Bonjour à tous,
voilà un fil tout à fait eemplaire. Normal l’article va à l’encontre de préjugés et stéréotypes, tout en étant un exemple de manipulation.
En fait, nous voilà typiquement face à des faits-divers utilisés à des fins idéologiques.
Nous parlons ici des violences conjugales. Sujet habituellement traité sous l’angle des « femmes battues ». Ici l’auteur souhaite s’attacher au sort des « hommes battus ». Nous sommes face à un premier stéréotype, car la violence n’est pas uniquement physique. Il suffit d’imaginer une situation banale : un couple se dispute, la tension monte, on arrive à un point où la communication devient impossible et paf, le coup part d’un côté ou de l’autre. La situation reste « exceptionnelle ». On peut difficilement parler de « violence conjugale », pourtant l’échange a été « physique ». De même que la fessée (aussi discutable soit-elle) mise à un enfant dans un moment d’irritation passager me semble difficilement mériter le qualificatif « de maltraitance à enfant », en tout cas en France où elle est culturellement bien implantée (même si elle semble en régression).
On peut tout aussi bien imaginer un couple, où l’un ou l’autre des partenaires (ou les deux), exerce en permanence sur le conjoint un « harcèlement moral », fondé sur le chantage, l’insulte, la dévalorisation. Nous pouvons ici évoquer le concept de « violences conjugales ».
Deuxième idée reçue, apparue sur le fil, tant de la part d’intervenants masculins que féminins, pour qu’un des conjoints use de violences physiques, il faut qu’il y ait un désavantage physique (en terme de force) de celui qui est battu. Quelle connerie ! Je conseille le film québécois « Léolo », qui illustre parfaitement l’ineptie de pareille croyance dans l’une de ses scènes. Un jeune homme subit des brimades incessantes de la part d’un caïd. Il décide donc de faire de se muscler. A force de soulever de la fonte, il devient un imposant gaillard. Un jour, il croise de nouveau le caïd. Ce dernier recommence à le brimer, à lui mettre quelques gifles, le gaillard s’écroule en pleurant, sans rendre un seul des coups. La force physique sans la force mentale n’est rien.
Troisième stéréotype, le conjoint violent est un « salaud » ou en l’occurence « une salope ». Le postulat étant ici que chacun est parfaitement maître de soi, en toute circonstance. Imaginez donc un couple où l’un des conjoints est un grand dépressif à tendances suicidaires. On peut, il me semble, facilement imaginer la violence qui peut y régner.
Le problème que me pose cet article est différent. Il existe des hommes victimes de violences conjugales, soit. Leur nombre est probablement sous-estimé, et le taux de déclaration est certainement inférieur à celui des femmes. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le fil, et d’essayer d’imaginer ce que serait le même fil sous un article concernant les « femmes battues ». Je pense qu’on y plaisanterait moins. Le concept de « violences faites aux femmes » est aujourd’hui majoritairement reconnu par la société, ce n’est pas le cas du concept de « violences faites au conjoint ».
Mais il me semble que « l’homme battu » ici évoqué, a un rôle idéologique. Celui de minimiser les violences faites aux femmes. En gros, il y a des « hommes battus » donc cessons de nous préoccuper des « femmes battues ». D’ailleurs un des intervenants a mis en lien le site la cause des hommes. C’est exactement équivalent au concept de « racisme anti-blanc ». Essayer de faire croire que dans une société majoritairement dirigées par des « hommes à taux de mélamine faible », ceux-ci serait les victimes des « minoritaires » de façon sinon supérieure, au moins équivalente.