a pas assassiné le prefet dans cette rue devenu sordide.










                             




                            • arturh 24 mars 2009 09:47

                              Il ne faut pas se tromper sur la stratégie des nationalistes dans la défense de Colonna. En effet, des gens qui ont assassiné Erignac déconsidèrent un mouvement nationaliste qui était déjà largement déconsidéré en Corse, où il n’est soutenu que par une minorité de la population, en particulier celle qui se considère d’origine corse.

                              En adoptant une stratégie de dynamitage du procès en appel, avec pour seule finalité de partir en cours de procès, la première partie à réussie. Colonna, qui est maintenant devenu l’otage des nationalistes en est la première victime. Il ne sauvera ni sa liberté, ni sont honneur. Il a maintenant réussi le tour de force d’être d’abord victime de sa propre bêtise, qu’il n’a même pas la possibilité de regretter comme les autres participants au meurtre, il est la victime des autres membres du commando qui pensaient "normal" à l’époque d’assumer cet acte, et il est maintenant victime de la stratégie de toute la mouvance autonomiste qui cherche à se refaire une virginité sur son dos en essayant de faire oublier sa stratégie de violence et dénonçant l"Etat colonialiste français".

                              La deuxième partie va maintenant se jouer en Corse. La stratégie d’agitation des nationalistes dont on voit qu’ils ont choisi en particulier Agoravox pour l’exprimer, va maintenant se dérouler de la manière suivante. Inutile d’expliquer ici que quiconque en Corse oserait maintenant exprimer publiquement une autre opinion que l’innocence de Colonna est en danger de mort.

                              Mais la stratégie des nationalistes n’est pas uniquement de faire taire. Elle est de retourner le but du procès en jouant le "procès français contre la Corse". Dont tous les articles qu’on a lu sur Agoravox en particulier à ce sujet, dont celui ci, comme le conclut l’auteur de l’article.

                              En effet, il va maintenant s’agir de faire du procès en appel pour Colonna une "victoire" : la "victoire", c’est que les nationalistes ont réussi par leur opération à faire oublier qu’il s’agit de juger les accusés d’un meutre lâche où un homme s’est approché d’un autre par derrière et lui a tiré une balle dans la tête au nom de la Corse, pour faire comme si c’était l’exemple d’un procès injuste qui est fait par les continentaux à tous les corses.

                              A partir du jugement, tout individu qui oserait dire qu’il y a eu un procès en appel juste pour Colonna, que les charges retenues contre lui n’ont pas été démenties et qu’il est bien le meutrier d’Erignanc est en danger de mort en Corse.

                              Mort, où est ta victoire....

                              Finalement, l’indépendantisme en Europe, en Corse, par exemple, ou au Pays basque, ce n’est plus que ça, la victoire de la mort.

                              C’est la raison pour laquelle même si les mouvements indépendantistes vont survivre, en particulier en Corse, ils sont maintenant définitivement vaincu, parce quelque soit leur manière de s’y prendre, finalement ils n’ont plus que la mort comme programme pour se survivre à eux-mêmes. 

                              Il n’ont rien d’autre à proposer finalement, que la mort.


                              • vivi vivi 24 mars 2009 11:22

                                @arturh
                                 Je ne sais pas si vous vous trompez parce que vous êtes ignorant, ou si c’est parce que vous n’aimez pas les Corses et que ça vous aveugle... mais vous vous trompez.
                                Donc si je comprends bien, vous dites qu’Agoravox est le point de rencontre des nationalistes.. alors donnez des noms, parce que jusque là, moi je ne lis que des commentaires d’internautes venant des 4 coins de France. Des gens qui précisent ne pas être nationalistes, ou ne pas être Corse. Vous savez qu’on peut être corse sans ête nationaliste ? Le nationalisme n’a rien à voir dans cette histoire ; en tout cas pas dans ce qu’est devenu le procès d’Yvan Colonna. Ce qui est dénoncé ici sur Agoravox par des citoyens français n’est autre que la tricherie de ce procès ; l’inégalité, la partialité des juges, leur parti pris depuis le début. C’est l’injustice de ce procès qui est dénoncé. Et ça concerne tout le monde. Si politique il y a, croyez bien qu’elle n’émane pas de l’opinion publique.

                                Mieux ! Roseau le dit dans son article : il n’est même pas anti-sarkostyste. Moi non plus d’ailleurs. ce n’est pas pour autant que j’approuve ce qui se passe en ce moment. Sans être non plus nationaliste.

                                Par contre, je pense qu’il y a bien - sur Agoravox comme sur les autres forums - des gens dont le but de leurs interventions est de noyer le poisson, et si possible justement politiser le débat, amoindrir et tourner en dérision la colère de toute une population en faisant passer celle-ci pour une poignée d’extrémistes faisant beaucoup de bruit mais n’étant pas nombreux.

                                C EST FAUX. LES CITOYENS DEMANDENT DES COMPTES. Parce que ce procès est une mascarade et que personne n’en veut de cette justice.

                                Comme vous dites, Yvan Colonna est une victime, victime d’une guerre de la police qui n’a pas su faire son travail, et victime aujourd’hui d’une pseudo-justice qui ne veut pas remuer le couteau dans la plaie en mettant en lumière les lacunes de l’enquête.

                                Si vous en êtes toujours au cliché qui consiste à penser que-tous-les-corses-sont-des-terroristes-et-que-celui-qui-n’est-pas-de-leur-avis-risque-de-se-prendre-une-balle c’est sûrement que vous êtes de ceux qui nous demande en été si dans nos villages il y a l’eau le téléphone ou l’électricité.


                              • Roseau Roseau 24 mars 2009 11:34

                                Je ne l’aurais pas mieux dit, Vivi...


                              • vivi vivi 24 mars 2009 15:36

                                Mais non Roseau.. je ne fais que répéter ce que vous dites dans vos articles.. avec mes mots... voilà, j’écris comme je parle.. et je parle comme me le dicte mon coeur et ma raison.




                                sylvie


                              • Vesp 24 mars 2009 13:26

                                Je lis avec attention tout ce qui touche à ce procès en appel depuis le début. Ce que je trouve le plus dingue c’est qu’au premier procès toute ces incohérences étaient déjà présentes et qu’elles n’avaient pas suscités un intérêt (du moins aussi important que lors du procès en appel) vis à vis des journalistes et de l’opinion public. La question que je me pose c’est :
                                Comment on a pu laisser cette histoire arrivée où elle en est ?

                                Certes, il a pris la fuite, certes, il a été désigné comme faisant parti du complots par des membres du commando.. Mais les points qui le disculpent sont d’autants plus nombreux et troublants. Je n’ai pas d’avis particuliers sur le fait qu’il soit coupable ou non. La seule personne capable de nous révéler l’identité de l’assassin est dores et déjà enterré. Alors pourquoi serait-il condamné ce vendredi ? Parce qu’il faut un coupable et qu’aujourd’hui pour le meurtre d’un representant de la république mieux vaut un mauvais coupable que pas de coupable du tout. Qu’est ce qui pesera le plus sur la conscience des jurés ? L’intégrité de la justice française ou la vie d’une personne peut-être innocente ? Dans tous les cas, je pense que la justice française serait sérieusement ébranlée.


                                • Philippe Antonetti 24 mars 2009 15:09

                                  Vesp, je me demande comment quelqu’un qui suit attentivement le procès comme vous peut en faire une analyse différente de la vôtre. A croire que beaucoup de citoyens français ne se font plus d’illusions sur leur régime et s’en accomodent fort bien.
                                  Aprés une enquête calamiteuse, une instruction cahotique, une premiére instance étrange et un appel surréaliste, tout le monde s’attend à une lourde condamnation, au mépris des règles, sans s’émouvoir. Comme si tout était écrit dès le départ, et accepté ! En cas de condamnation dans de telles conditions, je vois mal comment les juges formant la cour spéciale pourraient continuer à exercer sereinement leur métier. En effet, quel avocat se priverait d’un tel argument pour étayer des soupçons de partialité, à tort ou à raison. Une condamnation serait leur épée de Damocles !


                                • Bulgroz 24 mars 2009 17:29

                                  Antonneti,

                                  Comme vous l’avez dit à Azerty : 
                                  " Quant à votre conviction, reconnaissez qu’elle n’est étayée par aucun élément matériel et uniquement sur vos propres interprétations de dépositions par rapport aux faits."


                                  http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=53418&id_forum=2049845

                                  Je vous invite donc à communiquer vous informations exclusives sur l’affaire Colonna à la Justice Française en lieu et place de vos commentaires foireux et activistes délivrés ici sur Agroravox.

                                  Faites vite, il est peut être encore temps, vous semblez détenir des preuves accablantes, je n’arrive pas à comprendre que vous perdiez tant de temps à me répondre de manière désobligeante alors que je ne vous ai rien demandé.

                                  Pour ma part, je m’en remets à la Justice de France.


                                  • Philippe Antonetti 24 mars 2009 18:06

                                    Bulgroz, d’abord recopiez mon nom sans faute d’orthographe, lisez mon post en entier, lisez les chroniques quotidiennes consacrées à cette affaire sur les sites d’informations et quand vous montrerez un minimum de respect, nous pourrons discuter !


                                  • Bulgroz 24 mars 2009 18:56

                                     

                                    Vous avez bien de la chance d’avoir tant que convictions. Moi, je n’y arrive pas.

                                    Me demander de la correction sur votre nom alors que vous m’avez agressé avec vos histoires de sonotone, vos présupposés et vos procès d’intention.... Cela montre bien votre honnêteté intellectuelle et la profondeur de vos convictions.


                                    Je ne vous ai rien demandé, je vous laisse avec vos certitudes et je m’en remets à la bonne Justice de la France. Adios.

                                     

                                     


                                  • Emmanuel Aguéra LeManu 25 mars 2009 00:41

                                    M. Bullgrozer, vous n’êtes qu’un petit frippon de provocateur. Vous suivez les fils sur Yvan Colonna pour y répandre le même fiel nauésabond ; êtes-vous en mission ?

                                    Puisque vous m’en donnez l’occasion, voici pourquoi Yvan Colonna a quitté le procès (par lui même) :

                                    Dès que le Président finit de lire l´arrêt rejetant la demande de reconstitution, Yvan se lève et demande à prendre la parole :

                                    « Je n´accepte pas cette décision ! La reconstitution est primordiale pour moi, et vous le savez. Je vais quand même vous expliquer pourquoi : elle va invalider le scénario qu´on a mis en place, le scénario des trois hommes, Alessandri, Ferrandi, et le 3°, soit disant moi…

                                    Cette reconstitution il la faut… !!!

                                    On considère que la vérité est dite mais seulement quand on m´accuse, tout le reste est rejeté, quelque soient les témoignages… Or, tous les témoins oculaires, voient 2 hommes sur les lieux du crime, 2 hommes, même Marion l´écrit dans son rapport de synthèse !

                                    Vous me la refusez, parce le scénario de la partie civile et de l´accusation tomberait à plat… comme vous m´avez refusé le complément d´information…

                                    Quoiqu´on dise, quoiqu´on fasse, on balaye d´un revers de manche tout ce qui dérange :

                                    M. Vinolas, on cache sa lettre et ensuite, on le discrédite… M.Mannarini est malmené sans que vous n´interveniez…vous n´avez pas d´expert en balistique, il ne vient pas au premier procès ni en appel, on vous demande d´en nommer un, vous refusez, quand mes défenseurs en missionnent un, vous l´humiliez …

                                    M. Colombani, ami du préfet, a fait une déposition qui me met hors de cause et qui ne vous a pas convenu. Vous, vous lui dites « vous êtes le témoin idéal » de façon ironique. Il a voulu saluer la famille Erignac, elle l´a traité comme un chien…

                                    Mme Contard a dévisagé le tireur à moins d´un mètre, vous ne lui avez posé aucune question… savoir si elle me reconnaissait…Il faut que ce soit mes défenseurs qui le fassent à votre place… Par contre, à Malpelli, qui n´a rien vu puisqu´il était dans le restaurant en train de manger avec sa femme, vous lui posez des questions pendant trois quart d´heures…

                                    Quand quelqu´un est contre moi, vous lui posez des questions, quand ça m´est favorable, vous faites semblant de ne pas entendre…

                                    Lebbos, on ne sait pas s´il va venir…Frizon, il n´a jamais frappé personne…alors qu´en garde à vue, il y a eu des coups, sur Istria, c´est avéré… Marion, n´en parlons pas…

                                    S´adressant à Me Chabert, vous croyez le commando quand il m´accuse, ce sont alors des hommes courageux, vous les écrasez en les traitant de terroristes et de lâches quand ils m´exonèrent…

                                    S´adressant à une des assesseurs qui avait dit la veille « on n´est pas à la botte de Colonna » : quand je demandais simplement à ne pas partir trop tard pour pouvoir me reposer…Vous croyez que je ne suis pas fatigué quand on m´extrait à 6 heures du matin pour me laisser pendant des heures dans la souricière qui pue la pisse, descendez voir un peu comment c´est en bas !!!

                                    J´ai compris !!! vous ne voulez pas d´une reconstitution parce qu´elle vous gêne, parce que vous savez qu´elle m´innocentera…

                                    Vous êtes pris en flagrant délit !!! Vous voulez soutenir coûte que coûte les Marion, les Thiel, les Levert…

                                    Moi, je suis innocent, on m´accuse au nom de la raison d´état, et pour faire plaisir à la famille Erignac…

                                    Je quitte ce procès, j´ai décidé de ne plus comparaître, vous ferez ce que vous voudrez, vous me condamnerez, mais ce sera sans moi ! je m´en vais, je demande à mes avocats de quitter ce procès…

                                    Les conseils d´Yvan se lèvent, le président les commet d´office, ils refusent, ce refus les expose à des poursuites.

                                    Me Maisonneuve : « il est hors de question de rester alors que notre client nous a demandé de partir »

                                    Me Sollacaro : « j´ai prêté serment il y a 33 ans, je ne suis le commis de personne, si je restais, je trahirais mon serment »

                                    Me Simeoni : « je suis fier d´avoir défendu Yvan Colonna, je suis fier qu´il m´ait récusé, je suis fier de refuser que vous me commettiez d´office »

                                    Me Garbarini : « Je refuse d´être l´alib
                                    i judiciaire de ce procès ! »

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès