Non, non et non, la justice n’est pas là pour faire souffrir les criminels. Lorsqu’une peine de prison est requise, il s’agit d’une privation de liberté, point. Les mauvais traitements n’ont pas leur place dans le domaine de la détention.
Une peine de prison permet la vengeance, la réinsertion, la prévention et l’isolement.
- la vengeance : il est évident que la violence attire la violence... qui elle même attire la violence. Nous sommes dans une démocratie, le pays des droits de l’homme. Tu m’as fait du mal donc je vais te détruire, ce n’est pas comme ça que ça marche. La vengeance ne saurait justifier les mauvais traitements. Si la peine était de faire souffrir les détenus, ce serait écrit, noir sur blanc dans le code pénal or, justement ,c’est le contraire qui est écrit. Ce type a été très méchant en violant la loi alors on va violer la loi pour se venger mais si c’est nous, c’est bien ? N’importe quoi.
- la réinsertion : Dans le cadre de la réinsertion, les mauvais traitements sont totalement contre productifs. Plus tu ressors en vrac de prison, brisé par la société et moins tu veux en faire partie, c’est logique. On ne devient pas soudain super pote avec celui qui nous hait et nous a détruits.
- la prévention : si tu es très vilain, tu iras en prison et tu en souffriras. Plus les prisons sont horribles et plus les braves gens ont peur d’y aller alors ils respectent la loi. Ce serait efficace si on le médiatisait. Hey oui, pourquoi pas ? Entrons dans les prisons avec des journalistes, faisons témoigner les surveillants, les détenus. Filmons les cellules sordides et surpeuplées. Là, ce sera efficace et quelle image nous donnerons de la France ! Dans les faits, les seuls qui médiatisent l’état des prisons en France sont ceux qui veulent qu’il change. Ce n’est pas un hasard si les conditions de détention en France sont un sujet tu et honteux, il n’y a pas de quoi s’en réjouir. Année après année, la commission européenne des droits de l’homme nous regarde un peu plus sévèrement. Si c’est à la façon dont elle traite ses criminels que l’on voit la grandeur d’une nation, alors nous régressons.
- l’isolement : cet homme est un criminel, extrayons le de la société ; en prison au moins, il ne fera pas de mal... aux honnêtes gens. Là encore, pourquoi maltraiter ? Une fois en prison, quelles que soient les condition de détention, on reste privé de sa liberté et séparé du monde.
Je ne conçois pas qu’on puisse justifier objectivement les mauvais traitements. Si demain un criminel tue les membres de ma famille dans des conditions atroces, je désirerai surement les pires horreurs pour lui mais ça ne sera pas de l’objectivité et le système est ainsi fait que ce ne sera pas à moi de prendre les décisions. C’est très bien comme ça. La justice doit être objective. Le pathos est mauvais conseiller.
Pensez-y sans haine, sans manichéisme démagogique. Pensez à la grandeur de notre nation et à l’image qu’elle affiche, aux leçons qu’elle donne au sujet des droits l’homme sans pour autant balayer devant sa porte. Pensez que la justice peux se tromper, notamment à votre sujet. Pensez enfin que les détenus en prison, privés de leur liberté, privés d’une partie de leurs droits sont avant tout des hommes.