La guerre que l’on mène contre l’ennemi, si elle est bien l’assassinat d’ennemis, c’est-à-dire d’enfants, de femmes et d’hommes différents, n’est jamais l’éradication de l’Ennemi, la suppression de l’altérité. Tuer le bourreau n’est pas abolir la peine de mort mais assassiner un individu. Un système survit toujours à l’amputation d’une partie de ses membres. La suppression d’un système comme une société humaine ne pourrait se concrétiser que par la suppression physique de tous les membres de ce système ainsi que par l’effacement de toute trace, de tout souvenir (livres, monuments, bâtiments, ustensiles, outils… mais aussi… ossements, fosses communes…) de ce système. A l’évidence, l’Histoire nous démontre qu’aucune intention totalitaire, génocidaire de ce genre n’a pu réussir puisqu’elle a gardé la trace de peuples réellement disparus, trace qui, témoignage même des massacres commis, n’est pas seulement le jugement et la condamnation des criminels (qui, avec le temps, ont pu disparaître tout aussi bien que leurs victimes !) mais également le souvenir des victimes et donc, d’une certaine, manière leur survie dans la conscience humaine universelle. Et à supposer même qu’une guerre puisse éliminer tous les humains sauf un(e), cet(te) ultime survivant ne serait plus humain mais un(e) solitaire dès lors qu’il n’y a d’humain et de vie humaine que dans la solidarité, la fraternité, le partage, la communauté… et l’altérité.
Alors condamner les tortures et ceux qui les commettent devrait être une des priorités de toutes les nations.
Une guerre à t-elle jamais résolue quelque problème que ce soit depuis l’aube de l’humanité ?