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Accueil du site > Actualités > Société > Justice et prison : la « stratégie du choc » vécue

Justice et prison : la « stratégie du choc » vécue

Amis lecteurs, suite à un article sur le jeune Belkheir (24 ans) dont le suicide a été relaté dans rue 89, je viens en toute modestie apporter mon témoignage sur la détention en France pour une procédure en correctionnelle. A ce jour la France compte 49 suicides pour 2009 dans ces zones de non droit (et combien plus encore hors murs...). Au delà du récit – un parmi tant d’autres - mon but n’est pas de créer des réactions du genre « c’est qu’il le méritait » ou « c’est bien fait » voire même « la prison c’est le quatre étoiles » mais plutôt de réfléchir sur les conséquences psychologiques mais surtout sociétales que vous et moi devrons affronter. En effet tous détenus - a de très rares exceptions- n’ont pas vocation à rester en détention : un jour ou l’autre il faudra sortir !

Après la fin de ma garde à vue me voilà placé dans un camion cellulaire. Le gendarme ne me laisse prévenir personne et c’est pieds nus, sans chauffage [octobre], sans lumière dans une boîte de 70 cm2 que je part pour un trajet de 6h. Malade et ayant voyagé de nuit je suis débarqué à B. à minuit. Entre ma mise en détention et la possibilité d’écrire il faut compter 10 jours (les courriers étant lus par le juge d’instruction). Moralité : amis, et surtout mes parents lancent des avis de recherche sur mon département. N’ayant pu prévenir qui que ce soit, j’accuse simplement la justice d’enlèvement.

Le but de telle méthode me fais penser ‘à la stratégie du choc’ de Naomi Klein. Dans l’état il s’agit de me couper de mon tissu social en créant un choc (pas de contact) et de poursuivre avec ce qu’il convient bien d’appeler une déportation. Citoyens que vous soyez innocents, coupables ou prévenus vous ne vous appartenez plus !

Le lendemain je suis présenté devant un juge d’instruction. Pas de réponse au ‘bonjour’ de ma part (ni même du ‘au revoir’). Après réflexion, il me paraît plus qu’évident que la non réponse de cette magistrate n’est pas due à un manque de temps ou d’argent (sourire !) mais qu’il s’agissait bien de me faire comprendre que je n’étais rien, que je n’existais pas ! La stratégie est donc la même : détruire l’intégrité de la personne. D’ailleurs les fouilles sont un moyen supplémentaire pour vous déstructurer par l’humiliation. Vous n’êtes qu’un bout de viande, un futur numéro d’écrou, rien d’autre. Lors de la signature du mandat de dépôt, je demande ‘mais alors j’ai tout perdu’, qu’elle a été la réponse du juge. Devinez......’bein oui’. On ne peut être plus clair !

Je prends possession d’une cellule au CP (centre pénitentiaire) de L après un transfert de B. Elle fait partie de ces nouvelles prisons sorties de terre en un temps éclair. Il n’y a pas photo au niveau hygiène/qualité de vie c’est la formule un des prisons mais ce n’est pas l’hôtel de luxe avec tout confort. De l’électronique en veux-tu en voilà (portiques électroniques, détecteurs infrarouge, caméras, écrans de contrôle à chaque étage...), bref pas d’humanité. Dès à présent et avant de l’oublier je tiens à dire que les surveillants ont fait leur boulot et que je n’ai pas eu à m’en plaindre. Je sais que cela n’est pas le cas partout, disons que je suis tombé peut-être au bon moment et au bon endroit. Tous le personnel de surveillance s’appelle ‘surveillant’, en clair vous ne pouvez mettre aucun prénom sur les visages. Complètement déstructuré, le 1er symptôme qui apparût chez moi est une perte très importante de mémoire et de concentration. Mais la stratégie de choc doit continuer. Du matin au soir et du soir au matin, j’ai été entouré de stimulus dont les conséquences ont été de me plonger dans un stress permanent.

-Sondage tous les jours [passage d’une barre de fer sur les barreaux]. Fouille de la cellule. Haut parleur. Lumière jaunâtre avec tous les murs blancs. Bruit des verrous. Alerte, alarme, les cris etc....

Le 2ème symptome est celui de la paranoïa. Vous ne dormez plus, vous écoutez comme la bête traquée le moindre bruit, la peur au ventre que demain sera encore pire. Ce monde hostile vous oppresse et l’idée du suicide arrive. Les surveillants ont-ils parlé de vous aux autres détenus ? faut-il s’aventurer en promenade et qu’est-ce que ce nouveau vocabulaire ? : missile, fax, mitard, prétoir, CIP (conseiller d’insertion et de probation), cacheton, gamelle, baveux etc....Le pire, je crois, est d’entendre taper sur une porte en plein milieu de la nuit. Des fois c’est un détenu, prisonnier de ses souffrances, qui supplie pour voir quelqu’un ou alors d’autres fois un suicide à l’étage supérieur et dont l’arrivée des pompiers fait grand raffut. Vous pouvez crever l’âme en paix, les surveillants de nuit n’ont plus les clés pendant leurs rondes (depuis que des surveillants ont tabassé des détenus dans le silence tout relatif de la nuit). Entre le passage à l’oeilleton et la récupération des clés par le chef du bâtiment compter une bonne 1/2 d’heure. Pour le sujet candidat au suicide, la nuit sera menu spécial : être réveillé toutes les 2 heures (cellule allumée et obligation de montrer signe de vie en bougeant). Cela ressemble bien aux méthodes du docteur Ewen Cameron, grand ‘torturologue’ de la CIA des années 50. Des douleurs terribles me prennent au coeur, je suis marqué dans ma chair. J’accuse tout simplement la justice d’acte de torture.

J’ai rencontré tous types de détenus : analphabète (gens du voyage), des ouvriers d’usine, des intellectuesl (thèse, licence), des handicapés (triple peine pour eux : prisonnier de leur liberté, prisonniers de leurs névroses, prisonnier de leurs handicaps) mais aussi des jeunes de 18 à 85 ans. Je m’arrête quelques instants sur ‘Gaston’, 85 ans. La 1ère fois que je le vois, c’est accroché à la manche d’un surveillant, pantoufle aux pieds en direction de l’UCSA (antenne de soin en milieu carcéral). Pensez donc à cet âge : ouie bien diminuée et réactivité qui se compte en minute. Son regard est complétement perdu et je me dis -excusez de cette violence- qu’il faut être des chiens pour en arriver là. Je le rencontre de nouveau à la bibliothèque et les quelques détenus que nous sommes avons vite fait de se douter du pourquoi il est là : vous savez, les médias en parle tous les 2 jours comme de l’ennemi de l’intérieur qu’il faut stigmatiser afin d’attiser le cerveau reptilien du pékin moyen. Le pervers à la sortie des écoles ! j’oubliais il y a maintenant les utra-gauchistes....sorry

Lors des correspondances, j’ai retrouvé un peu de mon intégrité, mais face à la douleur de mes proches, à la réalité qu’il faut se faire qu’une grande partie de votre tissu social est détruit (article dans les journaux[balancer à la vindique populaire], les on-dit etc..), le suicide revient à la charge. Il s’agit bien de mettre fin à ses jours en vue d’arrêter ce jeu de massacre et non pas comme le prétendent les juges ‘à cause d’un souci psy...et patati et patata, nous ni sommes pour rien et blabla...’. Vous êtes détruit, il n’y a plus d’avenir point ! 4 mois sans un courrier de mon avocat, sans une visite de sa part, sans une réponse rien ! Sujet non dit mais si tu ne payes pas, tu peux toujours attendre ! Au nom de tous ces malheureux, détruits à tout jamais dans leurs corps, leurs têtes, (car il en restera toujours quelque chose) j’accuse tout simplement la justice de crime de guerre.

4 mois plus tard, c’est l’heure de l’extraction. Comme son nom l’indique c’est dans la douleur que cela a lieu. Enchaîné comme un toutou voire entravé, je me retrouve devant le juge d’instruction ayant bien l’intention de lui dire ses quatres vérités, elle qui était si prompte à faire éclater sa vérité. Ni une ni deux, elle m’informe de ma mise en liberté (certes provisoire) parce que j’avais dit la vérité. Je n’ai même pas été capable de lui donner mon code postal, c’est pour vous dire l’état ! Ni une ni deux, n’ayant subit aucun contre interrogatoire me voici ‘vomi’ de la prison à 500 km de chez moi à 19h. Autre choc...Contrôle judiciaire, procès sine die, absence de réponse aux courriers avocats/juge, tissu social brisé, paranoïa et moults névroses, tout va bien la politique de terreur peut continuer...

Chers lecteurs mon histoire n’a pas d’importance en soi sur les détails mais dans l’actualité d’aujourd ‘hui elle permet de prendre du recul sur le fond. A quelque niveau que se soit de la société, l’état installe la peur : explusion, garde à vue, huissier, contrôle voiture tous les 5 km etc...afin de faire régresser la population en l’infantilisant et donc de lui faire accepter tout et n’importe quoi. Dans la justice, système héritée de l’inquisition (créer un aveu coûte que coûte), les résultats sont probants : Outreau, Patrick Dills, peut être Colona etc... et maintenant voler 2 tranches de jambons peut vous faire passer pour un criminel très dangereux sans que personne ne s’en offusque d’ailleurs. Prise d’ADN à tout va, fichage, contrôle judiciaire sur 3,4,5 ans tout est bon pour que la peur soit permanente et ainsi empêcher la moindre rébellion. Le casier judiciaire faisant le reste et plombe définitivement vos perspectives de projets. A l’heure où cet article est écrit nous avons atteint au moins 64000 détenus en France. Je vous site Alvaro Gil-Robles  : ‘de ma vie, sauf peut-être en Moldavie, je n’ai vu un centre [Beaumettes] pire que celui-là ! c’est affreux’. C’est un euphémisme Monsieur ! La violence appelant la violence, que fait le détenu à sa sortie de prison : il récidive. Et l’on peut se dire, aux vues des réactions de certains citoyens face à celles-ci -dont on ne cherchera pas à s’expliquer- que l’on a bien avancé ! La machine du tout sécuritaire s’auto-alimente.

Devant autant de mépris des juges, devant autant de névroses ‘attrapées’ en centre de détention, devant autant d’événements indicibles dans les prisons, il viendra le temps où le mouvement va s’inverser. Avis à la population : attention au retour de boomerang énorme dans le civil (sortie des condamnés) qui sera proportionnel aux souffrances endurées au nom du peuple dans ces zones de non droits. Les prisons fabriquent une haine incommensurable, vous ne pouvez même pas imaginer. Le système pénitenciaire dans ce pays est sur la voie de la folie ! de l’autisme ! Et maintenant ce sont les surveillants qui se suicident ! mais shut....

Vous remarquerez que dans toute cette litanie d’horreur, que ce soit dans les médias ou dans la presse le principal acteur n’est jamais cité. Il s’agit du juge. Car enfin, qui signe l’arrêt de mort ? Tout le monde à en tête le grand carriériste Burgaud et ses grands besoins de justice. Pas d’émotion, pas de regrets, pas de remords, rien ! Faut-il être né salaud ? et combien d’exemples comme ça...N’importe qui peut se retrouver devant ces personnes qu’il faut bien qualifier de sadiques (voir à ce propos le témoignage des enfants du juge Laroche). Les juges se cachent derrière l’indépendance, la loi ou le secret de l’instruction mais dans la prison ou la population cela ne trompe personne ! Leurs silences cachent peut-être quelque chose d’inavouable...

Il me semble qu’il est temps de vous donner la parole, même si beaucoup d’idées appellent à plus de développement. Je passe le témoin...Je fais un clin d’oeil à Alain Draperi, que j’ai connu en détention et dont je conseille le livre (pour approfondir ou pour réfléchir sur les difficultés de la réinsertion : par exemple la nécessité de s’inventer une identité virtuelle...)

‘prison-récidive-insertion’ édition Edilivre (18.50 euros)

Extrait : ’Tant que ce problème [la réinsertion] ne sera pas réglé, nos prisons resteront des dépotoirs, de vulgaires abattoirs au sein desquels l’administration, faute de moyen, ne fera qu’assurer l’élimination sociale du condamné’

A vous Didier, Christophe, Sylvain, Greg, Alain et bien d’autres revenus de ces camps de la mort.

PS : merci de votre indulgence pour mon 1er écrit que je réalise ici (structure, expression etc...).


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20 réactions à cet article    


  • christian 17 avril 2009 11:46

    je suis d’accord et plus que d’accord sur les conditions que vous décrivez, inacceptables, e surtout inacceptable le peu de réactions de la société, hmmes politiques, droite, gauche, centre, NPA, ecolo, dont aucun ne fait de ce sujet un combat ou une priorité sociale.

    Par contre nous dire en 2 mots ce qui vous a valu d’être conduit à la case prison sans pouvoir prévenir vos proches : falgrant délit ? et quel délit ?

    De toute façon ce la n’excusera en rien vos conditions détention , mais éclairera je pense la peine et ses modalités en relation avec le délit.

    De plus vos mettez en cause les avocats, j’aimerai, bien aussi les entendre, ici.

    Et surtout, il ne doit pas y avoir beaucoup d’incarcérés capable de relater leurs conditions avec la qualité de votre prose, c’est tout à votre honneur.


    • DIOGENE DIOGENE 18 avril 2009 14:11

      A l’auteur
      Très bon article, qui fait froid dans le dos !
      Mais si çà nous glace sur place de lire ce qu’endurent les gens dans nos prisons du « Pays des droits de l’Homme », qu’est-ce que de le vivre ? Un cauchemard dont on ne sort sans doute qu’en dormant. Et bienvenue la Fiole, qui en jargon de taular signifie le cocktail de psychotropes administrée aux prisonniers pour les calmer. 
      On vous répondra que bien des taulars ont mérité ce qui leur arrive...jusqu’au jour où vos détracteurs s’y retrouveront pour pas grand chose « car aujourd’hui tout le monde peut se retrouver en prison comme tout le monde risque un jour d’être SDF »
      Alors aux soit-disant « bien pensants », essayez de vous mettre ne serait-ce qu’une heure dans la peau d’une personne arrêtée et incarcérée dans ces conditions inhumaines. Si vous êtes un vrai Humaniste, vous serez révoltés.
      Et pour Christian, qu’importe la raison de la détention, on doit traiter un Humain aussi bien et surtout mieux que nous traitons nos animaux de compagnie .



    • ASINUS 17 avril 2009 11:51

      yep , je songe au bourreau de Marjorie une petite voisine de 15 ans , son bourreau est dans un de vos « camps de la mort »dingue je n arrive pas a pleurer , quand au boomerang dont implicitement vous nous menacez , baste entre les fauves deja dehors et ceux
      qui sortiront ils nous faudra apprendre survivre de toute façon victimes notre sort indiffere
      peut etre que « justicier » on nous ecouterais.....


      • appoline appoline 19 avril 2009 15:05

        @ Asinus,
        Je n’arrive pas à m’enlever de l’esprit, la douleur, la peur ressenties par les victimes. Les conditions de détention sont sans doute loin d’être idéales, mais qui parle des victimes, qui elles, n’ont pas choisi de se faire agresser. Alors, Airbus, quel a été votre méfait pour que je puisse compatir ? Vous avez à un moment ou un autre méprisé la loi et mis à part quelques exceptions qui peuvent le justifier, vous êtes passé de l’autre côté de la barrière. Que voulez-vous ? De la compassion ? Chacun à son libre-arbitre ; faire ou ne pas faire. Les victimes, elles, méritent qu’on s’y arrête, pas vous.


      • Naja Naja 19 avril 2009 15:55

        @ Appoline,

        A la lecture de votre commentaire, je m’avise que j’aurais peut-être dû préciser, dans mon commentaire ci-dessous, que j’avais été victime de la barbarie de l’Homme.

        Je sais trop que nombreux sont mes concitoyens à penser que les victimes n’ont que faire des conditions carcérales, et qu’à la limite, ces dernières estimeraient que ce qu’elles ont subi devrait empêcher que l’on s’intéresse à la question des indignités commises en prison. C’est ainsi que nos politiques le présentent en tout cas.

        Vous déplorez que l’on ne parle pas des victimes. Je déplore qu’on utilise leur souffrances en justification de positions qui ne les concernent en fait pas. La conséquence étant que désormais, la simple mention du mot victime donne des boutons à beaucoup. A l’indifférence succède ainsi la raillerie.
        Non que je vous tienne pour responsable de la rudesse d’autrui. Je regrette simplement que vous convoquiez en renfort d’un point de vue qui n’appartient qu’à vous ce que vous imaginez de la douleur de personnes que vous ne connaissez pas.


      • calach calach 19 avril 2009 18:47


        @ Naja
        Félicitations pour votre réaction. Il y a effectivement 2 problèmes qui doivent être traités séparément. D’un côté les victimes qui réclament Justice et soutien de la société. Il est compréhensible qu’elles ne soient pas entièrement satisfaites. De l’autre la sanction des coupables (et surtout pas des innocents...).
        La privation de liberté est une sanction qui doit être respectée et respectable.
        Or, la totale déshumanisation des lieux d’enfermement ne peut pas être considérée comme une sanction complémentaire pouvant satisfaire un besoin de vengeance inassouvi. C’est seulement un aveu d’échec de la société qui enlève à la sanction son caractère respectable. 
        Utiliser la souffrance des victimes pour justifier cet échec est une mauvaise direction car la déshumanisation des prisons est toujours source de nouvelles victimes et d’un engrenage sans fin.


      • appoline appoline 19 avril 2009 20:54

        @ Naja,
        Veuillez m’excuser, peut-être me suis-je mal exprimée. J’ai de la compassion pour le smicard qui se fait voler sa voiture, pas pour celui qui la vole. J’ai de la compassion pour la personne âgée qui se fait escroquer, pas pour celui qui l’escroque ; la liste est non exaustive.
        Les conditions de détention en France, sont sans doute à la mesure de ce que le contribuable veut verser, c’est à dire le moins possible pour des individus qui ne l’ont pas respecté. Pour certains détenus, l’univers carcéral français est même trop confortable. C’est une erreur de vouloir faire culpabiliser les français sur le mal-être de ses taulards, car si c’est la justice qui les envoie au trou, ce n’est pas elle qui les a forcé à y aller. On joue, on perd, on paie.


      • RebelBird RebelBird 12 mars 2010 15:00

        Non, non et non, la justice n’est pas là pour faire souffrir les criminels. Lorsqu’une peine de prison est requise, il s’agit d’une privation de liberté, point. Les mauvais traitements n’ont pas leur place dans le domaine de la détention.

        Une peine de prison permet la vengeance, la réinsertion, la prévention et l’isolement.
        - la vengeance : il est évident que la violence attire la violence... qui elle même attire la violence. Nous sommes dans une démocratie, le pays des droits de l’homme. Tu m’as fait du mal donc je vais te détruire, ce n’est pas comme ça que ça marche. La vengeance ne saurait justifier les mauvais traitements. Si la peine était de faire souffrir les détenus, ce serait écrit, noir sur blanc dans le code pénal or, justement ,c’est le contraire qui est écrit. Ce type a été très méchant en violant la loi alors on va violer la loi pour se venger mais si c’est nous, c’est bien ? N’importe quoi.
        - la réinsertion : Dans le cadre de la réinsertion, les mauvais traitements sont totalement contre productifs. Plus tu ressors en vrac de prison, brisé par la société et moins tu veux en faire partie, c’est logique. On ne devient pas soudain super pote avec celui qui nous hait et nous a détruits.
        - la prévention : si tu es très vilain, tu iras en prison et tu en souffriras. Plus les prisons sont horribles et plus les braves gens ont peur d’y aller alors ils respectent la loi. Ce serait efficace si on le médiatisait. Hey oui, pourquoi pas ? Entrons dans les prisons avec des journalistes, faisons témoigner les surveillants, les détenus. Filmons les cellules sordides et surpeuplées. Là, ce sera efficace et quelle image nous donnerons de la France ! Dans les faits, les seuls qui médiatisent l’état des prisons en France sont ceux qui veulent qu’il change. Ce n’est pas un hasard si les conditions de détention en France sont un sujet tu et honteux, il n’y a pas de quoi s’en réjouir. Année après année, la commission européenne des droits de l’homme nous regarde un peu plus sévèrement. Si c’est à la façon dont elle traite ses criminels que l’on voit la grandeur d’une nation, alors nous régressons.
        - l’isolement : cet homme est un criminel, extrayons le de la société ; en prison au moins, il ne fera pas de mal... aux honnêtes gens. Là encore, pourquoi maltraiter ? Une fois en prison, quelles que soient les condition de détention, on reste privé de sa liberté et séparé du monde.

        Je ne conçois pas qu’on puisse justifier objectivement les mauvais traitements. Si demain un criminel tue les membres de ma famille dans des conditions atroces, je désirerai surement les pires horreurs pour lui mais ça ne sera pas de l’objectivité et le système est ainsi fait que ce ne sera pas à moi de prendre les décisions. C’est très bien comme ça. La justice doit être objective. Le pathos est mauvais conseiller.

        Pensez-y sans haine, sans manichéisme démagogique. Pensez à la grandeur de notre nation et à l’image qu’elle affiche, aux leçons qu’elle donne au sujet des droits l’homme sans pour autant balayer devant sa porte. Pensez que la justice peux se tromper, notamment à votre sujet. Pensez enfin que les détenus en prison, privés de leur liberté, privés d’une partie de leurs droits sont avant tout des hommes.


      • Airbus Airbus 17 avril 2009 13:28

        Bonjour à tous, et vous remercie pour votre participation.

        Bien loin de moi de faire du sentimentalisme. Je répondrais d’avantage à ASINUS (sin^-1 ?).

        Je n’ai violé personne, tué personne, braqué personne...et je ne cherche pas à vous faire pleurer. Je ne suis pas bourreau et j’ai vu en prison des personnes pour défaut de permis, petit vol, sans papier etc... Ces lieux de privation ne sont pas des dépôts uniquement de déviants...il y a innocents, prévenus, et condamnées. Je cherche simplement à sortir le débats de ces arguments ’primaires’ qui ne résoud en rien les problèmes à venir. Nous voyons tous ce qui s’est passé avec Outreau : des mois de liesse populaire appelant au meutre et après défense dudit peuple pour les prévenus, cherchez l’erreur.

        Comprenez moi bien dans mon article, je ne menace personne, je dit simplement ce que j’ai vu : des personnes qui ne remettent pas en cause le besoin de s’amender, mais qui sous la présence de supplément de peines (encore de la prison, des avis comme le votre, vindique etc...), ne verront alors en nous tous un complice du système, un sytème qui veut les détruire. Dans votre réaction, vous mettez de facto très bien la problèmatique : comment la société accepte ses ’fous (sens très large)’. A travers votre écrit j’y vois une certaine violence. Au delà vous posez c’est vrai le cas des victimes mais il me semble exclure dans mon artcile les cas ’criminels’, n’y étant pas je me ferais bien d’apporter un jugement à l’emporte-pièce. Je pose simplement une question : est-ce qu’un jugement ’intelligent’ même s’il a fait une victime, empêchera t’il une nouvelle victime. De mémoire je vous site une prison plutôt modèle en corse pour les déviants sexuels : ils sont sur un espace énorme (je ne sais plus combien) avec des maisonnettes, ils ont la clé autour du coup. Ils travaillent et donc indemnisent, ils font un travail psychologique etc... Leurs seules obligations est d’être à une certaine heure dans leurs maisonnettes. Ces personne sont donc coupées de la société physique afin de s’amender et d’éviter la récidive, ils indemnisent etc..mais ils ne subissent pas des tortures ou ne le vivent pas comme telles. Je comprends que ce terme dérange, mais quand j’ai vu un détenu qui demandant à être soigné d’une dent, et finie par perdre un oeil à cause d’une infection, je ne peut pas accepter de dire ’c’est ce qu’il mérite’, même s’il a tué je ne sais qui. Pour ouvrir le débat je serais partisan d’instaurer dans les prisons des plans massifs de scolaire afin de ’surpasser’ notre cerveau reptilien toujours si prompt à réagir à des instincts dans le but de comprendre ce que l’on a fais, de prévoir des projets, de parler vraiment de réinsertion etc... Les frustations sont partout dans la société...danger ! Merci à vous tous encore


        • mouton-garou mouton-garou 17 avril 2009 15:40

          Bonjour Airbus,

          Merci pour votre premier article instructif et bien rédigé. Vous cernez bien la stratégie du choc (bon bouquin d’ailleurs) à laquelle sont confrontés nombre de détenus qui, ne l’oublions pas, sont parfois enfermés pour des broutilles depuis la loi sur la récidive.

          « les médias en parle tous les 2 jours comme de l’ennemi de l’intérieur qu’il faut stigmatiser afin d’attiser le cerveau reptilien du pékin moyen »
          J’adore cette phrase, c’est rare de croiser des gens qui rapproche le comportement humain avec la structure du cerveau, vous ne seriez pas un scientifique ?
          Je ferai juste une remarque anodine sur ce que vous nommez le cerveau reptilien, il me semble que vous confondez avec le cerveau mammalien qui est le siège des émotions et des comportements irréfléchis (par comparaison avec des comportements raisonnés du cortex)
          http://fr.wikipedia.org/wiki/Cerveau_triunique

          Cordialement


        • Martin D 17 avril 2009 13:59

          bon article, bon témoignage de l’invraisemblable de nos prisons...dire que nous sommes soit-disant un pays civilisée....pourquoi le bracelet electronique n’est pas généralisée ???


          • ASINUS 17 avril 2009 14:09

            bonjour , merci de votre reponse , vous remarquerez que j ai pris votre recit pour authentique sans vous demander de vous justifier en quoique ce soit votre parole
            n’ a pas besoin de mon aval moral pour que je l approuve ou la conteste.Les temps sont durs dans les lieux d exclusion de la société vous n etes pas sans avoir remarqué
            que pour la population dites« libre » du moins sa majorité les temps sont à la terreur
            economique vous comprendrez que la situation de ceux qui de leur volonté ou contre leur gres sont placés en detention passe en second , pour revenir au « bourreau » ou autre coupables avérés j entend bien que la sanction doit etre la privation de liberté et uniquement cela reste que nous sommes quelques un a penser les peines un peu faibles et pas a l aune du préjudice subit par les victimes, je vous rassure ma demande
            de sanctions a la « férocité » exemplaire inclus egalement les prevaricateurs economiques dotés ou non de mandat d élu.

            ps pour ma part je n assimile pas forcement la criminalité a l abscence de scolarité
             le salopard auquel je faisait allusion etant doté d’un cursus scolaire plus que conséquent


            • lolet lolet 17 avril 2009 14:38

              Bon article !
              Merci !


              • calach calach 17 avril 2009 16:04

                Votre article s’appuie sur le vécu et suffit à expliquer l’augmentation du nombre de suicides en prison. Le suicide devient la porte de sortie d’un systéme inadapté et dépassé par la politique de répression.
                Certains diront que les coupables doivent payer. Je veux rappeler seulement queques chiffres : 65000 détenus dont 30 % en détention provisoire (20 à 22000) qui doivent bénéficier de la présomption d’innocence car parmi eux il y a en permanence environ 1000 innocents (Il suffit de se reporter au nombre annuel de demandes d’indemnisation pour détention injustifiée).
                Or, la loi de la violence carcérale s’applique de la même façon aux innocents, aux présumés innocents en attente de jugement pour un délit ou crime dont ils sont coupables et aux condamnés.
                Pire que cela. La violence est souvent plus agressive dans les maisons d’arrêts (détention provisoire) que dans les centres de détention pour les longues peines (Manque de travail, Surpopulation, Mélange des genres).
                On peut comprendre que les victimes d’agressions considérent que la répression n’est pas assez forte. Mais il y a aussi des victimes de la garde à vue et de la détention arbitraires qui considérent que le systéme répressif (basé sur la torture morale systématique dès la 1ere convocation au commissariat) est de plus en plus terrifiant.
                N’oublions pas que le nombre de garde à vue est passé de 330 000 en 2002 à 578000 en 2008 (+ 75 %).
                Nous sommes donc tous des présumés coupables en puissance et nous risquons tous de connaître un jour les conditions moyennâgeuses dénoncées dans cet article.


                • syl8555 18 avril 2009 00:56

                  Alors que la France est censée se conformer aux exigences européennes, le Comité européen de la prévention de la torture juge que les effets de la surpopulation (manque d’hygiène, aucune intimité, risques de viols et agressions, parloirs limités, accès au soin retardés ou refusés...) dans le milieu carcéral français s’apparentent à un traitement inhumain et dégradant. Avis partagé par Amnesty International, l’Observatoire International des prisons, la Cour Européenne des droits de l’homme...

                  Même la justice française le reconnaît : un ancien détenu à Rouen a obtenu 3.000 euros de l’Etat pour avoir été soumis à des conditions de détention dégradantes. Il a vécu 3 ans dans 9 m2 pour 3, avec 1 personne dormant au sol, et l’obligation de faire ses besoins à la vue des autres. Les experts médicaux au procès ont estimé que cela revenait à demander à une personne de vivre dans des toilettes. Sachant que ces conditions de détention sont partagées par la majorité des prisonniers aujourd’hui, il ne faut pas s’étonner des drames actuels, de la violence engendrée envers soi-même ou ses codétenus...

                  Un détenu, quoi qu’il ait fait (ou pas d’ailleurs...les erreurs existent), reste un être humain. Et pour ceux qui pensent qu’ils méritent d’être traités ainsi, ils se trompent lourdement, car cette situation ne rend service à personne au final.

                  Ni aux détenus, humiliés et risquant parfois leur vie...
                   
                  Ni aux surveillants qui subissent une agressivité ambiante, due essentiellement aux tensions générées dans un contexte où la dignité de la personne est la dernière des priorités. 

                  Si les mesures de sécurité sont nécessaires dans de tels lieux, les conditions dans lesquelles se déroulent certaines fouilles (à la vue de personnes étrangères à la procédure, où en présence d’un nombre injustifié de surveillants), ou les fouilles non justifiées (quand elles se répètent alors que la personne n’a fait que changer de bâtiment sous la surveillance constante de surveillants...) ne vont certainement pas non plus apaiser un climat déjà tendu.

                  Ni à la société qui récupère des personnes endurcies ou brisées à la sortie...
                  La prison ne doit pas être un hôtel 4 étoiles, mais il existe un minimum de décence et d’humanité. Et c’est la base pour qu’elle remplisse son autre rôle : la réinsertion. Elle est sensée se préparer dès le premier jour de l’incarcération. La position de tous ceux que cette situation indiffère peut éventuellement tenir sur le court terme (celui où la personne est en prison), mais tous sortent un jour. Et actuellement, tout est fait pour que la seule issue possible soit la récidive...avec d’autres victimes...Un cercle vicieux qui pourrait se rompre avec plus de respect pour le détenu.

                  Comme le dit le contrôleur général des lieux privatifs de liberté :
                  « certains ont la conviction que plus le régime carcéral est dur, moins grande est la récidive. C’est tout le contraire. Plus on traite mal les gens en détention, plus ils ont la haine de la société. On est en plein paradoxe : les prisons n’assurent pas en réalité leur mission de sécurité. »
                   »« L’idée selon laquelle les détenus l’ont bien mérité est une idée ancienne et l’idée selon laquelle un traitement dur en détention est une réponse à l’infraction commise est malheureusement partagée par l’opinion. Ce n’est pas du tout ma conception des choses. Je crois au contraire que la réinsertion passe par le respect des personnes et des conditions de vie normales, sans compter le lien le plus large possible avec l’extérieur. »


                  • DIOGENE DIOGENE 18 avril 2009 14:40

                    Si vous mettez un agneau dans une prison Française, il aura deux genres de réaction.
                    1) Au bout d’un certain temps, variable selon l’individu, il se suicide. L’actualité quotidienne nous en apporte la preuve.
                    2) S’il a un peu de défenses naturelles, il deviendra un fauve dangereux à sa sortie et tuera ( finalement, c’est aussi un acte suicidaire par procuration, car il finira par être tué par les FDO)

                    Qui ce fauve va-t-il tuer ?
                    En premier celle ou celui qui a déposé plainte.
                    En second le Magistrat qui l’a fait incarcérer.
                    Dans tous les cas, la prison génère des dangers pour la population en général.
                     


                  • Naja Naja 18 avril 2009 11:31

                    Bonjour Airbus,

                    Merci pour ce témoignage.
                    Je pense que c’est important de pouvoir lire des témoignages comme le votre dans les medias « courants ». (On en trouve sur les sites dédiés à la question, comme http://www.oip.org/ , mais il faut les chercher)

                    Pardonnez le ton quelque peu théorique, en apparence, du propos qui suit mais un point m’intrigue....

                    Vous insistez pour dire qu’il n’y a pas que des déviants ou des grands criminels en prison mais aussi des petits délinquants et même des innocents. Pas que des condamnés mais aussi des prévenus.
                    Comme si les indignités faites aux détenus pouvaient trouver justification si ces derniers avaient commis des crimes atroces. Ou comme si à l’inverse, elles étaient plus intolérables si commises sur des personnes qui n’avaient fait de mal à personne ou commis seulement de petits larcins.
                    Pourtant, à lire vos développements en commentaire, vous ne semblez pas partager ce sous entendu. Ne serait-ce que pour des raisons relatives au bien collectif. Comme vous, je pense que si l’on s’interroge sur le sens de la peine carcérale et les objectifs qu’elle vise pour la société, c’est tout aussi inquiétant (voir plus ?) de constater que loin de favoriser l’amendement des personnes coupables de crimes ou de délits graves sur les personnes, elle donne raison à la violence et à l’absence de considération d’autrui.

                    Je comprends très bien que vous teniez à préciser que vous n’avez pas violé ni tué ni agressé qui que ce soit. Ce n’est pas cela que je commente.
                    Je trouve utile aussi de rappeler que les prisons ne sont pas remplies de salauds comme certains aimeraient le penser.
                    Mais je suis toujours un peu gênée de voir ce rappel fait dans le contexte d’un discours qui dénonce les pratiques contraires aux droits de l’homme ayant cours en milieu carcéral en France. Serait-ce parce que ceux qui ne s’en offusquent pas les cautionnent en se référant aux pires (à leurs yeux) criminels et en affirmant que ces derniers méritent de souffrir et de ne pas être traités comme des hommes ?

                    Comme vous - je suppose - j’ai beaucoup de mal avec ce genre de réflexions. Les droits de l’Homme s’appliquent à tous les hommes et les pires criminels sont aussi des hommes, n’en déplaise à notre image de l’Homme.


                    • Airbus Airbus 22 avril 2009 16:07

                       

                      Chers amis lecteurs,


                      C’est avec un grand plaisir que je vois mon article s’entouré de vos nombreux commentaires, ô combien nécessaires pour faire avancer les choses (peut être pour moi même aussi) et vous en remercie encore.


                      De ce que j’ai vu de ces lieux qu’est la détention, je ne souhaite à personne dit mettre les pieds. De mon point de vue aucun détenus ne méritent pareil traitements que ce soit en correctionnel, criminel ou assise. C’est inadmissible.


                      Autre problème que je soulève, est celui des surveillants. Parce que je l’ai vécu -et loin de faire du sensationnalisme - je viens vous le conter quant bien même il faut accepter l’hallali de certains, afin de montrer qu’un suicide peut aussi s’enclencher sur une parole ou un acte anodin..


                      Quelques jours après mon arrivée, un soir à la gamelle (repas), le surveillant m’informe que j’ai dix minutes pour faire mon pactage et qu’on va m’emmener à Fleury. Je me retourne en direction de la table afin de prendre le couteau et de me poignarder. In extremis, le surveillant me dit que : ‘c’est pour rigoler’. Je ne lui en veut pas plus que ça, puisque le lendemain lors des promenades, j’ai appris qu’il avait fait sa blague à tout l’étage. Beaucoup de mes compagnons l’on pris à la rigolade et cela m’a permis de dédramatiser...c’était moins une. Ce qui me semble le plus inqiétant c’est d’avoir un surveillant seul pour 60 détenus et qui au maximun à 25 ans. A cet âge je ne suis pas sûr qu’il soit à la hauteur de l’exercice.


                      De façon plus large, les surveillants peinent à travailler dans ce milieu complétement d’héshumanisé et l’équilibre entre ces deux mondes reste aléatoire. Les pressions existent et dans la maison d’arrêt où je me trouvais un surveillant s’est retrouvé à la fin de son service (sur le parking avec sa voiture) face à une bande de la cité pour s’expliquer sur ses agissements dans les murs de la prison. Inversement, par mon récit, une certaine violence peut se retourner contre le détenus. Je n’ai jamais eu (outre cette histoire) à me plaindre du personnel pénitentiaire mais je crois qu’ils sont les premiers à pouvoir témoigner d’un désastre sanitaire et social. Je tiens à souligner que mon point de vue ici n’est pas une parole d’évangile, il exite d’autres prisons, d’autres personnes, d’autres histoires...


                      Parce que les rapports sur la détention coûlent à flot dans ce pays et que malgré les déclarations de l’Europe, cela bouge -mais surtout pas trop vite- comme un escargot, j’en vient souvent à me demander pourquoi ? A ce jour les suicides en france dans les centres de détentions ne sont plus commentés sur décision des responsables pénitentiaires ! Quelque chose à se reprocher, à cacher ? Un détenu qui travail peut espérer au mieux gagner 200/300 euro par mois pour 40 heures/semaine [Victimes vous comprendrez donc pourquoi les condamnés ne vous rembourserons quasiment rien ]. Existe-t’il un droit du travail en prison ? N’ayant pu faire de recherche sur Google, je n’ai pas à ma connaissance, avoir entendu un juge s’indigner devant la mort des adolescents à la prison de Lyon ou Metz et des actes indiscibles de ci de la. Ils ne sont en rien responsables ? Ayant bénéficié des activités scolaires et de lectures gargantuesques de livres issus de la bibliothèque, je n’ai vu que des ‘élèves triés sur le volet’ en nombre quasi nul (50 sur un total de 900). Manque de moyen ou de motivation de détenus ? Pourquoi le monde médical met-il tant d’entrain à prescrire des des camisoles chimiques (cacheton en langage des prisons...) ?


                      Va-t’on enfoncer les portes d’orées des alcôves poussièreuses de tous ces juges carrieristes pour demander des comptes ? Va-t’on séquestrer, comme certains patrons, ces personnes suffisantes, qui parafent des actes de mort social ?


                      Pour tous citoyens qui serait amené à prendre le chemin de la préventive sachez que le motif le plus souvent formulé à votre égard sera ‘pour ne pas faire pression sur d’éventuel témoin’. Grand fantasme de la justice..20000 pensez donc !.


                      Citoyens nous sommes tous à différents niveaux des détenus. Que ce soit dans des murs de prisons, dans des murs idéologiques (média, politique...), dans des murs psychologiques (cerveau mammalien, névroses...) ou même dans des murs économiques (travail qui tourne en routine, endettement, peur de perdre son emploi...) nous nous devons de réagir. Quelque soit votre niveau social, scolaire pour vaincre cette machine politico-judicio-fantasmatico-economique, parlez entre les barreaux, faîtes passer le message de cellule en cellule. Seul façon, à mon humble avis, d’éviter la stratégie du choc. Merci.


                      • 9thermidor 25 avril 2009 12:11

                        il faut ajouter une donnée à cette affaire :

                        le suicide est devenu un fait de société majeur

                        il y a plus de morts en France par suicide que lors des accidents de la route.

                        il faudrait calculer le ratio : nombre de suicides en prison / nb total de suicides


                        • insertion 6 mai 2009 13:49

                          Je dis merci à Airbus de m’avoir cité.
                          Je réagis avec un décalage certain. Je subis, tous les jours, les affres de la détention.
                          Je tourne en rond, aucune perspective pour ma sortie prochaine.
                          Je suis « conditionnable » à partir de juillet et je me débats pour trouver un ticket de sortie.
                          Je vous invite à visiter mon blog que je nourris plus ou moins régulièrement :
                          Je vois qu’asinus est dans tous les coup...
                          http://insertion.centerblog.net

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