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Commentaire de Paul Villach

sur La présentation par « France 2 » de « La journée de la jupe » : indigence ou malhonnêteté intellectuelle ?


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Paul Villach Paul Villach 28 mars 2009 14:37

@ Cascabel

"Arrivé à ce stade, pensez-vous que l’ EN soit réformable  ? "

Question cruciale ! Il va de soi que l’École est ce qu’elle est (pardonnez la tautologie) parce qu’il existe une interaction entre, d’une part, une masse professorale majoritaire et, d’autre part, une administration qui viole la loi quand ça l’arrange, secondée par les syndicats de toutes couleurs devenus des amicales, et le cercle de courtisans de la majorité des associations de parents d’élèves. Ces deux groupes ont trouvé un point d’équilibre dont le résultat est le désastre que l’on connaît. 

Mais ce désastre ne l’est pas pour tout le monde. Beaucoup y trouvent leur compte.

- La hiérarchie est ravie : elle a mis en place une stratégie d’irresponsabilité (voyez la fuite symbolique du principal dans le film, "La journée de la jupe") en faisant des professeurs de commodes boucs émissaires aux yeux des élèves et de leurs parents : la professeur jouée par Adjani est présentée comme "ayant pété les plombs" !!!
Nombre d’administrateurs sont recrutés plus pour leur déficiences que pour leurs qualités, ce qui leur permet d’être insensibles aux dégâts qu’ils commettent sur ordre. Un professeur qui aime enseigner et le contact robroratif avec les élèves, ne cherche pas à devenir chef d’établissement, adjoint ou inspecteur.
Voyez déjà comme les candidats à ces postes sont plombés ! Ce n’est un secret pour personne dans les salles de professeurs que ces gens sont souvent les plus médiocres de la profession, certains fuyant le "bordel" des classes où ils avaient peine à faire cours. Ils savent que mettre à genoux des profs, c’est plus facile que de le faire avec des élèves et leurs parents !

- La plupart des professeurs ne sont pas moins heureux : ils compensent leur humilation - du moins pour ceux qui accèdent à la conscience - par des postures de courtisans envers l’administration et des postures humanitaristes gratifiantes, rivalisant avec leurs collègues à qui sera le plus compatissant, le plus pédagogue, le plus "à l’écoute" devant les petites frappes qui se bidonnent !

- Les élèves issus d’une famille cultivée s’en tirent aussi sans trop de mal, même si certains le font a minima dans un contexte de dissuasion de travail massive. Ce sont les enfants de groupes intermédiaires qui font les frais de ce désordre.
Il n’y a pas seulement le désordre entretenu par les quelques petites frappes laissées libres de leur mouvement de façon assez incompréhensible. Voyez par exemple la certification en Allemand, qui est un examen franco-allemand pour vérifier un niveau acquis. Elle vient d’avoir lieu, en classe de troisième, dans l’académie de Montpellier, ce 26 mars !!! Or, il reste trois mois pleins de possible travail qui ont été enlevés à des élèves qui peuvent avoir besoin de temps pour assimiler. Il n’existe aucune raison pour avancer 3 mois avant la fin de l’année un examen ! On touche bien là un exemple de la destruction consciente et méthodique de la mission de l’École.

Pendant ce temps le désordre est entretenu, les parents intelligents retirent leurs enfants pour les mettre dans d’autres établissements. Et l’idée de privatisation progresse, car on fait croire que le fait de payer sa scolarité rend exigeant sur les conditions de travail. C’est à voir ! Souvenez-vous de Topaze, sommé par le directeur du collège privé de revoir son calcul de la moyenne du fils de Mme la Baronne : 0 + 0 + 0 = 0, dit Topaze. Vérifiez, dit le directeur, il doit y avoir une erreur ! Mme la Baronne est en effet une cliente qu’il convient de ménager !

Pour tout dire, comme on ne peut pas "dissoudre" le peuple, je ne vois pas de possible sursaut de la part personnel scolaire actuellement domestiqué au-delà de toute imagination, sans un choc traumatisant que je me refuse à imaginer. Paul Villach



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