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Commentaire de JONAS

sur Apprenons à vivre sans dieu(x)


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JONAS JONAS 26 mars 2009 21:17

Robert Branche :

Pour ceux qui ne connaissent pas Varela : Et pour ne pas faire un apartheid avec vous.

Varela, c’est la théorie de : la théorie de l’autopoièse qui permet de comprendre l’évolution d’un organisme avec son milieu sans passer par la " représentation ", ni par les catégories classiques de sujet et d’objet, d’intérieur et d’extérieur, ni même par la sélection naturelle.

Les conséquences philosophiques de la théorie de l’énaction : le sunyata. Par son exigence de faire retour à l’expérience humaine entendue comme processus autopoiétique, l’énaction offre non seulement un cadre de pensée transversal aux sciences cognitives, aux sciences sociales et à la philosophie, mais surtout une alternative conceptuelle intéressante pour aborder les questions les plus hautes comme celles du fondement, de l’éthique et de la subjectivité.

Varela constate en effet que l’approche occidentale de la science et de la philosophie conduit à ce qu’il nomme " l’objectivisme " et le " nihilisme ", la première voie consistant à chercher avidement un fondement à toutes nos connaissances (objectivisme), qu’il s’agisse de la connaissance de soi ou du monde, et la seconde à désespérer de l’échec de la première (nihilisme).

La théorie de l’énaction dont le talon d’Achille tient au rapport qu’elle entretient avec le bouddhisme. Le recours par Varela à la tradition bouddhique de la présence/conscience pour analyser l’expérience humaine sans présupposer un " soi " est motivé par la pratique méditative personnelle de Varela.

Or ce résultat individuel ne peut suffire à justifier que les catégories fournies par l’Abhidharma rendent compte adéquatement de la structure de notre expérience (les cinq agrégats ou skandhas), ou de l’évolution de cette expérience (la Roue de la vie et ses douze maillons ou nidanas).

Il faudrait pour cela les discuter de façon critique une à une, c’est-à-dire les fonder en raison par une expérience phénoménologique descriptive, et les relier théoriquement à l’énaction. Échappant à cette exigence minimale de la philosophie, Varela affaiblit la valeur de sa théorie pour thématiser l’expérience humaine.

De plus, l’estime personnelle et très haute qu’il nourrit à l’égard de la tradition bouddhique l’empêche d’avoir un échange argumenté et suivi, tant avec les maîtres bouddhiques eux-mêmes qu’avec les auteurs qu’il fustige au nom de leur théorisme, que ce soit Husserl, Heidegger ou Merleau-Ponty, les deux derniers présentant de fait une grande affinité avec l’idée d’avènement co-dépendant et avec celle d’une absence de sujet. Varela manque donc aussi le dialogue philosophique sur la question du fondement.

Dans mon prochain commentaire, mon point de vue.

 


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