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Commentaire de aude guignard

sur Les associations de victimes : de lieux communs en dérives


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aude guignard 19 avril 2009 14:54

« la différence réside dans le fait que la maladie peut apparaître quelques 50 ans après l’exposition à l’amiante. » la sortie du déni peut se faire 50 ans après les fatis pour les victimes d’incest, ce sont des faits avérés au Canada, pays où n’existe pas de prescription pour les agressions sexuelles sur mineurs, et où des victimes portent plainte des dizaines d’années après les faits ; les procès ont lieu, et les juges réussissent à juger. Les juges français seraient ils plus sots que les canandiens ?

« Il n’est pas rare de voir des innocents emprisonnés par les paroles sacralisées de l’enfant ou plus généralement de la pseudo-victime. »

par contre, en France comme dans bien d’autres pays, seule une petite minorité de victimes ont droit à un procès, en raison de la prescription et des classements sans suite qui forment la grande masse des réponses judiciaires à une plainte déposée par une victime d’inceste. De plus la très grande majorité des victimes n’osent jamais aller déposer plainte. donc si votre phrase est vraie, l’inverse est encore plus vrai : il est rare de voir les coupables emprisonnés, même si ceux-ci occupent beaucoup de places dans les prisons, en raison de la (trop) grande fréquence des agressions sexuelles et viols sur mineurs en France.

« La victime est choyée, se complait, ne se sent pas seule, mais n’avance pas et ne sort pas de cette posture victimaire. » Erreur manifeste ! 1/sortir de l’illusion qu’on est le seul enfant à avoir vécu des abus sexuels (illusion commune à la plupart des victimes, si vous en connaissez vous pourrez vérifier pour vous-même, sinon allez demander à un psychothérapeute) est une libération pour l’adulte que cet enfant est devenu. 2/Trouver enfin une solidarité alors qu’on a été enfermé dans le secret et la honte depuis l’enfance comme dans un cachot particulièrement étroit, permet de réapprendre la confiance dans le genre humain, de réapprendre à vivre en société. C’est aussi une libération. 3/Après ces deux libérations, qui constituent les premières grandes avancées nécessaires pour sortir de la victimisation, la victime devient enfin une personne capable d’agir sur sa propre vie ce qui est la troisième étape nécessaire pour sortir de la posture victimaire. En résumé, et d’après tous les professionnels qui soignent les victimes, quelqu’un qui a vécu des abus sexuels dans l’enfance doit impérativement tout d’abord entrer dans une étape de victimisation, pour pouvoir en sortir justement ! Une victime pense depuis son enfance qu’elle est coupable, et DONC ne se sent absolument pas victime de ce qu’elle a subi : elle est obligée de le découvrir à l’âge adulte, et le plus souvent y arrive soit grâce à une psychothérapie, soit grâce à une association. La preuve : une victime quitte l’association quand elle va mieux et cela se confirme avec la plus grande régularité. Les associations sont des étapes nécessaires pour la reconstruction des victimes.


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