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Commentaire de Ecométa

sur La vérité sur le G20 de Londres !


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Ecométa Ecométa 6 avril 2009 11:50

 Le G20 : comme larrons en foire...



Les difficultés auxquelles nous sommes confrontées, bien sûr celles environnementales, auxquelles, par une sorte de prise de conscience assez générale, tout le monde parait sensible, mais également celle sociétales, comme politique, économique et sociale, qui, visiblement, comme par un fatalisme systémique, intéressent beaucoup moins ; ces difficultés sont de nature bien plus fondamentale que ce que pense ceux qui entendent nous diriger, voire diriger le monde !

 


Dans ce G20, la mondialisation de l’économie, en fait la seule mondialisation financière, ou le capitalisme financier, comme le libre échangisme ou le libre échange porté à son paroxysme, ou encore un libéralisme économique inconditionnel... forcément libertaire ; rien de tout ceci n’est réellement remis en cause, au contraire même ! En réalité tout ce qui a fait que nous en sommes là où nous en sommes, c’est à dire en pleine crise financière, désormais économique et sociale : rien, absolument rien n’est renié ; on peut même dire que tout est de nouveau plébiscité par ces larrons en foire... par ces larrons en mal de conquête de parts marché pour sauver leur mise !

 

Il est question, dans ce G20, d’une « économie mondiale ouverte » ! Culturellement, sauf chez les intégristes religieux, comme les « islamistes » ou encore les « créationnistes » américains, ou des tribus perdues non encore découvertes, le monde des humains est un monde de plus en plus ouvert, culturellement ouvert, donc, et du même coup, quoi de plus normal que les économies nationales soient elles aussi ouvertes... mais les économies nationales et non l’économie mondiale ! En effet, et sauf à l’étendre au système solaire, à la galaxie, ou au reste de l’univers, et en espérant qu’il existe des populations avec lesquelles nous pourrons commercer pour les aider à satisfaire leurs besoins, à moins que ce ne soit pour piller les richesses naturelles de ces nouveaux territoires : on ne peut l’ouvrir beaucoup plus cette économie dite mondiale !

 

Dans cette déclaration commune les contradictions sautent aux yeux dès le deuxième et le troisième paragraphe ! Alors que l’économie mondiale nie les économies nationales, leur rôle pourtant primordial en ce qui concerne la satisfaction des besoins individuels et sociétaux de leur population ; dans le paragraphe 2 cette déclaration il est question « d’une crise qui s’est approfondie et qui touche la vie des hommes, femmes et enfants dans tous les pays, et que toutes les « nations » doivent s’employer à résoudre en unissant leurs efforts. Une crise exige une solution mondiale ».

 

Il est mélangé, là, des problèmes nationaux qui exigent de vraie solutions nationales, d’économie et d’autonomie nationale, le plus possible d’autosatisfaction économique nationale, ceci, dans la mesure du possible, avec des problèmes mondiaux, en fait des problèmes d’échanges internationaux, et surtout des problèmes de spéculation internationale, qui exigent effectivement des solutions de régulation internationale et non mondiales ! Il semble, et bien sûr qu’elles s’intensifient, que « les difficultés qui touchent la vie des hommes, femmes et enfants dans tous les pays, dans toutes las Nations », ne datent pas de début 2008, du moins pour certains, car pour d’autres tout allait même très bien ; même parfaitement bien : au point qu’il n’était pas question de remettre en cause quoi que ce soit ! En fait ces difficultés économiques et sociales nationales sont liées à la mondialisation économique qui nie les économies nationales : qui nie les Etats-Nations ! En fait, et c’est tout de même un comble, alors que c’est la mondialisation économique qui devrait être remise en question, cette sorte d’unidimensionnalité économique qui réduit les Etats-Nations à une portion congrue et donc à un manque d’efficacité : il est demandé encore plus de mondialisation économique ! En matière de jusqu’au-boutisme crétin il est difficile de faire mieux !

 

Qu’est-ce que l’économie mondiale ? Est-ce un système économique à part entière ? Non, il n’y a pas à proprement parlé d’économie mondiale : il y a seulement un système d’échange internationaux ! Un système d’échanges internationaux complémentaire des économies nationales et qui ne constitue en aucune façon un système économique à part entière ! La mondialisation économique est un pur sophisme, une lubie des tenants et des aboutissants du libéralisme économique et de ses corollaires que sont le libre échangisme et le capitalisme financier.  Qu’est-ce que l’économie mondiale ? C’est l’ensemble des économies nationales ! Au sens stricte du terme d’économie, il n’existe pas, à proprement parler, d’économie mondiale : il n’y a que des économies nationales et un système d’échanges internationaux complémentaires des économies nationales ; des échanges internationaux, qui, en aucune façon, ne peuvent constituer une économie mondiale !  

 

Entre les bonnes intentions, celles qui figurent dans la Charte des Nations Unies, qui concernent tous les pays, ou encore celles qui président à la raison d’être de l’Union Européenne, encore que les dernières tentatives de « Constitutions Européennes » imposant le libéralisme économique comme système économique pose problème ; entre ces bonnes intentions et les réalités économiques et sociales, ceci, pas pour tous, mais hélas pour certains : il existe un véritable gouffre et même un véritable abîme ! Les choses commencent donc assez mal avec ce G20 car cette phrase du début de déclaration n’a pas beaucoup sens, elle est même pleine de contradictions et même d’incongruités ! Pour être crédible cette phrase de début de déclaration aurait dû être bien différente ; du genre remise en cause de la mondialisation économique ! Par exemple : « Nous estimons que la seule base solide, pour assurer la prospérité pour tous les peuples, consiste dans des « économies nationales » autonomes en mesure de satisfaire les besoins individuels et collectifs de leur population, et pas uniquement sur la satisfaction des seuls moyens mis en oeuvre par le capital ! Mais, et comme cette satisfaction ne peut être totale, parfaite, la perfection n’existant pas, ces économies nationales doivent rester ouvertes et commercer avec l’ensemble des Nations dans un système d’échanges internationaux, ceci, afin de combler leurs manques ou écouler, dans la mesure du possible, des surplus de production qui ne manqueront pas d’arriver. Mais des échanges internationaux, un système d’échanges internationaux qui doit faire l’objet d’une réglementation internationale efficace, et être basé sur un moyen d’échange pratique et original ; comme une monnaie d’échange, internationale, qui ne soit pas une monnaie nationale. Une « réglementation internationale », un « moyen d’échange » pratique et original au regard de l’existant, mais également des « Institutions » en mesure de contrôler et réguler ces échanges internationaux afin d’éviter tout forme d’impérialisme économique ou de spéculation !

 

Comme marron en foire ... on peut être désolé pour le Président Obama, qui semble de bonne foi et de bonne volonté, mais qui hérite d’une situation très difficile et qui doit faire ses preuves. Mais, et si on lit entre les lignes, il faut surtout sauver les Américains, qui, pourtant, sont à l’origine de tout ce fiasco économique mondial qui trouve ses origines dès la fin de la dernière guerre mondiale avec Bretton Woods ! En effet, car ce sont bien les Etats-Unis d’Amérique, désireux d’asseoir le dollar comme monnaie d’échange internationale, tout simplement leur impérialisme économique, qui ont mis en place ce jeux de dupe économique ; et encore eux qui en ont changé les règles selon leurs envies et leurs besoin particuliers : essentiellement monétariste ! Sauf à fausser tout jeu économique national, car elle permettrait alors d’exporter son chômage ou encore son inflation comme l’on fait les Etats-Unis d’Amérique depuis un demi siècle ; sauf à fausser toute règle économique de bon sens : aucune monnaie nationale ne doit être ou devenir une monnaie d’échange internationale !

 

Déjà, au sortir de la dernière guerre mondiale c’est ce qu’avait proposé J. M. Keynes avec le « Bancor », système de compensation monétaire international, et la Chine refait actuellement cette proposition d’une monnaie internationale spécifique. Il y a là une proposition que le G20 aurait été bien inspiré de prendre à son compte ; mais il ne l’a pas fait... nous sommes loin, nous nous éloignons même de plus en plus d’une sortie de crise car de nouveau nous donnons dans un jusqu’au-boutisme libéraliste économique libertaire et un libre échangiste paroxysme de libre échange et plus simple libre échange !   

 

 


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