D’une manière ou d’une autre on sera obligé d’en arriver au protectionnisme.
Citations de Jimmy Goldsmith en 1993 (!) dans le nouvel obs :
... Avec l’’effondrement du communisme et la possibilité de transférer
instantanément capitaux et technologies, sont apparus en Asie du
Sud-Est, en Chine, en Russie, en Europe de l’Est de nouveaux et
terribles compétiteurs qui déstabilisent nos sociétés. « Il ne
s’agit pas simplement de main-d’œ’oeuvre à meilleur marché, mais de
conditions totalement différentes, comme si l’’on avait affaire à un
autre monde ou à une autre planète ! » Et l’auteur de souligner que « le libre-échange ne peut fonctionner valablement qu’entre économies relativement homogènes... ».
Les économistes libéraux affirment qu’’au nom des théories de la
spécialisation et de l’’avantage comparatif chères à David Ricardo,
chacun doit abandonner les secteurs où il n’est pas le plus efficace
et, pour le reste, s’aligner sur le pays le plus compétitif. « Absurde ! s’insurge Goldsmith. D’abord,
on ne peut pas améliorer notre productivité de 95 %. Ensuite, ce n’est
pas en s’’appauvrissant que l’’on va enrichir les autres. Cela revient
à s’’autodétruire pour servir un mythe. » Le credo libre-échangiste
conduit en effet fatalement nos entrepreneurs à délocaliser leurs
usines dans les régions à bas coût du travail, ou bien à se spécialiser
dans des secteurs peu consommateurs de main-d’œ’oeuvre. Résultat : les
pays industrialisés sont rongés par un chômage chronique, et « le coût
de la misère et de la déstabilisation sociale (...) blesse si
profondément qu’il n’est plus chiffrable ».
Alors il faudrait tuer le GATT et protéger l’’Europe ? Pas de doute :
à l’’heure où le dogme du libre-échangisme mondial règne sur la planète
de Washington à Pékin, de Bruxelles à Tokyo, Goldsmith prend un malin
plaisir à briser le tabou. « Il ne faut pas avoir honte de prononcer le mot protectionnisme, affirme l’’iconoclaste. Dans les conditions actuelles, c’’est de ne pas le faire qui serait honteux. » ...