Ça ressemble à du protectionnisme mais c’est en réalité bien différent, d’où l’article d’ailleurs. Reprenons l’idée de taxe localiste en remplacement de la TVA avec l’exemple de la fraise évoqué plus haut : à Perpignan, la fraise catalane serait moins taxée que la fraise nantaise donc la France ne privilégie pas sa production nationale. Pour le café c’est encore plus évident : il n’y a pas (enfin je ne crois pas) de producteur français donc en France c’est le café ivoirien ou éthiopien qui serait moins taxé que le café brésilien, il n’y a donc plus aucune « préférence nationale » dans le mécanisme.
Ensuite vous abordez le problème du pouvoir d’achat, et bien sachez contrairement aux idées reçues que beaucoup de consommateurs font déjà des économies en achetant directement aux producteurs locaux et pour le reste, là où il y a de grands écarts de prix entre le local et le lointain, la taxe localiste allègerait le coût du produit local et pèserait plus sur le produit lointain, beaucoup plus même si le produit vient du bout du monde (en l’occurence d’Asie pour le breton par exemple).
Enfin vous supposez que nous devrions accorder de lourdes contreparties pour faire accepter au monde entier un modèle localiste. Et bien j’y opposerais une contrepartie très simple : nous ne passerons pas au localisme si vous nous proposez un modèle limitant la gabegie écologique, notamment en matière d’épuisement d’hydrocarbures ou d’épuisement des ressources naturelles lié à l’usure des moyens de transport et autres structures routières par exemple, et nous ne passerons pas au localisme si vous nous proposez un modèle qui ne promet pas à nos concitoyens de violentes restrictions en termes d’emploi, de couverture de soins ou de moyens de subsistance pour les retraités par exemple. Et si le monde entier découvre le localisme et ses bienfaits pour l’avenir de l’humanité, les citoyens de tous les pays en feront la demande à leurs gouvernants et ne les soutiendront surtout pas s’ils s’y opposent sur la place médiatique internationale.