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Commentaire de Naja

sur Justice et prison : la « stratégie du choc » vécue


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Naja Naja 18 avril 2009 11:31

Bonjour Airbus,

Merci pour ce témoignage.
Je pense que c’est important de pouvoir lire des témoignages comme le votre dans les medias « courants ». (On en trouve sur les sites dédiés à la question, comme http://www.oip.org/ , mais il faut les chercher)

Pardonnez le ton quelque peu théorique, en apparence, du propos qui suit mais un point m’intrigue....

Vous insistez pour dire qu’il n’y a pas que des déviants ou des grands criminels en prison mais aussi des petits délinquants et même des innocents. Pas que des condamnés mais aussi des prévenus.
Comme si les indignités faites aux détenus pouvaient trouver justification si ces derniers avaient commis des crimes atroces. Ou comme si à l’inverse, elles étaient plus intolérables si commises sur des personnes qui n’avaient fait de mal à personne ou commis seulement de petits larcins.
Pourtant, à lire vos développements en commentaire, vous ne semblez pas partager ce sous entendu. Ne serait-ce que pour des raisons relatives au bien collectif. Comme vous, je pense que si l’on s’interroge sur le sens de la peine carcérale et les objectifs qu’elle vise pour la société, c’est tout aussi inquiétant (voir plus ?) de constater que loin de favoriser l’amendement des personnes coupables de crimes ou de délits graves sur les personnes, elle donne raison à la violence et à l’absence de considération d’autrui.

Je comprends très bien que vous teniez à préciser que vous n’avez pas violé ni tué ni agressé qui que ce soit. Ce n’est pas cela que je commente.
Je trouve utile aussi de rappeler que les prisons ne sont pas remplies de salauds comme certains aimeraient le penser.
Mais je suis toujours un peu gênée de voir ce rappel fait dans le contexte d’un discours qui dénonce les pratiques contraires aux droits de l’homme ayant cours en milieu carcéral en France. Serait-ce parce que ceux qui ne s’en offusquent pas les cautionnent en se référant aux pires (à leurs yeux) criminels et en affirmant que ces derniers méritent de souffrir et de ne pas être traités comme des hommes ?

Comme vous - je suppose - j’ai beaucoup de mal avec ce genre de réflexions. Les droits de l’Homme s’appliquent à tous les hommes et les pires criminels sont aussi des hommes, n’en déplaise à notre image de l’Homme.


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