Bonjour Charles,
excellent article, qui ouvre d’intéressantes pistes de réflexion.
Deux remarques :
1) quand vous dites :
"Aujourd’hui, apparaissent des organisations terroristes qui ne sont plus seulement des entreprises virtuelles agiles mais des « réseaux agiles » s’affranchissant des frontières géographiques et nationales, aussi pervasifs et résilients que les protocoles Internet par lesquels ils étendent, mobilisent et coordonnent leurs forces pour frapper au coeur des villes, défier ostensiblement les autorités et ensuite disparaître des viseurs anti-terroristes. L’émergence de ces réseaux terroristes agiles est concomitante à l’expansion de la société en réseaux et à la montée d’une « i-génération » vivant quotidiennement entre un mobile multimédia et un ordinateur portable, surpassant et outrepassant le jeu des grandes organisations classiques (l’État, la nation, l’entreprise, l’institution supra-nationale, etc).
La confrontation entre l’état et des réseaux non-étatiques agiles - terroristes ou criminels - est l’autre symptôme d’un conflit de générations. Les classes dirigeantes plus âgées sont des « migrants du numérique » qui ont toujours besoin « qu’on leur explique » ; les jeunes adultes urbains sont des « natifs du numérique » qui intériorisent la culture en réseaux et disposent donc toujours d’une longueur d’avance décisive sur les plans ",
ce n’est pas systématiquement vrai ; les pouvoirs étatiques ont commencé depuis longtemps à recruter dans les nouvelles générations, en particulier hackers et "cybergénies". (Ce n’est pas une affaire de génération : il m’est arrivé moi- même deux ou trois fois d’être surpris par des jeunes de quartier, d’apparence assez peu recommandables, qui se révélaient être des policiers en civil qui me présentaient leur carte...) Et, d’autre part, il paraît clair et bien établi que ce sont bel et bien les pouvoirs étatiques et leurs organes plus ou moins secrets qui ont fondé ces réseaux terroristes, qui les entretiennent et qui les manipulent.
2) aussi étonnant que celà puisse paraître, la culture de la société visée peut aussi jouer un rôle plus ou moins protecteur. Un exemple amusant , rappelez-vous l’affaire du Rainbow Warrior ( si celà n’est pas assimilable moralement à du terrorisme, il s’agissait néanmoins d’un cas de travail clandestin des plus douteux) :
Il semble bien que ce qui a abouti, dans ce cas précis, à l’arrestation du couple "Prieur", c’est la curiosité des habitués du port, et surtout un certain patriotisme "à l’anglo-saxonne", qui les a mené à signaler immédiatement les intrus suspects aux autorités ; c’est une réaction assez étrangère à des Français et qu’ils auraient difficilement pu imaginer !
Cordialement Thierry