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Je récuse cette cour

Yvan Colonna vient d’être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises spéciale de Paris pour l’assassinat du préfet Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Ce verdict a été rendu au nom du peuple français. En République, effectivement, la Nation est souveraine et les détenteurs d’une autorité, quelle qu’elle soit, n’en sont que les mandataires.

Cependant, le bon fonctionnement des institutions suppose le respect par ces derniers du contrat social, en d’autres termes du droit qu’ils sont censés garantir et appliquer ; sinon, l’appareil d’Etat rompt la confiance qui le lie aux citoyens et perd sa légitimité. Le peuple souverain n’est plus tenu alors de le reconnaître. Or, dans l’affaire Colonna, il semble qu’un tel lien n’ait pas été assuré. Dès sa mise en cause par les membres du commando, en 1999, le berger de Cargèse, qui nie toute implication, se voit jeter en pâture à la meute au mépris de la présomption d’innocence. Plusieurs hauts responsables des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, dont la séparation s’avère illusoire, en font l’assassin idéal ; celui qu’il s’agit de condamner d’abord et d’appeler à comparaître ensuite, juste pour la forme. Leurs déclarations, abondamment relayées par les médias une décennie durant, érigent la culpabilité en dogme, valent lettre de cachet et signifient la résurgence d’une sorte d’obscurantisme. L’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques sont violés d’une manière particulièrement grave par deux ministres de l’Intérieur.

C’est avec raison que la défense pointera les errements de l’enquête initiale, dénoncera certaines pratiques de la Division nationale anti-terroriste (DNAT), et stigmatisera une instruction menée exclusivement à charge. D’un procès-verbal antidaté aux pièces qu’on ne juge pas utile de lui communiquer, elle mettra en outre en lumière une volonté évidente de truquer un jeu qui n’en est pas un.

Le jugement en première instance, en 2007, parvient à donner une impression d’équité qui, en réalité, n’existe pas sur le fond. Il consacre « une situation dans laquelle l’accusé devait faire la preuve de son innocence alors qu’il n’a pas été exigé de l’accusation qu’elle établisse sa culpabilité » et se signale par « une forme de répugnance à prendre en compte les éléments à décharge », relève dans son rapport la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Dans l’affaire Colonna, et le déroulement du procès en appel est venu le confirmer, lorsqu’un témoin oculaire direct ne reconnaît pas l’accusé, c’est qu’il se trompe ; lorsqu’un expert déclare qu’il n’a pas la taille du tireur, c’est qu’il n’est pas fiable ; lorsqu’un ancien collaborateur du préfet Erignac introduit le doute, c’est qu’« il veut se donner de l’importance ». Tout ce qui est susceptible de contredire le dogme accusatoire se trouve rejeté comme hérétique, jusqu’à la demande d’une reconstitution qui pourrait pourtant contribuer à la manifestation de la vérité. Ce n’est pas le droit qui est à l’œuvre à la cour d’assises spéciale de Paris, mais une Inquisition usurpant les compétences d’une Justice sereine et impartiale. D’où la rupture définitive du 11 mars 2009, qui voit l’accusé et ses défenseurs refuser la servitude volontaire : ils ne cautionneront pas un processus relevant à la fois du retour au Moyen Age et de la nostalgie de l’Ancien Régime. Lors de son réquisitoire, l´avocat général sera d’ailleurs pris en flagrant délit de présomption de culpabilité lorsqu’il osera cette formule extraordinaire : « si Yvan Colonna voulait prouver son innocence, c´est ici qu´il fallait le faire ». S’il entendait requérir contre l’accusé, c’est à cet égard l’accusation qu’il a fini par confondre, puisque dans une démocratie la charge de la preuve lui incomberait.

Condamner le berger de Cargèse, « qu’il soit coupable ou innocent », pour reprendre la formule de Maurras à l’encontre de Dreyfus, permet à l’appareil d’Etat de solder l’affront du 6 février 1998 et d’affirmer qu’on ne défie pas impunément le pouvoir. Il s’agit essentiellement d’un rite expiatoire. Un acquittement n’aurait du reste pas été autre chose qu’un camouflet adressé à l’ensemble des enquêteurs et des hauts responsables qui n’ont eu de cesse de postuler la culpabilité. Tous avaient donc un intérêt direct à entendre prononcée la sentence.

Nous sommes à nouveau, après l’arrêt du 27 mars 2009, confrontés à un choix entre deux systèmes de gouvernement.

L’un n’hésite pas à sacrifier les libertés individuelles chèrement acquises sur l’autel de la raison d’Etat ; c’est celui des Morcerf, des Danglars et des Villefort qui, motivés par de sombres intérêts particuliers, détournent les institutions et envoient Dantès pourrir au château d’If. L’autre met les institutions au service des hommes au lieu de s’en servir pour les broyer ; c’est la République qui, fidèle à l’humanisme et aux Lumières, s’obstine à dérouler un fil qui court depuis Voltaire jusqu’à aujourd’hui, en passant par Zola.

Le citoyen que je suis choisit pour sa part le second et ne reconnaît par conséquent aucune légitimité à la cour d’assises spéciale de Paris pour rendre un verdict en son nom.

Aussi la récuse-t-il à son tour.


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68 réactions à cet article    


  • andré 28 mars 2009 11:05

    Triste jour.Toutes mes pensés convergent vers Yvan. Je l’imagine dans sa cellule et j’ai la gorge nouée.

    Nous sommes légion a être choqués par cette parodie de justice. Le pouvoir en place multiplie les traumas. Celui-ci est sévère. Je demande aux haineux de ne pas en ajouter, de faire un effort et de se contenir aujourd’hui. Respectez la douleur de ceux qui croient que la justice s’est dévoyée dans ce procès.

    Je souhaite qu’un procès en cour de cassation ou devant la cour europénne mette fin le plus rapidement possible à ce cauchemar.

    Courage Yvan.


    • Alpo47 Alpo47 28 mars 2009 13:39

      Pour ce qui est des services de l’Etat, il y a longtemps qu’ils ne servent qu’une chose : MAINTENIR L’ORDRE ETABLI. Empêcher toute remise en cause de la mainmise de la toute petite "élite" qui impose ses volontés pour son seul profit. Très bientôt, nous allons surement, devoir nous battre, tous, pour notre sauvegarde et notre liberté.
      Ceci dit, si je trouve aussi qu’on n’a pas une longue liste de preuves contre Colonna, j’ai plutôt l’impression qu’il doit sa condamnation aux témoignages de ses co-accusés.
      Il est tout de même étonnant que tous, unanimement, et sans y être forcés, aient dénoncé Colonna comme le tireur.


    • Alpo47 Alpo47 28 mars 2009 15:51

      J’aurais du ajouter que le doute devrait toujours profiter à l’accusé. Ici, ce n’est pas le cas.
      Il vaut infiniment mieux prendre le risque de laisser un coupable en liberté, que de condamner un innocent. C’est dramatique.


    • Algunet 28 mars 2009 17:47

      Pour les jurés il n’y a pas de doute, c’est certain. Car au delà de l’agitation médiatique des avocats (des 2 bords) les jurés ont donné leur intime conviction au vu du "dossier" : aux yeux de la justice française Colona est coupable.
      Au delà des convictions, c’est maintenant à la défense de prouver que cette justice et ces jurés ont comploté pour condamner un innocent...
      Donc je récuse le "récusateur". 


    • Algunet 28 mars 2009 20:10

      Le terme juré désigne, en droit, chacun des membres d’un jury... Le jury est composé de jurés :  smiley 


    • K K 29 mars 2009 09:05

      Algunet,

      Ainsi que je l’ai ecrit dans un autre article sur cette affaire, je ne sais pas si M Colona etait la ou pas ce soir la, ni si il a tire ou complote. Le probleme, c’est que apres avoir suivi le proces, je ne le sais toujours pas et je defie quiconque de le savoir. Aucune preuve fiable n’a ete presentee. Les temoignages semblent plutot en faveur de l’accuse, mais semblent peu fiables aussi.
      Bref rien ne prouve la culpabilite, or un "jury" compose de professionnels de la justice l’a condamne. 

      Ceci me parait grave, tres grave. En France, c’est la presomption d’innocence qui prime et tout doute est sense profiter a l’accuse. Aujourd’hui, ce principe de justice a ete bafoue. Ces magistrats professionnels ont detruit le peu de confiance qui me restait dans la justice apres quelques autres affaires ou l’important semblait etre de sauver l’honneur des ministres ou presidents plutot que de rendre justice.

      Il n’en reste que Mme Erignac a droit a la justice, mais la, on a eu une vengeance aveugle, a une parodie.


    • Algunet 29 mars 2009 11:04

      1/ l’absence de preuve n’implique pas le doute.
      2/ Peut-on imaginer qu’un jury professionnel, par 2 fois (procés plus appel), à l’étude du dossier (et non pas des manipulations médiatiques des avocats des 2 bords) , puisse en son âme et conscience avoir l’intime conviction que Colona n’est pas coupable et affirmer le contraire lors du jugement...
      Si c’est le cas, et qu’on puisse le démontrer, alors l’indépendance de la justice n’existe plus, l’esprit sociétal est détruit, la démocratie morte...et les conséquences désastreuses.


    • K K 29 mars 2009 17:53

      Pour moi, la justice est morte avec ce proces. Quand il n’y a pas de preuves... ou alors des preuves en faveur de l’accuse (quasiment tous les temoignages) et que l’accuse prend le maximum, il n’y a pas de doute non plus : les magistrats du jury etaient en service commande. N’oublions pas que le president de la republique lui meme avait dit qu’il tenait l’assassin du prefet Erignac le jour ou M Colona a ete arrete.

      Si c’est cela la garantie d’independance que la magistrature peut nous proposer, excusez-moi, mais elle est inexistante.

      La ou je suis d’accord avec vous, c’est lorsque vous affirmez que c’est grave. M Colona est si j’en crois ce qui a ete dit au proces, la seule personne pour laquelle il n’y avait pas de preuves de presence sur les lieux. Et si j’en crois ce qui a ete dit du proces, les temoins ne l’ont pas reconnu. Je ne pretends pas que c’est un saint, mais je pense que pour condamner quelqu un a une peine aussi lourde, il faut autre chose que des personnes aux ordres. La republique a fait acte de vengeance et non de justice dans cette affaire.

      J’ai lu en marge du proces des articles, beaucoup de personnes semblent penser en Corse que M Colona n ’est pas totalement etranger a l’affaire (les autres prevenus etaient ses amis) mais qu’il s’est "degonfle" Je ne sais pas ce que cette these vaut, mais l’eplorer n’aurait pas ete inutile.

      Je ne suis pas Corse, mais j’ai intime conviction que pour beaucoup de Corses, cela va marquer un vrai divorce avec la justice. Meme parmis les plus moderes.


    • jeananto 28 mars 2009 11:42

      Les choses sont clairs aujourd’hui l’état de droit n’est plus, la démocratie est n plein naufrage pour le bien être de nouvelles castes....

      Le seul point positif de se procès, est de montrer au citoyen, que nous sommes en train de sortir de la démocratie, lorsqu’un état est capable de faire cela il est possible de douter et de s’attendre à tout ...  


      • bluelight 28 mars 2009 11:56

        Enfin justice est faite après le simulacre de défense des avocats de Colonna qui ont préféré les outrages à la justice plutôt que de de répondre précisément à l’accusation, ce qui n’était pas une défense d’innocent, mais une défense de coupable lâche qui n’a même pas le courage de s’expliquer devant les français, dans une cour d’assises.

        Quelle exemple de dignité que la dignité de Madame Erignac qui n’appelle pas à la vendetta mais à la justice .


        • K K 29 mars 2009 09:09

          Le probleme, c’est qu’on a eu la vendetta : ou sont les preuves de la culpabilite ? En droit francais, le doute est sense profiter a l’accuse, la nous avons un homme condamne sans aucune preuve fiable... une parodie de justice exercee par des professionnels. C’est un outrage ? Pas autant que ve que ces hommes ont fait subir a l’idee republicaine de justice.


        • Fergus fergus 28 mars 2009 12:14

          Qu’Yvan Colonna soit innocent ou coupable n’est pas le plus important. Ce qui l’est, incontestablement, c’est qu’un homme ait pu être condamné à la peine la plus lourde en droit français sans que la moindre preuve soit apportée contre lui et alors que les seuls témoins visuels se sont exprimés en sa faveur.
           
          A l’évidence, on est là en présence d’un déni de justice car le moins que l’on puisse affirmer est qu’il existe un doute sérieux sur sa culpabilité, un doute en tout état de cause suffisant pour que l’intime conviction des jurés ne puisse déboucher sur une condamnation de ce type.

          Mais on touche là au noeud de l’affaire : que pouvait-on attendre d’une cour composée de seuls professionnels, par conséquent d’individus dépendants hiérarchiquement de la Chancellerie et donc du pouvoir exécutif en place ? Un pouvoir qui, par la bouche de Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait d’ores et déjà définitivement et fermement condamné Colonna.

          L’affaire Colonna n’est sans doute pas terminée, et la parodie de justice rendue par une Cour aux ordres du Politique sonnera, espérons-le, la fin définitive des tribunaux d’exception.


          • logan 28 mars 2009 14:54

            Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je ne sais pas si Yvan Colonna est coupable ou innocent. Mais l’instruction n’apporte pas la preuve qu’il est coupable. Cette affaire est une affaire d’état. Elle est l’exemple même de cette justice à deux vitesse qui a toujours existé mais qui empire de plus en plus aujourd’hui. C’est indigne de notre république. 
            Ce sont tous les responsables de cette mascarade qui devraient être condamnés à la réclusion à la perpétuité pour haute trahison contre la république.


          • Algunet 28 mars 2009 18:13

            En France, dans ce type de procés (procés d’assise), la preuve n’est pas indispensable. L’intime conviction d’un juré est suffisante. Si cela vous choque, ce qui peut être sujet à débat, seule une modification de la loi pourrait vous convenir. De la à en conclure que de ce fait Colona est "donc" innocent il y a un pas trop souvent franchi...


          • K K 29 mars 2009 09:13

            Algunet,

            Le doute doit profiter a l’accuse, sinon ce n ’est pas justice mais vengeance d’etat.

            Fergus, je suis a 200 %/ derriere votre opinion. Et sur tous les points


          • Algunet 29 mars 2009 23:19

             K,
            D’accord pour dire que le doute doit profiter à l’accusé, sauf que dans le cas présent, pour le jury, il n’y a pas de doute donc il a été jugé coupable.
            Si on me démontre la conspiration de tous ces jurés, alors...


          • Lesage 28 mars 2009 13:09

            Colonna est peut-être coupable, peut-être pas... Mais à mes yeux c’est la justice qui est coupable.
            A travers cette peine de sureté elle a non seulement condamné Colonna mais également puni tel un maitre d’école la Défense, considérant que l’élève aux mauvaises notes devait également être condamné pour son outrecuidance !
            Colonna en a donc pris pour deux,... On ne se rebelle pas contre l’autorité.
            Maintenant réfléchissez et dites vous pourquoi tant de violence à la sortie des écoles !


            • Fergus fergus 28 mars 2009 13:41

               

              Vous avez raison, Lesage, l’exemple donné par la Justice dans cette affaire est terrible car il offre à l’ensemble de la population, y compris et surtout aux jeunes, un exemple de condamnation à perpétuité qui ne s’appuie que sur UN SEUL élement : magistrats et policiers ont estimé que les autres condamnés étaient CREDIBLES lorsqu’ils sont désigné Colonna, mais n’était PLUS CREDIBLES lorsqu’ils sont revenus sur leurs aveux. Autrement dit crédibles uniquement lorsque cela allait dans le sens voulu par Sarkozy et ses relais judiciaires !

              Si l’on doit désormais, en conformité avec ce jugement, fonder nos actions sur une notion aussi fumeuse que cette crédibilité à géométrie variable, alors attendons-nous à de terribles bavures.

              Quand la Justice française admettra-t-elle qu’une condamnation ne doit être prononcée que sur la présentation de preuves indiscutables et non sur de vagues présomptions ? Au risque de me répéter, je réaffirme ici qu’il est extrêmement choquant que ces preuves soient nécessaires en Correctionnelle mais facultatives aux Assises alors que les peines encourues y sont infiniment plus lourdes. On marche décidément sur la tête, et la Cour qui vient de rendre son verdict aura encore un peu plus enfoncé le monde judiciaire dans ses contradictions, ses dénis et ses turpitudes politiques aux relents nauséabonds.


              • Lesage 28 mars 2009 13:50

                La peine de sureté a été infligé non seulement à yvan Colonna mais également à sa défense. C’est ce que je voulais dire plus haut et c’est ce qui est vraiment lamentable !!!
                Lors du procès de 2007 il y avait moins d’éléments à décharge, de zones d’ombres (Vinolas, écoutes téléphoniques....) et pourtant Colonna fut condamné sans peine de sureté.


                • furio furio 28 mars 2009 14:07

                  (propos injurieux effacés)


                  • andré 28 mars 2009 17:09

                    Mon cher Léon, je vous souhaitre d’être heureux.

                    Le jour où vous serez heureux, vous ne proférerez plus de pareilles inepties.


                  • Fergus fergus 28 mars 2009 17:35

                    Vous auriez entièrement raison, Furio, si la preuve avait été faite que Colonna était LE tireur. Mais les deux seuls témoins visuels directs, dont un membre du cabinet d’Erignac qui ne peut être suspecté d’amitié avec les nationalistes corses, n’ont pas reconnu Colonna comme étant l’homme qu’ils ont vu tirer.

                    Votre indignation est par conséquent dirigée contre un individu sur qui ne pèsent que des présomptions et qui a été condamné (très lourdement) pour satisfaire la raison d’Etat et l’amour-propre de Sarkozy qui, dès le début de l’affaire, avait officialisé la culpabilité de Colonna.

                    L’histoire judiciaire fourmille de cas de lynchages médiatiques envers des coupables fabriqués et parfois même envers des coupables avérés dont il a ensuite été démontré qu’ils étaient innocents.
                    A cet égard, méditons l’histoire qui vient de se passer à Mulhouse où un homme, condamné pour le meurtre et le dépeçage de son épouse, vient d’être innocenté alors que l’analyse d’un échantillon d’ADN avait prouvé sa culpabilité. Pas de chance : le véritable meurtrier, un proxénète, avait le MEME ADN mitochondrial que le mari.

                    Tout cela pour dire qu’avant de hurler avec la meute des assoiffés de vengeance, il convient de rester prudent, surtout lorsque la culpabilité ne repose que sur des aveux rétractés en dehors de toute preuve matérielle.


                  • K K 29 mars 2009 09:15

                    Leon,

                    Ainsi que je l’ai ecrit dans un autre article sur cette affaire, je ne sais pas si M Colona etait la ou pas ce soir la, ni si il a tire ou complote. Le probleme, c’est que apres avoir suivi le proces, je ne le sais toujours pas et je defie quiconque de le savoir. Aucune preuve fiable n’a ete presentee. Les temoignages semblent plutot en faveur de l’accuse, mais semblent peu fiables aussi.
                    Bref rien ne prouve la culpabilite, or un "jury" compose de professionnels de la justice l’a condamne. 

                    Ceci me parait grave, tres grave. En France, c’est la presomption d’innocence qui prime et tout doute est sense profiter a l’accuse. Aujourd’hui, ce principe de justice a ete bafoue. Ces magistrats professionnels ont detruit le peu de confiance qui me restait dans la justice apres quelques autres affaires ou l’important semblait etre de sauver l’honneur des ministres ou presidents plutot que de rendre justice.

                    Il n’en reste que Mme Erignac a droit a la justice, mais la, on a eu une vengeance aveugle, a une parodie


                  • vivi vivi 29 mars 2009 09:22

                    Et vous vous êtes qui pour dire ce que mérite ou ne merite pas Yvan Colonna ? Vous êtes qui pour dire qu’il a appuyé sur la détente ? vous y étiez ? Et pour savoir de quel porte drapeau a besoin le nationalisme ?
                    Et ce qui ronge la Corse, ne croyez vous pas que ce sont comme vous les gens qui disent n’importe quoi ? ou bien ceux qui, par principe, condamnent volontiers sans preuve un homme juste parce qu’il est Corse et indépendantiste.
                    Vive la Corse, vous dites ? Non, je ne crois pas que ça soit à vous de dire ça, car vous avez des propos de haine et d’injustice, et vous condamnez votre prochain alors que vous n’avez aucun élément pour le faire.
                    Vous n’etes pas pas le porte drapeau de la Corse.









                  • vivi vivi 29 mars 2009 09:24

                     nb : le comm est adressé à furio


                  • Claudepapi 28 mars 2009 16:09
                    Léon et l’omerta ? Tout un programme. Que l’omerta existe au sein d’un groupe d’individus, soit. Mais imaginer qu’elle soit généralisée à toute une population, c’est afficher un mépris incroyable pour cette dernière. Je vous croyais plus intelligent que ça après avoir lu certains de vos articles, je suis quelque peu déçu.
                     
                    Quant à Furio, il est au courant de beaucoup de choses. Je m’en méfie il a l’air un peu facho sur les bords surtout s’il approuve ce genre de justice d’exception. En ce qui concerne les témoins de cette affaire, depuis le début ils disent la même chose, rien n’a changé, ils n’ont jamais été écoutés !


                    • vivi vivi 29 mars 2009 21:09

                      100 % d’affaires criminelles non élucidées en Corse ? Gràce (ou à cause) de l’omerta ? et par contre pour Erignac, le meurtre a été élucidé... vous n’avez pas l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche ?


                    • xray 28 mars 2009 16:36

                       

                      Yvan Colonna : 
                      Il faut toujours un coupable. Colonna est le coupable idéal. 

                      De plus, il est défendu par des crétins d’intellectuels incapables de fausser le jeu de l’adversaire. Ils ne savent que valoriser le système et ses Institutions images. 

                      Colonna dérange moins en prison que s’il était en liberté. Il est donc logique qu’il reste en prison. 
                      (La dictature de l’image) 


                      L’euro « justice »  
                      http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/22/leuro-justice-un-immense-neant-dans-une-coquille-dillusion/ 

                      La Cour européenne de justice 
                      http://echofrance23.wordpress.com/2008/08/09/la-cour-europeenne-de-justice/ 

                      L’injustice est un métier. 
                      http://echomonde2.wordpress.com/ 

                      Une solution simple n’est pas obligatoirement mauvaise. 
                      http://une-solution-simple.over-blog.com/ 



                      • Philippe Antonetti 28 mars 2009 17:29

                        Lu sur Rue89, une confidence de Kross, l’avocat général sur sa conviction de la culpabilité d’Yvan Colonna datée du début janvier. Les débats ne servent donc à rien, le parquet impose sa volonté... Et en plus, lui, le juriste, demande, pendant son réquisitoire, à l’accusé de prouver son innocence ! Lequel de nous en est-il capable, sachant que tout témoignage à décharge sera invalidé ?
                        Ou étiez-vous Léon le soir de 06/02/98 ? Avec votre femme ? C’est une menteuse, alors, ou étiez-vous ? Pas à Ajaccio ? Prouvez-le, mais personne ne vous croit ! Léon, vous avez été dénoncé par un certain Léon, il vous connait bien et partage votre gôut pour la délation, pas besoin de le bousculer !


                        • andré 28 mars 2009 21:56

                          Mon brave Léon,

                          assoyez-vous, nous allons mettre cartes sur table puisque vous reprochez à tant de gens de ne pas mettre cartes sur table. Vous n’êtes pas corse, Léon. Moi non plus. Vous n’êtes donc pas un nationaliste corse. Moi non plus. Vous me suivez ? Je ne suis ni corse, ni nationaliste corse. Vous êtes rassuré ? Puis-je dans ce cas tentez de désembuer votre miroir ? Vous accusez les corses de tout savoir et de ne rien dire. Vous, Léon, vous ne savez absolument rien et vous avez énormément de difficulté à vous taire.

                          Mon brave Léon, si vous êtes heureux comme vous le dites, chantez-nous La ballades des gens heureux, récitez-vous l’alphabet à l’envers quand il est question de la Corse de façon à éviter de dire de grosses conneries et souriez, souriez bordel. Quand on est heureux, mon brave Léon, on distribue autour de soi des dés de miel plutôt que des tonnes de fiel. Je vous réítère mon voeux, mon brave Léon. Soyez heureux. Soyez heureux. Remerciements anticipés pour votre compréhension, Léon.


                        • Philippe Antonetti 28 mars 2009 18:53

                          @Léon
                          Conneries peut-être, mais votre question montre bien que comme tout le monde, vous n’avez aucune certitude ! Reconnaissez-le ! La faute à qui :

                          - Aux enquêteurs d’abord. Leur hâte à enteriner des aveux que la confrontation avec les faits rend si peu crédibles qu’ils emploient les grands moyens pour leur donner un semblant de cohérence : mensonges avérés, production de faux, nombreuses entorses à la déontologie policière. Lisez à ce sujet l’audition de Marion devant la commission sénatoriale, un sommet de mauvaise foi.

                          - L’instruction ensuite : ça ne vous dérange pas vous que la juge LeVert, co-rédactrice de l’acte d’accusation, dise à la barre que les tueurs étaient deux et non trois. Scénario conforme d’ailleurs aux témoignages oculaires. Un détail, me direz-vous, mais un détail primordial : la thèse des trois tueurs étant justement l’artifice retenu pour trouver une place à Colonna.

                          - Les débats enfin : passons rapidemment sur la dissimulation par le président Wacogne de deux informations, sur la célérité avec laquelle l’épisode Vinolas a été purgé, sur la façon étrange de mener les débats, on connait tout de ce qu’a mangé un témoin qui n’a rien vu, mais on oublie de demander au principal témoin oculaire si elle reconnait l’accusé, la question lui sera posée par un avocat de la défense, passons enfin sur le mépris affiché à l’encontre d’un autre témoin oculaire, un proche du préfet. Passons donc sur tout ça. La question capitale est : à quel moment les conjurés mentent-ils : quand ils accusent ou quand ils dédouanent ? Relisez les comptes-rendus des dépositions de Ferrandi et d’Alessandri et demandez-vous si la cour a essayé d’en savoir un peu plus sur deux éléments capitaux : la présence d’autres conjurés toujours inconnus et la raison profonde de la rancoeur des conjurés envers Colonna. L’ homme honnête que vous êtes surement ne peut pas ne pas s’interroger sur ces faits. Une reconstitution aurait peut-être permis d’éclaircir certains points, elle a été refusée. Refusée à Colonna ou refusée à la recherche de la vérité ?
                           Pour finir, le dossier, très volumineux doit être examiné en détail selon le principe de l’oralité des débats. L’argument de Maître Lemaire selon lequel les charges du dossier sont écrasantes ne tient pas debout une seconde ! D’ailleurs, sur le plateau de Canal+, la seule charge qu’il ait mentionné, c’est sa conviction !! 
                           Un peu maigre pour emmurer un homme !


                          • Emmanuel Aguéra LeManu 28 mars 2009 19:02

                            Encore une fois, la honte de mon pays me saute à la gorge et me noue les tripes.
                            Cette fois ce n´est pas un général qui justifierait son absence au moment du massacre, ce n´est pas un capitaine piègeant 3 irlandais pour plaire à une dame de fer, ou un ministre capable de justifier le travail forcé en Birmanie... Cette fois c´est la justice qui se dope à la suggestion du politique.
                            On oppose le plus lourd verdict possible à l’accusation la plus ténue. Juste pour que l´Ordre règne à nouveau. L’Ordre. Comment peut-il être possible de vivre avec ce sentiment de justice confisquée, de procès-formalité, d´expédition et de reniement de la dignité humaine la plus élémentaire ?
                            Courage à Yvan et aux siens et rendez-vous en cassation. Justice passera, les explications sont dûes. Ma honte ne s´apaisera que lorsque celle des fossoyeurs de la justice leur explosera à la face et à celle du monde. Je présente mes excuses à Yvan, à sa famille et à ses proches. Je suis né Français et j´ai ainsi gagné le droit au deuil de mes illusions républicaines.
                            Résistance, est que le nom que l´on donna au terrorisme après qu´il ait confondu l´usurpateur. Résistance et courage ; et continuons le soutien à Yvan.
                            www.yvan-colonna.com/ (soyez le 50.000ème signataire !)


                            • hunter hunter 28 mars 2009 19:24

                              Salut à tous,

                              J’ai une question sans doute idiote, mais n’étant pas du tout spécialiste en Droit, je voudrais comprendre :

                              Comment peut-on continuer un procès en cours, et le mener à terme, alors que l’accusé et ses défenseurs ne sont plus présents, et que donc par définition, ils ne peuvent plus se défendre ?

                              Dans ma grande ignorance de la Chose Juridique, je pensais naïvement, que si l’accusé n’était plus là pour se défendre, eh bien le procès s’arrêtait ?

                              J’espère que quelqu’un ici bien plus féru de ces choses là pourra m’expliquer, comme ça je me coucherai un peu moins c.. ce soir !

                               smiley

                              Merci d’avance et bonne soirée à tous !

                              H /


                              • fg 28 mars 2009 23:35

                                S’il suffisait que l’accusé se retire pour arréter un procès, pensez vous qu’un seul procès se terminerait ?


                              • vienzy 28 mars 2009 20:51

                                Il y a en Corse une forte mafia qui se cache derrière une idéologie politique

                                Il serait peut-être temps de faire en sorte que Colonna devienne le berger corse qu’il n’a sûrement jamais été et arrête d’être le berger des Corses. Ils le méritent


                                • Claudepapi 28 mars 2009 21:05

                                  Certains journalistes ont rendu compte des audiences qui se sont déroulées. Quand le président de cette Cour d’Assises Spéciale cache des éléments à la Défense parce que ces éléments sont gênants pour l’Accusation, c’est avéré et certains journalistes en parlent comme M. Durand-Souffland chroniqueur du Figaro. Et d’autres en ont parlé aussi. Peut-être n’êtes-cous pas bien informé ? Si vous attendez que ce soit le journal de 20h de TF1 qui parlent de ces choses, vous pouvez attendre encore longtemps. Quand les policiers sont pris en flagrant délit de mensonge à la barre, ça ne vous émeut pas ? Cette Cour n’a jamais recherché la vérité ! C’est une parodie de justice.

                                  Léon, trouvez-vous normal que le meurtre du Préfet soit jugé par une Cour d’Assises spéciales, alors que les autres crimes le sont par une Cour d’assises "normale" avec des jurés citoyens. Si ce n’est pas le cas, c’est parce que devant un tel spectacle, le citoyen lambda n’aurait jamais pu condamner Yvan Colonna sans la moindre preuve !

                                  Enfin, ne vous sentez pas menacé par Sampiero, ce n’est pas parce qu’il vous apporte la contradiction qu’il vous menace. Encore un de ces clichés sur les Corses, il y avait déjà avec l’omerta, si vous voyez des menaces quand il n’y en a pas, ça fait beaucoup !


                                  • Claudepapi 28 mars 2009 21:19

                                    Ce qui compte en la mémoire du Préfet assassiné, c’est la vérité et la recherche de la vérité. Il n’y a eu personne en Corse pour être scandalisé par les peines prononcées à l’encontre de Ferrandi ou Alessandri car il y avait des preuves de leur culpabilité (Téléphones portables et aveux).

                                    Mais concernant Yvan Colonna, il n’y a aucune preuve. Rien. C’est la raison pour laquelle les Corses (et pas seulement les nationalistes qui sont minoritaires) n’acceptent pas ce verdict. Tous les démocrates et les gens épris de Justice en France ne devraient pas accepter ce verdict.
                                    .


                                    • moebius 28 mars 2009 22:09

                                       Allons donc personne n’est dupe...


                                      • moebius 28 mars 2009 22:10

                                         mais l’honneur est sauf n’est ce pas ?


                                        • Le péripate Le péripate 28 mars 2009 22:24

                                           J’aurais préféré qu’il y eut des preuves. Car ce qui pose question, c’est cette possibilité dans le droit de l’intime conviction. Surtout de la part de professionnels. Bien qu’un peu "magique", l’intime conviction émanant d’un jury populaire est recevable, autant c’est douteux venant de la part de professionnels, au stade du jugement. C’est probablement une faille de notre droit. Je laisse ça aux juristes.

                                          Mais, au moment ou l’état accorde la possibilité d’un prêt à taux zéro aux remuants enseignants, je trouve navrant que les fonctions qui sont essentielles d’un état de droit soient si mal remplies. La Justice, la part la plus centrale de la légitimité de l’état, fonctionne mal, avec des moyens trop faibles. Le travail d’enquête, la recherche de la vérité et des preuves, est bâclé. Dans cette affaire comme dans d’autres.

                                          Un état de droit se doit de choisir entre satisfaire les intérêts catégoriels, ou avoir une justice dignes (pensez à l’état de nos prisons). On ne peut pas tout faire.


                                          • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 28 mars 2009 22:56
                                            Je dois dire que je suis sidéré par le manque de sens critique dont témoignent certains commentaires. A entendre Léon, en particulier, puisque l’autorité a parlé, l’affaire est close... et faisons confiance à la cour. Et pas question de s’interroger : le procès a-t-il été équitable, les débats conformes au droit, le verdict juste et, in fine, l’autorité est-elle encore légitime ? Pourtant, il plane de sérieux doutes sur tout cela.
                                            Je précise encore une fois que ce n’est pas la République que je récuse, mais ceux qui la déshonorent. Les citoyens ont le droit et le devoir de demander des comptes à leurs représentants, et de vérifier que les institutions oeuvrent bien en leur nom. Or, dans cette affaire, les droits de la défense ont été bafoués, les droits de l’homme ignorés, puisqu’il n’a jamais été fait cas de la présomption d’innocence. Cette dernière figure dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui n’est autre que le préambule de la Constitution : je constate donc objectivement qu’un droit constitutionnel n’a pas été respecté.
                                            Voilà où se situe aujourd’hui l’atteinte à la République.
                                             

                                            • fifilafiloche fifilafiloche 28 mars 2009 23:08

                                              Votre postulat de départ est faux. La justice française ne prend pas de décision au nom du "peuple français". Les nationalismes européens sont des concepts du 19e et 20é siècle ayant permis d unifier des régions sur des concepts culturels essentiellement basés sur la langue. Cela a amené à l implosion de l Europe. Je pense que le terme "Peuple Français" a été choisi volontairement pour l opposer au "Peuple Corse" dont la définition est tout aussi floue, utilisant l insularité pour défendre des activités voulant s exonérer des lois de la République (essentiellement inspirées du droit..Napoléonien).

                                              Retour au sujet. La justice française a donc rendu son verdict au nom de la République Française. Monsieur Colona, un des 7 inculpés, nie l autorité de la justice de son pays, stratégie ultime de défense sensée valoriser son particularisme régional. Ce choix avait pour but d introduire le doute en empêchant le déroulement normal du procès. Le tribunal ne s est pas fait berner et a sanctionné autant le crime que la faiblesse de la ligne de défense. On ne peut que l en féliciter, car une telle jurisprudence aurait eu un effet boule de neige, chaque criminel pouvant alors se revendiquer de son communautarisme pour s exonérer du devoir d assumer les conséquences de ses crimes.


                                              • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 28 mars 2009 23:43

                                                @ Léon

                                                Voilà près de dix ans que je suis cette affaire, et je n’ai pas attendu la défense du procès en appel pour me faire une idée.

                                                @ fifilafiloche

                                                Vous devriez relire l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Cela vous éviterait quelques raccourcis, amalgames et contradictions quant au peuple français, à la Nation et à la République.


                                                • delamothe delamothe 29 mars 2009 00:03

                                                  La justice française est reconnu pour sa grande qualité et son indépendance totale.... Outreau , Tarnac , et les prisons sont au niveau de la Moldavie


                                                  • Jean Lasson 29 mars 2009 01:29

                                                    @ l’auteur,

                                                    "Ce verdict a été rendu au nom du peuple français"

                                                    Mais le peuple français n’y siègeait pas dans le jury. Le jugement n’a pas été rendu par le peuple français. Qu’Yvan Colonna soit coupable ou innocent, ce jugement n’est pas le mien et je serais heureux qu’il soit cassé.


                                                    • azerty1710 29 mars 2009 05:17

                                                      L’absence totale de rancoeur de ceux qui défendent Colonna - et de Colonna lui même - contre tous ceux qui l’ont balancé fait partie des éléments psychologiques qui me convainquent que le jury ne s’est pas trompé sur sa culpabilité.

                                                      S’il n’était pas coupable, leur dénonciation serait absolument abjecte. Ils auraient ajouté un second crime au premier puisqu’il ont contribué largement à envoyer Colonna là où il se trouve.

                                                      Mais personne parmi les sympathisants - qui feignent de croire à l’innocence de Colonna - n’a été capable d’avoir une tonalité juste à l’égard de ces gens qui auraient balancé non seulement un innocent, mais en plus un proche.

                                                      Vous préférez réserver toutes vos flêches contre la seule justice française.

                                                      Sur le plan psychologique, Colonna s’est comporté comme un coupable de bout en bout, depuis sa fuite jusqu’à la légèreté avec laquelle il reproche à ses amis de l’avoir dénoncé (mais c’est pas grave finalement, puisque sa rage, il préfère la réserver à l’état Français, pas à ces salopards qui l’ont envoyé au casse-pipe).

                                                      La seule chose sincère, c’est son fanatisme sanglant.


                                                      • Sébastien Sébastien 29 mars 2009 09:40

                                                        On dit que Colonna est un homme d’honneur. Mais un homme d’honneur aurait reconnu ses crimes. Lui est une petite frappe.

                                                        Et evitez de parler au nom des corses qui sont ni plus ni moins des francais comme les autres. La majorite silencieuse en a marre de ces nationalistes qui foutent la merde depuis des annees et sont pour la plupart des mafieux.

                                                        C’est facile de recuser cette cour sans recuser tous les avantages qui viennent du continent comme vous appelez ca.


                                                        • arturh 29 mars 2009 10:15

                                                          Donc, leçon de philosophie de l’Etat de droit par un écrivain indépendantise corse.

                                                          On sait que l’indépendantisme corse a sombré dans la mépris du droit, en particulier le mépris du droit à la vie. Entraînant d’ailleurs à sa suite de pauvres types comme Colonna.

                                                          Pour la leçon d’aujourd’hui, c’est dans l’introduction de l’article. Il s’agit de se servir de ce pauvre Colonna, qui aura vraiment tout perdu en se laissant entraîner dans cette tragédie, sa liberté, son honneur, son intégrité, tout, ne devenant plus qu’un instrument dans les mains des partisans du nationalisme corse, pour démontrer que "... l’appareil d’Etat rompt la confiance qui le lie aux citoyens et perd sa légitimité. Le peuple souverain n’est plus tenu alors de le reconnaître..."

                                                          Pauvre Colonna désormais habillé, par ceux-là même qui l’ont influencé à s’embarquer dans cette folie,avec les habits trop grand pour lui de symbole de la rupture entre "L’Etat français" et "le peuple corse".

                                                          C’est le discours classique du totalitarisme qui a toujours instrumentalisé "le peuple", toujours de la même manière : si vous n’êtes pas d’accord, c’est donc bien la peuvre que vous ne faites pas partie du "peuple". Que vous êtes une "ennemi du peuple".

                                                          Et pour ne pas gêner le discours sur le "peuple corse", évidemment, notre éminent écrivain philosophe n’a jamais entendu parler ni de Ferrandi ni d’Allessandri. C’est bien simple, on peut lire l’article, jamais entendu parler de ces deux là, pour ne nommer qu’eux. Et oui, il sont un peu embarassants. On ne peut évidemment pas les "exclure" du "peuple corse". Difficile de s’en réclamer aussi, "Au nom de Peuple", d’ailleurs eux-mêmes ne voudraient pas semble-t-il, bref, même eux, les pauvres, sont supposés disparaître et se faire oublier.

                                                          Mais les Corses, heureusement, dans leur très grande majorité, en particulier ceux qui se sentent profondément d’origine corse, ont honte de ces manipulateurs, de ces insconscients, de ces criminels.

                                                          Toute cette histoire fait honte à la très grande majorité des corses.

                                                          Plus que jamais, malgré leurs efforts désespérés, les indépendantistes corses et leurs théoriciens sont condamnés à la petite minorité, au mensonge, et malheureusement, au crime.


                                                          • furio furio 29 mars 2009 12:57

                                                            Dire que colonna est un lâche assassin c’est des propos injurieux ? faut il rappeler qu’il est condamné accusé d’avoir tué un homme sans défense. Et dire que les corses, mafieux défilent pour défendre un lâche assassin c’est des propos injurieux ! Par contre que l’auteur "récuse" une haute cour de justice c’est bien ? De quel droit ? La justice corse on la connait depuis des lustres, c’est pain de dynamite, balles dans la tête et autres "nuits bleues" C’est cette justice que réclame l’auteur ? Bravo ! Les assassins corses ont encore de beaux jours devant eux quand la mafia arrive à faire descendre dans la rue de sombres autochtones pour soutenir un assassin...et lâche en plus.


                                                            • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 29 mars 2009 16:40

                                                              @ arturh

                                                              Ecrivain, oui ; indépendantiste, non ; respectueux du droit, assurément.

                                                              Vous devriez (vous-même et quelques autres) lire mon article au lieu de le dénaturer en fonction de vos a priori sur la Corse et sur les Corses. Vos commentaires n’en seraient que plus constructifs. C’est parce que je respecte le droit, justement, que je ne perds pas de vue que l’autorité en République ne s’arrête pas avec les juges, ni le ministre de la Justice, ni même le président de la République d’ailleurs. Et je le dirais de la même manière si j’habitais à Besançon. Tous ne sont légitimes que tant qu’ils appliquent la loi, la Constitution et les convention internationales en matière de droits de l’homme. Or, dans cette affaire, nous sommes loin du compte. Et cela, ce ne sont pas les nationalistes qui le constatent, encore moins une quelconque "mafia" (?), mais notamment les observateurs de la Fédération internationale des droits de l’homme. Ces derniers auraient-ils subi des "pressions" eux aussi ? Mais alors, il s’agit d’un complot judéo-corso-maçonnique de dimension internationale ! Cessez donc de voir des complots partout...

                                                              J’en profite pour revenir un instant sur cette histoire de "peuple français". La République ne reconnaît comme source légitime de l’autorité que la Nation souveraine (ou le peuple français), c’est-à-dire l’ensemble des citoyens. C’est pourquoi, même s’ils ne siègent pas directement, toutes les décisions prises par une institution le sont officiellement "en leur nom". D’où la déclaration de Rachida Dati voilà quelques jours pour vilipender les avocats de la défense :

                                                              "Quelle que soit la cause que l’on défend, il est intolérable de jeter d’une façon aussi outrancière le discrédit sur l’institution judiciaire et de bafouer de la sorte l’honneur des juges qui exercent leur office au nom du peuple français", s’est indigné le ministre de la Justice.

                                                              Dans un précédent article, j’avais alors ajouté qu’elle n’oubliait précisément qu’une chose, c’est que le peuple français pourrait fort bien désavouer cette institution s’il ne se reconnaissait plus dans son fonctionnement. Et c’est tout le sens de mon propos, dans le respect du droit. Il y aura le pourvoi en cassation, et probablement un recours devant la cour européenne des droits de l’homme.

                                                              Il me semble encore qu’une commission d’enquête parlementaire (comme pour Outreau... mais attention, c’était probablement un coup des indépendantistes du Nord-Pas-de-Calais !) ne serait pas excessive. Ne serait-ce que pour faire la lumière sur les conditions dans lesquelles se sont déroulés les deux procès, ainsi que sur certaines pratiques de la Division nationale anti-terroriste (DNAT). Le peuple français dans son ensemble aurait le droit à de tels éclaircissements, car cette affaire ne concerne pas que la Corse, mais pose de réelles questions quant à la Justice et à la démocratie.


                                                              • jeananto 29 mars 2009 17:53

                                                                Les livres d’histoires nous enseignes que la très grandes majorités des franaçs n’a pas bougé lorsque les Nazis persécutaient les Juifs, un très grand nombre approuvaient et aidaient aux persécutions, une large majorité soutenait le régime totalitaire, raciste de Vichy. Finalement on constate que beaucoup de leurs enfants ont bien été éduqué pour développer des mentalité extrèmes , dangereuses et laches, derrière cet esprit mouton il y a surtout de la lacheté .

                                                                Les français sont des champions du monde pour faire la leçon, ils ne manquent vraiment pas d’air ... c’est ahurissant tout simplement 

                                                                Pour rappel en corse premier département libéré grace à l’action de la résistance, les juifs n’ont pas été vendu et même protégé malgrès un contingent militaire supérieur a ce que l’on trouvait par ailleurs.

                                                                Alors en matière d’état d’esprit .... il n’y a pas photo, au moins, il y a un minimun de solidarité face a des problèmes graves. La Corse n’ayant été vendu à la France il y a peine plus de deux cents ans de cela, peut être avons nous encore des valeurs qui nous appartiennent en propre ... et heureusement à en lire certain ...

                                                                Même si chez nous aussi les odeurs nauséabondes nous chatouilles les narines et infectent petit à petit cette mini société fragile trop souvent mise à mal ...


                                                                • jeananto 29 mars 2009 17:55

                                                                  Les livres d’histoires nous enseignes que la très grandes majorités des français n’a pas bougé lorsque les Nazis persécutaient les Juifs, et les autres minorités, un très grand nombre approuvaient , aidaient ou profitaient de ces persécutions, une large majorité soutenait le régime totalitaire, collaboationniste, raciste de Vichy. Finalement on constate que beaucoup de leurs enfants ont bien été éduqué pour développer des mentalité extrèmes , dangereuses et laches, derrière cet esprit mouton il y a surtout de la lacheté .


                                                                  Les français sont des champions du monde pour faire la leçon aux autres, ils ne manquent vraiment pas d’air ... c’est ahurissant tout simplement 


                                                                  Pour rappel en corse premier département libéré grace à l’action de la résistance, les juifs n’ont pas été vendu et même protégé malgrès un contingent militaire supérieur a ce que l’on trouvait par ailleurs.


                                                                  Alors en matière d’état d’esprit .... il n’y a pas photo, au moins, il y a un minimun de solidarité face a des problèmes graves. La Corse n’ayant été vendu à la France il y a peine plus de deux cents ans de cela, peut être avons nous encore des valeurs qui nous appartiennent en propre ... et heureusement à en lire certain ...


                                                                  Même si chez nous aussi les odeurs nauséabondes nous chatouilles les narines et infectent petit à petit cette mini société fragile trop souvent mise à mal ...


                                                                  • fifilafiloche fifilafiloche 29 mars 2009 20:01

                                                                    Vous récusez la justice française, nous récusons l Omerta. Vous vous solidarisez d un criminel pour des raison communautaristes, nous croyons en la République une et indivisble. Vous vous placez au dessus des lois, nous nous y soumettons, car elles sont la condition du vivre ensemble. Lorsque l on parle des Français, nous utilisons le nous, vous utilisez le vous. Ma région de résidence a intégré la République après la Corse, ne peut se revendiquer d une dynastie impériale française, et pourtant on n y mitraille pas les gendarmeries, ni n y assassine les préfets.

                                                                    Vous avez raison, nous n avons vraiment pas les mêmes valeurs.


                                                                    • fifilafiloche fifilafiloche 29 mars 2009 22:05

                                                                      Encore une divergence de principe.

                                                                      Quand vous entendez maffia, vous comprenez famille, nous comprenons brigands.


                                                                    • epicure de samos 30 mars 2009 18:45

                                                                      Après ce procès qui fut une véritable et dramatique pantalonade, j’ignore comme beaucoup d’autres si Yvan Colonna est innocent ou coupable.
                                                                      Et comme beaucoup d’autres, je ne peux, une fois de plus, que constater l’imbécilité d’une justice qui se voudrait exemplaire mais rechigne à donner à la défense les moyens qu’elle demande.
                                                                      Ce n’est pas, il me semble, le meileur moyen d’asseoir l’autorité de la chose jugée.

                                                                      Je constate cependant que les avocats d’Yvan Colonna ont choisi une défense de rupture qui est, depuis la Guerre d’Algérie et les procès des poseuses de bombes du FLN, la défense des militants politiques qui revendiquent leurs actes.

                                                                      Connaissant bien la Corse (je suis Corse et, sinon fier, du moins, bien content de l’être), je ne vois vraiment pas comment, au sein d’un village où les liens de parenté et d’amitié sont très denses, des "amis" pourraient balancer un innocent.
                                                                      Pour conclure, si Yvan Colonna est vraiment innocent (ce que je suis bien incapable d’affirmer), la responsabilité de sa condamnation ne revient-elle pas plutôt au véritable coupable qui, s’il existe, vit caché et se garde bien de se dénoncer ?


                                                                      • jeananto 30 mars 2009 20:43

                                                                        Vous la connaissez bien mal la Corse. Premièrement l’Omerta est une légende, il y a comme partout des procès des témoins et des condamnations . Dans les villages la proximités est telle qu’il y a des inimitiés absolument incroyables parfois pour des broutilles ....
                                                                        L’être humain est ce qu’il est , il n’est pas différent en Corse, un bémol tout de même il y a une certaine prise de hauteur et un minimun de moralité sur les points importants.... et malgrès tout encore une certaine solidarité ...


                                                                      • epicure de samos 30 mars 2009 22:57

                                                                        N’en déplaise à Sampiero, je crois qu’il est bon de modérer nos enthousiasmes lorsqu’il s’agit de parler de nous-mêmes, les Corses.
                                                                        S’il n’est pas faux de dire que la Corse fut peu encline à dénoncer "ses" juifs, elle ne dénonça pas non plus — loin s’en faut — le statut qui leur fut imposé par Vichy et qui les excluait de toute vie sociale.
                                                                        La majorité des Corses étaient en effet plutôt favorable au Maréchal et la Résistance (au sens militaire du terme) fut pratiquement inexistante jusqu’en 1942, date à laquelle elle fut essentiellement le fait des communistes.
                                                                        Pour rappel, et sans vouloir froisser personne, seul le député Giacobbi refusa en 1940 les pleins pouvoirs à Pétain.

                                                                        S’il est vrai que les Juifs ne furent globalement pas persécutés, c’est beaucoup plus parce que les occupants Italiens, contrairement aux nazis, ne faisaient pas une priorité de leur extermination.
                                                                        Il faut néanmoins se souvenir que beaucoup de Juifs de sexe masculin (femmes et enfants étaient épargnés par la mesure) furent assignés à résidence à Asco et à Guagno.
                                                                        Et que lors du bref passage des nazis en Corse, 70 d’entre eux (tout de même) furent envoyés vers les camps d’extermination.
                                                                        Que quelques Corses aient caché des Juifs n’est pas faux.
                                                                        Mais de là à prétendre que la Corse toute entière défendit "ses" Juifs, c’est aller un peu vite en besogne.


                                                                        • Emmanuel Aguéra LeManu 31 mars 2009 00:38

                                                                          Sampe, il est temps d’aller voir plus loin toutes les choses intéressantes de la vie. L’article de Vivi m’a ravi, par exemple. Par contre il a fait un temps de cochon tout le WE sur Nice.


                                                                        • epicure de samos 30 mars 2009 23:39

                                                                          Je crois au contraire bien et même très bien connaître la Corse.
                                                                          Je suis Corse de père et de mère, j’y suis né, j’y ai vécu, j’y ai été élevé par mes grands-parents.
                                                                          Ma mère, mon frère et une bonne partie de ma famille y vivent encore et je reviens au village (dans mes deux villages devrais-je dire) aussi souvent que possible.
                                                                          Je sais, pour avoir moi-même vécu ce genre de situation, que les inimitiés peuvent surgir n’importe quand et pour n’importe quoi. Et je n’ignore pas qu’elles peuvent durer.
                                                                          Je sais également, comme vous, que l’omerta est un bobard à l’usage de ceux qui veulent voir chez les Corses un penchant collectif pour le crime.

                                                                          Je suppose cependant qu’un minimum d’amitié unissait ces hommes qui faisaient parti d’un même groupe clandestin.
                                                                          Et je persiste et signe.
                                                                          1) Soit Yvan Colonna faisait partie du commando qui a assassiné Erignac et, même si le procès fut notoirement inéquitable et mal mené, il n’a que ce qu’il mérite. Dans ce cas, je n’ai aucune raison de pleurer sur son sort.
                                                                          2) Soit il n’en faisait pas partie et la responsabilité du fiasco judiciaire auquel nous avons assisté incombe autant à une justice imbécile qu’au véritable meurtrier du préfet (s’il existe) et aux gens qui ne le dénoncent pas ou ne l’ont pas dénoncé.
                                                                          Suis-je assez clair ?


                                                                          • Emmanuel Aguéra LeManu 31 mars 2009 00:43

                                                                            Non.
                                                                            Vous voulez dire : A qui profite le crime ? Alors oui, bonne question, qu’on entend pas beaucoup poser, d’ailleurs, des fois qu’il y aurait des réponses évidentes...
                                                                            D’uatre question de simple bon sens ? ok :
                                                                            Qui cherche-t-on à protéger ? Pourquoi cet acharnement ? Pour la Veuve ? Faites-moi rire, bande de naïfs !
                                                                            Ca se paiera un jour. Comme tout.


                                                                          • Philippe Antonetti 31 mars 2009 19:51

                                                                            Vous qui connaissez bien nos rapports villageois et notre aptitude à passer de l’amitié au conflit, n’avez-vous pas été surpris par la gestion de la déposition de Pierre Alessandri par la cour.
                                                                            On commençait à avoir un début d’explication sur les raisons de l’implication d’Yvan Colonna par les conjurés et au lieu d’essayer d’en savoir plus, la cour a coupé court. C’est, à mon sens, le plus gros raté de ce procès, et l’occasion perdue de faire avancer la recherche de la vérité.


                                                                          • jeananto 31 mars 2009 20:34

                                                                            Cette présentation prête moins a confusion. Il ne faut pas tout mélanger non plus la Corse a été libéré en 43 la date de 42 que vous avancez n’est pas exate.

                                                                            Le gouvernement de Vichy n’avait pas besoin des nazis pour faire appliquer les lois d’exceptions, et je confirme que le contingentt Allemant était particulièrement important, il y a d’ailleurs un cimétière Allemand a Basta .. ; Etonnant que vous ne le sachiez pas. 

                                                                            Pour en revenir a l’affaire, le juge Wacogne vient d’être sanctionné , pourquoi ? 


                                                                          • Emmanuel Aguéra LeManu 31 mars 2009 21:38
                                                                            "Pour en revenir a l’affaire, le juge Wacogne vient d’être sanctionné , pourquoi ?"

                                                                            Je n’étais pas au courant, je viens de lire les articles... Interessant, moi qui parlais dans ce fil de siège éjectable...
                                                                            Ou bien serait-ce une grande lassitude de la part de ce juge ?
                                                                            Merde, s’il se suicide, Yvan double sa peine pour meutre aggravé (120 témoins occulaires dans la salle, et si l’un d’eux se retracte, on rétablit la peine capitale).

                                                                            							

                                                                          • epicure de samos 1er avril 2009 21:01

                                                                            Concernant le procès Colonna :
                                                                            Je suis d’accord avec la plupart des commentaires : c’était un procès piteux, mené par des magistrats dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils se sont montré partiaux, fort peu intelligents, peu intéressés par la manifestation de la vérité et trop enclins à satisfaire ce prince (notez la minuscule) qui pense encore nous gouverner.
                                                                            Pour ce qui est du crime lui-même (car c’est un crime, n’est-ce pas ?), je ne suis pas de ceux qui voient des complots partout et, que je sache, les militants nationalistes qui l’ont commis ne sont ni des barbouzes ni des types qu’une officine quelconque aurait pu manipuler.
                                                                            Ils ont commis cet acte en leur "âme et conscience" en croyant dur comme fer à leurs raisonnements fumeux et sans fondement… Pensant ressouder le mouvement par un acte d’éclat, ils ont tout foiré. Le crime n’a nullement profité, comme ils l’espéraient, à la "famille" nationaliste, mais il a mis en évidence une seule chose : en 40 ans d’existence, le FLNC et ses avatars successifs n’ont pas été fichus d’émettre le début du commencement d’une idée et sont retombés dans tous les travers du clanisme qu’ils s’étaient donné pour mission de combattre.

                                                                            Je repose donc la question différemment : si Colonna est inncocent, qui est le coupable ?
                                                                            Ni la justice, ni les flics, ni les membres du commando, ni la famille Colonna, ni les avocats d’Yvan, ni les journalistes n’ont été capables d’en désigner un autre.
                                                                            Pourquoi ?

                                                                            Concernant la Corse et les Juifs :
                                                                            Je réécris ce que j’ai déjà écrit.
                                                                            La Corse, pas très différente en cela du reste de la France, fut longtemps favorable au Maréchal. Et ce n’est qu’assez tardivement que la Résitance s’y est organisée, essentiellement autour des communistes (et de quelques gaullistes).
                                                                            Quant aux troupes nazies, elles n’ont été présentes en Corse que 5 mois, de l’été à septembre 1943 (date le la Libération). Elles ne faisaient que passer.
                                                                            Et c’est durant ce passage qu’ont été déportés les 70 juifs dont je parlais dans l’un de mes commentaires précédents.


                                                                            • vivi vivi 2 avril 2009 16:10

                                                                              "Je repose donc la question différemment : si Colonna est inncocent, qui est le coupable ?
                                                                              Ni la justice, ni les flics, ni les membres du commando, ni la famille Colonna, ni les avocats d’Yvan, ni les journalistes n’ont été capables d’en désigner un autre.
                                                                              Pourquoi
                                                                               ?"

                                                                              Pour les uns parce qu’ils n’ont pas bien fait leur boulot, pour le autres parce que ce n’est pas leur boulot. Vous allez comprendre qui sont les uns et les autres ou je vous aide ?


                                                                              • epicure de samos 2 avril 2009 19:28

                                                                                Chère Vivi,

                                                                                Je n’ai nullement besoin de votre aide pour comprendre et y voir clair.
                                                                                Dans votre esprit, démasquer le coupable, serait donc le boulot des seuls flics et magistrats.
                                                                                Et certainement pas celui des parents et amis (amis tout court et amis politiques) d’Yvan Colonna quant bien même celui-ci serait innocent comme l’agneau (ou le cabri…) qui vient de naître.
                                                                                Ni celui de ses avocats.
                                                                                Ni celui des journalistes qui se sont intéressés à l’affaire.

                                                                                Permettez-moi d’avoir une autre opinion.
                                                                                Je me berce peut-être d’illusions mais si j’étais un membre éminent de l’éminente famille Colonna, je me serais efforcé, depuis dix ans que dure cette histoire, de recueillir le maximum d’informations susceptibles de disculper un innocent et je les aurais communiquées à qui de droit.
                                                                                Pas forcément aux flics.
                                                                                Pas forcément aux magistrats.
                                                                                Mais peut-être aux avocats de l’innocent en question, avocats dont l’un d’eux au moins (Simeoni pour ne pas le nommer) aida Yvan Colonna pendant sa cavale et n’aurait sans doute pas hésité à abattre quelques cartes décisives s’il en avait eu en mains.
                                                                                Mais peut-être aussi, aux journalistes qui ont encore quelques armes pour se faire entendre (ne serait-ce qu’Agoravox…).

                                                                                Je ne peux pas croire que dans un village comme Cargèse, et pour voir plus large, dans le canton des Deux Sevi et dans celui voisin des Deux Sorru, où tout le monde sait à peu près ce que fait tout un chacun, je ne peux pas croire qu’en dix ans, rien, absolument rien, n’ait filtré sur l’implication d’un autre qu’Yvan Colonna.
                                                                                Vous me répondrez sans doute qu’en Corse l’honneur etc…
                                                                                Mais vous savez bien que l’honneur n’a plus cours depuis qu’un groupe de crétins a jugé bon de flinger un homme sans défense de trois balles dans la nuque.

                                                                                Je vous accorde que cela n’enlève rien, évidemment, à la nullité crasse de ce procès en appel qui donne de la police et de la justice françaises l’image d’institutions aux ordres.
                                                                                De ce point de vue, vous et moi sommes d’accord.


                                                                                • jeananto 4 avril 2009 11:57

                                                                                  @epicure :

                                                                                  Si justement il y a eut beaucoup de discussion sur le sujet et d’autres hypothèse émises, d’ailleurs tout cela a été largement commenté en son temps ... 


                                                                                  • epicure de samos 5 avril 2009 11:49

                                                                                    @Jeananto

                                                                                    Certes, il y a eu beaucoup (trop ?) de discussions et beaucoup (trop ?) d’hypothèses émises.
                                                                                    Malheureusement, elles étaient si peu convaincantes, comme était si peu convaincante la défense adoptée par l’accusé et ses avocats (nationalistes notoires), que Colonna a été condamné pour la deuxième fois.

                                                                                    Pour rappel, l’accusation s’est essentiellement appuyée sur les aveux et dénonciations détaillés et circonstantiés des autres membres du commando, aveux et accusations face auxquels leur rétractations et les témoignages de ceux qui n’ont aperçu le tueur que l’espace de quelques secondes ne faisaient vraiment pas le poids.

                                                                                    Perdus pour perdus, condamnés pour condamnés, les membres du commando qui avaient eu la légereté de balancer un "innocent", n’avaient qu’à donner le nom du véritable coupable (s’il existe vraiment) pour, du même coup, regagner un peu de leur honneur, faire éclater la vérité et rendre sa liberté à Colonna.
                                                                                    Ma conviction est qu’ils ne l’ont pas fait parce qu’ils n’avaient pas d’autre nom à livrer.

                                                                                    La très mauvaise qualité du procès entretient peut-être le doute mais n’enlève rien à cette réalité-là.

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