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Commentaire de easy

sur Stratégies contre le silence


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easy easy 24 mars 2009 21:40

"En mourant, on ne se libère pas ; la liberté, le repos, sont des concepts pour l’esprit et la chair, pas pour la chose que l’on devient"


Ne commettons pas l’erreur qui consiste à confondre la pensée, le raisonnement des survivants avec celle du suicidé, du mort.
C’est en tant que personne encore vivante, à une seconde d’appuyer sur la détente, que différents concepts dont ceux de la Liberté ou du Repos, ont un sens. Passée cette ultime seconde, rien, il n’y a plus rien, plus de pensée, plus de raisonnement, plus de sens pour le suicidé.

Alors les survivants, s’ils veulent tenter d’imaginer la pensée du suicidée, doivent s’en tenir à ses dernières secondes de vie et ne jamais aller au-delà. 

Evidemment que pendant leurs dernières secondes, certains suicidés voyaient quelque chose de l’ordre de la Liberté ou du Repos. Mais c’est la liberté d’aller vers le néant (ou le ciel pour certains) de passer de vie tourmentée à trépas où plus rien ne se passe qui les intéresse. 
Evidemment qu’il n’y a pas de liberté ou de repos pour le suicidé mais il y a bien Liberté et Repos pour le suicidaire.

La rhétorique du vivant s’arrête au seuil de la mort. C’est si vrai qu’aucune prose ne peut retenir un suicidaire décidé (Alors qu’un geste minime venant de La Bonne Personne peut tout inverser)

Tout le bla-bla qui est fait autour d’un suicide ne vaut que pour les survivants (qui n’ont pas encore pris la décision fatale et qui cherchent encore à consolider leur libido vitalis ou conatus)



Cela dit, pour essayer de trouver La Formule, je dirais qu’on se suicide toujours par destruction du Moi.
Destruction et Construction ou Consolidation du Moi dépendant toujours de ce qui se passe entre soi et des Autres.

La chose la plus mal comprises par les survivants c’est que beaucoup d’entre eux ont l’impression d’avoir participé positivement à la consolidation du Moi du suicidé et leurs impressions sont justes. Or, pour le suicidaire, c’est très souvent de la part d’une certaine Personne qu’il espère le geste positif, le geste consolateur et consolidateur. 
Mille personnes entourent plutôt positivement un suicidaire mais il va tout de même finir par se tuer parce qu’il manque La Bonne Personne à l’appel.

Faut-il déplorer ce problème de focalisation à la "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé" ?
Le déplorer reviendrait à prôner l’interchangeabilité. 
Exit l’Amour en ce cas.

Et là, malgré les apparences, je ne suis pas en train de ne parler que des dépits amoureux. Toutes les formes de souffrances, hormis celles liées uniquement à la maladie, peuvent être consolées par La Bonne Personne (Cas de ruine, de faillite, de déshonneur, de torture, d’emprisonnement compris).


 
 


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