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Commentaire de maharadh

sur Stratégies contre le silence


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maharadh maharadh 24 mars 2009 20:25

Très belle plume et sujet passionnat s’il en est, bravo Sophie !
Le suicide ! Mais c’est la force de ceux qui n’en ont plus, c’est l’espoir de ceux qui ne croient plus, c’est le sublime courage des vaincus.

Guy de Maupassant

Si les religions premières, antiques, païennes, polythéistes… n’ont jamais interdit le suicide, même si la mort, chez les peuples premiers, peut être tabou., en revanche, toutes les religions monothéistes (et leurs avatars divers et a-variés) l’ont condamné et le condamnent encore au motif qu’il est une rupture de la relation de dépendance, de soumission de l’Homme à dieu : aussi, l’homme, en tant qu’individu ne peut être maître de sa vie et, a fortiori, de sa mort puisque sa vie appartient à dieu. Fortes de leur puissance temporelle directe ou de la pression qu’elles pouvaient-peuvent exercer sur l’opinion publique et les gouvernements, via la morale dominante, les chiens de garde de l’Ordre établi (médias, École…), et la bigoterie des notables, elles ont même fait en sorte que le suicide soit considéré comme un… crime (d’où sa condamnation par le Code pénal, l’exclusion des cimetières des dépouilles des suicidé-e-s…).

Dans les sociétés modernes soumises à l’influence d’une religion, que celle-ci soit religieuse ou politique, lorsqu’il n’y a pas d’interdiction explicite, notamment au niveau de la Loi, du suicide, celui-ci est généralement psychiatrisé pour être assimilé à une maladie (mentale), une "perversion" qu’il faut prévenir chez les personnes "suicidaires" ou dont il faut guérir els personnes qui ont raté leur suicide. Ce n’est alors pas le bâton du flic ou du gendarme, les barreaux de la prison qui sont appelés à la rescousse mais la camisole chimique.

C’est pourquoi, aucune philosophie, aucune éthique se prévalant de l’humanisme, ne peuvent condamner et, a fortiori, interdire le suicide. L’être humain ne vit pas en raison de sa propre volonté mais de celle de ses géniteurs. Il ne naît pas humain mais naît à son humanité par le choix qu’il en fait. En accédant à cette liberté il "constitue" son humanité sur sa liberté d’être, laquelle est, ipso facto, celle de penser, de s’exprimer, de faire et ne peut être qu’absolue ou… ne pas être ; dès lors, devenu son propre "maître", il doit pouvoir pleinement jouir de la totale maîtrise de sa vie et donc de sa… mort.

Cette liberté je la revendique pour moi, je navigue sans cesse entre les deux , vie ou mort par mon fait.
life-in-the-dead.over-blog.com/

Suis-je un lâche pour me réserver ce droit ?


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