Bravo pour cet article passionnant !
Je pense pour ma part que la compétition et la hiérarchie sociale à laquelle elle conduit
sont profondément ancrées en nous, et qu’il nous est impossible de nous en séparer (à mon avis, la théorie de l’évolution, la Volonté de puissance ou encore la Psychanalyse sont des cadres théoriques qui permettent de le démontrer. De façon plus anecdotique, retenons que « l’homme est un loup pour l’homme »).
Un « contrat social » est une mise en forme de la compétition, pour qu’elle soit acceptable et acceptée par les membres de la société concernée, il en fixe les règles et le « but » au nom de « valeurs supérieures ». Il me semble que la compétition a toujours été pratiquée, mais avec des règles et des buts différents : dans la société féodale par ex. la compétition entre les aristocrates se matérialisait par le décompte de ses quartiers de noblesse, sa proximité avec le Roi, etc.
Ce qui nous pose problème aujourd’hui est que la compétition n’est plus qu’économique, matérialisée par la consommation ! Toutes les autres formes de compétition dont vous parlez ne visent finalement qu’à participer à cette compétition suprême !
Il me semble que les changements que vous appelez en filigrane ne pourront s’effectuer que si l’on change les règles et les objectifs de la compétition et que le contrat social puisse garantir qu’elle est à peu près équitable. L’Histoire nous montre que beaucoup de choses ont été tentées, que beaucoup de formes de compétition ont existé, mais qu’une seule a un tout petit peu fonctionné : la méritocratie garantie par l’Etat-Nation. Je pense que se trouve là un espoir, la difficulté étant de définir la « structure » ou « l’organe » pouvant apporter cette garantie.