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Commentaire de ronchonaire

sur La stratégie du « benchmark » pipeau


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ronchonaire 10 avril 2009 12:58

Bel effort mais puisque nous en sommes à rétablir quelques vérités, allons-y franchement.

Sur les prélèvements obligatoires : les pays scandinaves ont effectivement des taux de PO plus élevés qu’en France ; néanmoins, ils ont aussi des déficits budgétaires et des taux d’endettement public nettement inférieurs à ceux de la France. En d’autres termes, les PO servent effectivement à financer la politique sociale dans les pays scandinaves parce que leur budget est bien géré alors qu’en France, cela fait déjà bien longtemps que les PO ne servent qu’à rembourser la dette et à payer les intérêts. On peut justifier un montant élevé de dépenses publiques, et donc de prélèvements ; mais il n’y a rien, absolument rien qui justifie d’avoir plus de 30 ans de déficits budgétaires sans discontinuer. C’est donc la combinaison PO-déficit qui est insupportable en France, pas les PO en tant que tels.

Sur la durée effective du travail : au delà des moyennes, il faut également regarder les variations d’une CSP à l’autre. Les chiffres de l’INSEE à ce sujet sont très intéressants : en gros, vous avez d’un côté les agriculteurs, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, qui travaillent allègrement plus de 50 heures par semaine ; et de l’autre côté les salariés, qui travaillent 35-36 heures par semaine. Il n’est donc pas totalement faux de dire que les salariés français travaillent peu.

Autre remarque, toujours sur la durée du travail : les comparaisons internationales prennent souvent comme indicateur la durée moyenne de travail des actifs occupés. Cette moyenne est influencée par deux variables qui, en France, ont tendance à la faire mécaniquement augmenter comparativement aux autres pays : le recours au temps partiel (plus faible en France qu’ailleurs, la France ayant choisi le chômage plutôt que le temps partiel) et le taux de participation au marché du travail (également plus faible en France, notamment pour les femmes).

En revanche, ces chiffres ne remettent pas en cause la conclusion citée dans l’article : il n’y a pas la moindre corrélation positive observée entre temps de travail et revenu ; si corrélation il y a, il semblerait même qu’elle soit dans l’autre sens, ce qui semble en plus assez logique : le développement économique s’accompagne en général de gains de productivité, qui se traduisent eux-mêmes par un recours moindre à la main-d’oeuvre.


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