Chers amis lecteurs,
C’est avec un grand plaisir que je vois mon article s’entouré de vos nombreux commentaires, ô combien nécessaires pour faire avancer les choses (peut être pour moi même aussi) et vous en remercie encore.
De ce que j’ai vu de ces lieux qu’est la détention, je ne souhaite à personne dit mettre les pieds. De mon point de vue aucun détenus ne méritent pareil traitements que ce soit en correctionnel, criminel ou assise. C’est inadmissible.
Autre problème que je soulève, est celui des surveillants. Parce que je l’ai vécu -et loin de faire du sensationnalisme - je viens vous le conter quant bien même il faut accepter l’hallali de certains, afin de montrer qu’un suicide peut aussi s’enclencher sur une parole ou un acte anodin..
Quelques jours après mon arrivée, un soir à la gamelle (repas), le surveillant m’informe que j’ai dix minutes pour faire mon pactage et qu’on va m’emmener à Fleury. Je me retourne en direction de la table afin de prendre le couteau et de me poignarder. In extremis, le surveillant me dit que : ‘c’est pour rigoler’. Je ne lui en veut pas plus que ça, puisque le lendemain lors des promenades, j’ai appris qu’il avait fait sa blague à tout l’étage. Beaucoup de mes compagnons l’on pris à la rigolade et cela m’a permis de dédramatiser...c’était moins une. Ce qui me semble le plus inqiétant c’est d’avoir un surveillant seul pour 60 détenus et qui au maximun à 25 ans. A cet âge je ne suis pas sûr qu’il soit à la hauteur de l’exercice.
De façon plus large, les surveillants peinent à travailler dans ce milieu complétement d’héshumanisé et l’équilibre entre ces deux mondes reste aléatoire. Les pressions existent et dans la maison d’arrêt où je me trouvais un surveillant s’est retrouvé à la fin de son service (sur le parking avec sa voiture) face à une bande de la cité pour s’expliquer sur ses agissements dans les murs de la prison. Inversement, par mon récit, une certaine violence peut se retourner contre le détenus. Je n’ai jamais eu (outre cette histoire) à me plaindre du personnel pénitentiaire mais je crois qu’ils sont les premiers à pouvoir témoigner d’un désastre sanitaire et social. Je tiens à souligner que mon point de vue ici n’est pas une parole d’évangile, il exite d’autres prisons, d’autres personnes, d’autres histoires...
Parce que les rapports sur la détention coûlent à flot dans ce pays et que malgré les déclarations de l’Europe, cela bouge -mais surtout pas trop vite- comme un escargot, j’en vient souvent à me demander pourquoi ? A ce jour les suicides en france dans les centres de détentions ne sont plus commentés sur décision des responsables pénitentiaires ! Quelque chose à se reprocher, à cacher ? Un détenu qui travail peut espérer au mieux gagner 200/300 euro par mois pour 40 heures/semaine [Victimes vous comprendrez donc pourquoi les condamnés ne vous rembourserons quasiment rien ]. Existe-t’il un droit du travail en prison ? N’ayant pu faire de recherche sur Google, je n’ai pas à ma connaissance, avoir entendu un juge s’indigner devant la mort des adolescents à la prison de Lyon ou Metz et des actes indiscibles de ci de la. Ils ne sont en rien responsables ? Ayant bénéficié des activités scolaires et de lectures gargantuesques de livres issus de la bibliothèque, je n’ai vu que des ‘élèves triés sur le volet’ en nombre quasi nul (50 sur un total de 900). Manque de moyen ou de motivation de détenus ? Pourquoi le monde médical met-il tant d’entrain à prescrire des des camisoles chimiques (cacheton en langage des prisons...) ?
Va-t’on enfoncer les portes d’orées des alcôves poussièreuses de tous ces juges carrieristes pour demander des comptes ? Va-t’on séquestrer, comme certains patrons, ces personnes suffisantes, qui parafent des actes de mort social ?
Pour tous citoyens qui serait amené à prendre le chemin de la préventive sachez que le motif le plus souvent formulé à votre égard sera ‘pour ne pas faire pression sur d’éventuel témoin’. Grand fantasme de la justice..20000 pensez donc !.
Citoyens nous sommes tous à différents niveaux des détenus. Que ce soit dans des murs de prisons, dans des murs idéologiques (média, politique...), dans des murs psychologiques (cerveau mammalien, névroses...) ou même dans des murs économiques (travail qui tourne en routine, endettement, peur de perdre son emploi...) nous nous devons de réagir. Quelque soit votre niveau social, scolaire pour vaincre cette machine politico-judicio-fantasmatico-economique, parlez entre les barreaux, faîtes passer le message de cellule en cellule. Seul façon, à mon humble avis, d’éviter la stratégie du choc. Merci.