Je ne comprends pas quand, comment, mais surtout POURQUOI, Dieudonné serait devenu « fasciste » (selon l’auteur). Il me semble qu’il a combattu le fascisme activement, son parcours en témoigne, si l’on excepte ses provocations récentes fort douteuses :
Combat contre le Front national
Dieudonné, dans un premier temps, ne s’intéresse principalement qu’aux questions d’ordre social et identitaire. Engagé pour la « cause noire », il milite avec le « collectif Égalité » pour une meilleure représentation des Noirs ainsi que les autres minorités à la télévision et co-organise en 2000 la « marche nationale des peuples noirs de France »[47]. Il dénonce régulièrement un continuum colonial et esclavagiste[48] ainsi que le rôle des religions.
Partisan de la régularisation des sans-papiers, du droit de vote des
immigrés et du droit au logement, il soutient activement le DAL. Il est résolument engagé contre le Front national qu’il considère comme un « cancer »[49].
Ainsi, quand il s’engage plus sérieusement dans la politique lors
des législatives de 1997, à Dreux, c’est pour s’opposer à Marie-France
Stirbois, du FN.
En 1999, il achète la ferme de la Moufle à Vert-en-Drouais (canton de Dreux) pour la transformer en plate-forme culturelle, projet suscitant une polémique locale[50].
En 2000, il fonde un collectif d’humoristes européens anti-Haider[51]. La même année, il se déclare contre « les frontières géographiques, religieuses, ethniques, sociales » avec ses amis de la liste Les Utopistes aux élections régionales ; il réunira 4,77 % des voix.
Dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle 2002, il entend incarner la « troisième gauche verte ». Il présente par ailleurs l’esclavage comme la « tragédie la plus terrible de l’histoire de l’humanité » et met en garde contre « un deux poids deux mesures » dans l’indemnisation des descendants de victime de crimes historiques[52].
Ne parvenant pas à réunir les 500 parrainages nécessaires, il participe
aux législatives à Sarcelles, en compagnie de Joby Valente -
vice-présidente du COFFAD - pour affronter Dominique Strauss-Kahn[53]. Il se présente comme le candidat de « l’avant-garde de tout un continent en train de mourir »[54]. Accusé de communautarisme, il renvoie DSK à son propre communautarisme supposé[55] et met en avant le soutien que lui apporte le Parti des Musulmans de France[56]. Il recueillera 2,18% des suffrages.
« J’ai des positions politiques qui sont
radicalement opposées [à celles de M. Gollnisch] mais quand je vois ce
qui se passe aussi avec M. Gollnisch, retirer son travail à quelqu’un
sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit,
sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays.
C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles
simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus »[63].
« Il y a quelques années nous nous sommes
beaucoup battus avec Jean-Marie Le Pen. On ne peut faire la paix
qu’avec ses adversaires. Je pense qu’un jour la périphérie et les
extrêmes se rejoindront contre le centre. Les gens de l’extrême sont
très attachés à la justice. Ma rencontre avec Le Pen est un débat sur
le colonialisme, l’indépendance des pays africains, le nationalisme. Je
préfère que les gens débattent et ne soient pas d’accord »[84].