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Commentaire de Christophe

sur Mais qu'est-ce qui est Libéral ?


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Christophe Christophe 30 mars 2009 17:17

@Garlik,

Mais tous les capitalistes prônent le libéralisme ; qu’en pensez-vous ?

En fait Céphale cible très bien le problème, comme notre auteur d’ailleurs.

La caractéristique première de l’humain est qu’il est un animal politique ; la création de sociétés (tribus) est première par nature, elle précède chronologiquement tout besoin de structuration sociale (au sens large, incluant les échanges concrets et discrets).

A la question : Est-ce que le besoin d’organisation du facteur politique précède celui de l’économique ? est une question, à mon sens, difficilement décidable de prime abord.

Il semble bien que ces deux facteurs soient complémentaires, peut-être sur un pied d’égalité. Cependant, dans les tribus archaïques, les plus aptes à chasser chassaient, les plus aptes à pécher péchaient, les plus aptes à cueillir cueillaient, ... dans l’intérêt général de la tribu. Si il n’y avait pas d’échange économiques concret, ils étaient discrets mais nécessitaient tout autant une organisation. C’est bien l’organisation politique qui permettait se sélectionner les meilleurs dans chaque domaine nécessaire à la survie de la tribu (qui était le souci premier). Une partie des règles politiques ont pour but de régir le vivre ensemble indépendamment de toute activité économique, une autre a pour but d’organiser les besoins économiques de la société. Les études des tribus archaïques montrent bien que le politique est central et l’économique satellitaire, l’organisation politique est indispensable pour la vie en groupe, le facteur économique ne régit que les échanges qui ne sont qu’une partie de la vie de groupe.

Ce que Céphale lève, et je suis d’accord avec lui sur ce point, est que nous avons opéré une inversion de sens. Tant l’économique était organisé autour du politique, aujourd’hui nous organisons le politique en fonction de l’économique. Mais comme depuis le XIXème Siècle, nous nous considérons comme des Dieux (enfin l’économie est Dieu et les économistes sont les prêtres) nous avons inversé l’organisation naturel des sociétés humaines ; allant jusqu’à laisser croire, individualisme oblige, que nous pouvons être sans les autres (ce que toutes les sciences de l’homme réfutent) niant tout intérêt de groupe pour assoir l’exclusivité de l’intérêt individuel dans un groupe.

Le capitalisme, et son pendant le libéralisme dévoyé appelé communément libéralisme (cela permet de jouer sur les mots, n’est-ce pas Garlik) sont contre nature en arguant qu’on ne change pas la nature de l’homme ; ce qu’il ne s’est pas privé de faire pour assoir sa suprématie. smiley

Certes le libéralisme couvre, selon sa définition les deux branches : politique et économique. Dans une étude dichotomique de règles applicables dans ces deux domaines, nous parvenons à accepter que la délinquance en col blanc soit régie par des codes de bonne conduite (voir Parisot, spécialiste autoproclamée de ce genre d’esbrouffe) ne permettant aucune peine en cas de dommage, mais la délinquance sociale est de plus en plus punie (pour notre bien, je vous rassure smiley ).

Le libéralisme, tel que nous l’appliquons aujourd’hui, consiste bien à donner le plus de liberté possible dans la sphère économique même au détriment de la sphère politique. Alors que le libéralisme authentique devrait consister à trouver un juste équilibre entre ses deux constituantes.


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