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Commentaire de gonzague

sur Agression du bus : pourquoi nous ne lâcherons pas l'affaire !


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Gonzague gonzague 11 avril 2009 20:09

Fils,

Réponse en deux temps : "Vous voulez sans doute dire, citoyens français, ce qui de nos jours est le cas de n’importe qui le demande« . Si votre ton n’était pas si sérieux, je pourrais penser qu’il s’agit d’une plaisanterie. Les lois sont depuis quelques années si draconiennes qu’il est aujourd’hui devenu très délicat d’obtenir la nationalité francaise. Est en outre Francaise toute personne détenant la citoyenneté dudit pays. A moins que vous ne considériez que l’absurde jus sanguinis devrait prendre le pas sur le somme toute logique et sensé jus soli. Le cas échéant, je vous prierais aimablement de renoncer à la citoyenneté francaise, puisque vous refusez apparemment la législation de ce pays.

 »Cela n’en fait pas un français pour autant mais je suppose que vous voulez ignorer que notre peuple existe. Pour vous, nous ne sommes qu’une zone géographie à la croisée des chemins du monde« 

Certes non. »Nous« (ce »nous« me gêne, mais je joue le jeu et utilise vos termes) avons bien plus à proposer que des frontières sans cesse changeantes jusqu’en 1945. Nous avons une langue, des traditions, une certaine culture, nous avons également du pinard, du camembert, de la oule au pot. Nous avons aussi une littérature spécifique et une certaine idée un peu vieillote, il est vrai, du cinéma.

(Laissons-ici de côté l’aspect »humanitaire« ou encore l’accueil légitime de populations en quête de mieux-être. Ces points sont certes essentiels, mais vous ne les traitez pas, je me contente en conséquence des aspects que vous soulevez afin de tenter de vous montrer que l’image de la France que vous avez est tronquée par je-ne-sais-quoi)

Il serait faux de considérer que toutes ces traditions et ces différentes cultures auraient pu se développer sans les apports successifs de générations de migrants. Vous vous imaginez je suppose les états ou nations comme des macrocosmes avec des principes fondateurs sortis d’on ne sait où. Cette vision hégélienne de l’histoire (Volksgeist, esprit du peuple) est censée nous faire croire que la tradition serait une génération spontanée, que ledit esprit du peuple aurait quelque chose de génétique, d’atavique, voire même serait dorigine métaphysique. Or, et l’Histoire nous l’apprend, ce sont précisemment les Hommes qui font les lois et l’histoire, et avant de devenir des figures révolutionnaires ou créatrices au niveau »national", celles-ci se sont au préalable démenées sur des terrains microcosmiques les ayant naturellement influencé (travail, famille, patrie-un peu d’humour, vous me pardonnerez sans doute- voisins, etc.) De toutes ces rencontres ou expériences liminaires naissent des convictions et des aspirations ; en l’absence de diversité dans les contacts, nulle possibilité, logiquement, d’avancer.

Mais je vois que la mi-temps est terminée, je retourne voir les Girondins. Pardonnez mes possibles fautes, si Bordeaux gagne ce soir, ils sont leaders.
Je repasserai demain, je pense, il me faut sortir après le match.


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