Vous avez également raison LIBANAIS de dire que les fermes de Chebaa ne sont qu’une excuse de Nasrallah pour garder ses armes. Ce Nasrallah qui cherche maintenant à renverser le gouvernement au risque de relancer une nouvelle guerre civile.
Les fermes de quoi ?
Avant 2000, peu de Libanais avaient entendu parler des fermes de Chebaa. Même aujourd’hui, personne ne connaît leur superficie, affirme An-Nahar.
Durant des semaines, le Liban tout entier a retenu son souffle, en attendant la fin de la guerre sur son sol. Quand enfin les Américains et les Français sont parvenus à une résolution au Conseil de sécurité, on aurait voulu que les choses aillent vite et qu’on tourne la page des guerres. Mais non, il reste, nous dit-on, un petit point à régler. Qu’est-ce donc ? Les fermes de Chebaa ! Chebaa, vous connaissez ?
Si l’on avait demandé aux Libanais ce que sont les fermes de Chebaa avant le retrait israélien du Sud-Liban en mai 2000, je parie qu’à peu près personne n’aurait su répondre. Et aujourd’hui, le monde entier s’en préoccupe comme s’il s’agissait d’une nouvelle Alsace-Lorraine. A l’époque cela avait abouti à la Première Guerre mondiale, qui a fait des millions de victimes.
Le retrait israélien avait pris de court la puissance tutélaire syrienne qui régnait alors sur le Liban. Nos “amis syriens” auraient bien aimé maintenir l’abcès dans la chair libanaise tant qu’ils n’auront pas récupéré le plateau du Golan. Mais ils n’ont pas mis longtemps pour se ressaisir et pour trouver une nouvelle cause sacrée : ces fameuses fermes de Chebaa. C’est seulement depuis que tout le monde en parle.
Tenez, en mai 2006, le journal An-Nahar avait publié un article sur la question de savoir si ces fermes recouvrent 19 ou plutôt 400 kilomètres carrés ! Il faut dire que les chiffres les plus fantaisistes circulent à ce propos, avec la caution “scientifique” de grands spécialistes en topographie de notre pays. Début 2006, le président de la République Emile Lahoud a fait une déclaration au Conseil des ministres selon laquelle il s’était opposé à la secrétaire d’Etat américaine en s’exclamant : “Mais comment puis-je reconnaître que le retrait israélien est total alors que 19 kilomètres carrés restent toujours occupés ?” Quant au Premier ministre Fouad Siniora, il aurait dit qu’il espérait un prochain accord frontalier avec Israël afin de récupérer les “30 à 42 kilomètres carrés” de ces fermes. La conclusion de tout cela revient au topographe Antoine Halabi, selon lequel il faut simplement se rappeler que le Liban possède ces fermes mais ne doit pas se laisser posséder par elles.
Albert Sarah, An Nahar dans Courrier International (http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=66523)