Il y a le problème d’un gouffre de désir, la pointe vers le haut, qui pousse les possédants à toujours posséder plus. Je lisais hier comment sir Fred Goodwin de la Royal Bank of Scotland n’a pas supporté de voir la Barclays s’approprier ABN-AMRO et comment il a surpayé ce fruit empoisonné par d’énormes avoirs toxiques, conduisant son établissement à la banqueroute.
Il y a le problème distinct de la confiance dans les monnaies. Déjà les monnaies en métaux précieux impliquaient la foi en leur valeur mais maitenant la couleur est annoncée : elles sont dites "fiduciaires", c’est à dire basées sur la "fides", la foi qu’on leur accorde. Là on se souvient des dévaluations du Mark allemand dans l’entre-deux-guerres.
Hé bien les deux problèmes risquent toujours de se rejoindre : le gouffre du désir quand on n’a plus foi en rien.
Ces temps pourraient être propices (création massive de monnaie) pour le phénomène mais j’ai l’impression que l’on a encore un petit délai et le G20 n’aura pas été inutile en ce sens.
Cependant, sauf à croire aux miracles, nous ne nous en sortirons pas avant de comprendre le fond de ces deux problèmes : le désir humain et la fondation des valeurs.
Le plus tôt sera le mieux et je vous invite donc à vous plonger dans le travail de René Girard. Ces problèmes ont été posés et on ne doit pas être loin de la bonne réponse.