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Commentaire de Daniel Arnaud

sur Je récuse cette cour


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Daniel Arnaud Daniel Arnaud 29 mars 2009 16:40

@ arturh

Ecrivain, oui ; indépendantiste, non ; respectueux du droit, assurément.

Vous devriez (vous-même et quelques autres) lire mon article au lieu de le dénaturer en fonction de vos a priori sur la Corse et sur les Corses. Vos commentaires n’en seraient que plus constructifs. C’est parce que je respecte le droit, justement, que je ne perds pas de vue que l’autorité en République ne s’arrête pas avec les juges, ni le ministre de la Justice, ni même le président de la République d’ailleurs. Et je le dirais de la même manière si j’habitais à Besançon. Tous ne sont légitimes que tant qu’ils appliquent la loi, la Constitution et les convention internationales en matière de droits de l’homme. Or, dans cette affaire, nous sommes loin du compte. Et cela, ce ne sont pas les nationalistes qui le constatent, encore moins une quelconque "mafia" (?), mais notamment les observateurs de la Fédération internationale des droits de l’homme. Ces derniers auraient-ils subi des "pressions" eux aussi ? Mais alors, il s’agit d’un complot judéo-corso-maçonnique de dimension internationale ! Cessez donc de voir des complots partout...

J’en profite pour revenir un instant sur cette histoire de "peuple français". La République ne reconnaît comme source légitime de l’autorité que la Nation souveraine (ou le peuple français), c’est-à-dire l’ensemble des citoyens. C’est pourquoi, même s’ils ne siègent pas directement, toutes les décisions prises par une institution le sont officiellement "en leur nom". D’où la déclaration de Rachida Dati voilà quelques jours pour vilipender les avocats de la défense :

"Quelle que soit la cause que l’on défend, il est intolérable de jeter d’une façon aussi outrancière le discrédit sur l’institution judiciaire et de bafouer de la sorte l’honneur des juges qui exercent leur office au nom du peuple français", s’est indigné le ministre de la Justice.

Dans un précédent article, j’avais alors ajouté qu’elle n’oubliait précisément qu’une chose, c’est que le peuple français pourrait fort bien désavouer cette institution s’il ne se reconnaissait plus dans son fonctionnement. Et c’est tout le sens de mon propos, dans le respect du droit. Il y aura le pourvoi en cassation, et probablement un recours devant la cour européenne des droits de l’homme.

Il me semble encore qu’une commission d’enquête parlementaire (comme pour Outreau... mais attention, c’était probablement un coup des indépendantistes du Nord-Pas-de-Calais !) ne serait pas excessive. Ne serait-ce que pour faire la lumière sur les conditions dans lesquelles se sont déroulés les deux procès, ainsi que sur certaines pratiques de la Division nationale anti-terroriste (DNAT). Le peuple français dans son ensemble aurait le droit à de tels éclaircissements, car cette affaire ne concerne pas que la Corse, mais pose de réelles questions quant à la Justice et à la démocratie.


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