M. Medioni,
A vous lire, il semblerait que la vérité médiatico-journalistique ne saurait être que Strauss-Khanienne.
Pour ma part, je suis juste un Segoliste, je ne suis ni journaliste, ni convaincu de détenir une quelconque vérité. Cependant, je ne puis m’empêcher de relever toutes les incohérences de forme et de fond contenue dans votre article. Soit dit-en passant, un article anti-Ségolène est toujours garanti de succès sur AgoraVox, vous jouez sur le filon, grand bien vous fasse, mais cette pratique du journalisme qui consiste à aller dans le sens de l’audience n’est-elle pas ce que vous reprochez précisément au système médiatique ?
En tout cas, vous reprenez allègrement les messages bien rodés de l’artillerie médiatique de DSK & Co, je vais les citer :
1. Ségolène joue la victimisation et pousse les média à relayer le message de la pauvre femme politique violentée par des machistes,
2. Elle a été sifflée parce qu’elle a été mauvaise oratrice mais pas pour des raisons partisanes,
3. Les militants segolistes qui ont assisté au débat ont changé d’avis après la prestation catastrophique de Mme Royal.
Alors :
(1) on voit mal pourquoi le camp de Ségolène chercherait à attirer l’attention des media sur cet épisode désagréable, son intérêt étant plutôt que tout le monde oublie au plus vite sa mésaventure.
(2) quand je vois quelqu’un peiner dans son discours, mon réflexe à moi n’est pas de siffler, surtout lorsque cette personne, au delà de tout est de longue date une éminente représentante du parti auquel j’appartiens.
(3) c’est peut-etre vrai que certains ont eu cette réaction mais d’autres témoignages font aussi l’état du processus inverse : des indécis qui ont été outrés par les huées et qui se sont rangés du coté de l’agressée.
Quand à l’accusation sous-jacente que Ségolène Royal influence les media dans leur couverture de la campagne interne du PS c’est une affabulation tellement grosse qu’elle en serait risible s’il n’y avait pas l’idée, derrière, que le public est assez stupide pour gober cela. La cellule media-com de Ségolène est son point faible le plus évident... et ce n’est pas elle qui est intimement proche d’une personnalité de renom dans le milieu journalistique avec un réseau extrêmement influent dans ce monde-là.
Votre conception du journalisme, M. Medioni, est assez étrange : raccourcis faciles, relation tronquée des faits, soutien ouvertement formulé pour l’un des protagonistes... Et vous seriez crédible pour jouer le rôle du journaliste pur qui veut pourfendre un système médiatique corrompu ? Soyons sérieux !