Gorland j’adorai : iconoclastes, politiquement incorrects, gras, débile... etc... humour corrosif.
Le problème c’est le renouvellement de la formule et le fait que cet humour se soit érigé en quasi système politique. Ce qui pose plusieurs problème :
l’honneteté intellectuelle n’est plus assurée. Dans ce cas, on grossira les traits, non à dessein de faire rire mais aussi et surtout pour passer nos idées. On orientera notre politique editoriale, non sur la frappe tout azimut, mais sur de la frappe ciblée...etc...
le message moraliste, moralisateur ou politique brouille l’humour et interfère avec lui. Car on essaye de faire réflechir les gens dans le même sens.
Une fois la ligneéditoriale établie, on devient ce que l’on caricature : une institution totalement incapable d’autodérision. Impossible de se tourner en total ridicule car cela voudrait dire que nos idées sont ridicules. De l’humour sans autodérision (et il n’y a presque plus que cela hélas), n’est plus de l’humour.
Si on reprend Desproges par ex ; ce mec décapait grave tout azimut et se foutait aussi joyeusement de sa propre gueule. C’est la seule assurance de qualité et d’indépendance qu’on puisse avoir.
Tous ces "comiques" qui ne supporte pas la critique ou l’humour à leur égard, qui ne remettent jamais en question leur façon de faire et leur défauts et ne brossent des portaits que dans le sens qu’ils ont voulu sont la plaie de notre société.
Et Groland, a partir du moment où l’on sort de la grosse blague super conne et innocente, totalement osée et sans arrière pensée à un truc vagement moralisateur et des concepts "politiques", et bien on tombe dans ce travers. En tout cas y’a une dérive ; même si je me marre encore assez.
En humour il faut brûler les idôles, mais ce n’est pas pour en imposer d’autres....