« la journaliste ajoute de sa plume de fiel un soupçon d’homosexualité chez Perret vis à vis de Brassens »
L’homosexualité serait donc honteuse et un « soupçon » de celle-ci de nature à entacher irrémédiablement une idole ?
Je plaisante !
Par contre, sur cette question de la révélation a posteriori de l’homosexualité d’une célébrité, une réaction intéressante de Lacouture, en réponse à un écrivain actuel qui l’accuse d’avoir délibérément caché l’homosexualité de François Mauriac dans la biographie qu’il composa jadis..
Dans sa réaction (pages Rebonds du Libé d’aujourd’hui, pas encore en ligne) Mauriac évoque le « temps du biographe » et une époque où, par souci pour les proches, on se devait de ne pas mettre en avant certains penchants.
Sur ce règlement de compte en cours, l’avis de Jean Daniel..
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20090402.OBS1817/francois _mauriac_jean_lacouture_et_lhomosexualite.html
Sinon, Pierre Perret n’est guère ma tasse de thé.. C’est une sorte de Carlos, mais d’un niveau nettement au-dessus de fils de Dolto, et qui écrit mieux...
Et Léautaud ?
J’ai apprécié son journal et la partie relative à la période de l’Occupation.
Le personnage apparait comme ignoble : il hait tout le monde et apparait, au milieu des évènements, comme totalement égocentrique.. mais c’est fort bien écrit..
CITATION :
Samedi 15 juin 1940. Je le disais tantôt à mon voisin Gagenco : l’entrée de Hitler à Paris, l’armée allemande à Paris, la honte et le désespoir des Français ! Et l’entrée de Napoléon à Berlin, et l’armée française à Berlin, et la honte et le désespoir des Allemands ! L’un vaut l’autre, autant, ou pas plus. Les choses ont changé de côté, voilà tout. Hitler est dans son rôle. Nous n’avions qu’à être dans le nôtre.
Lundi 12 août 1940. « Il y a, rue Suger, un lycée Fénelon. Jeunes filles. Autant que j’en puisse juger, de douze à seize ans. Je me suis trouvé passer là à la sortie de midi. Certaines sont déjà fardées comme des catins. Si Fénelon voyait cela ! »
Jeudi 25 juillet. – (…) Arrivé place de l’Odéon, je vois la librairie Lipschutz, au coin de la rue Crébillon, fermée depuis les premiersj ours de juin, l’étalage demeuré visible, avec tout un étagement de caisses d’emballage, fort bien faites, en bois neuf, comme celles que j’ai vues à Sainte-Geneviève, lors de l’inventaire des livres rares.
Au Mercure[5], je parle de cela à la concierge. Elle est au courant. Elle l’a appris par les gens du commissariat de police. Ce sont les Allemands qui ont ouvert la librairie et la déménagent. J’en ai un moment d’une tristesse, d’une désolation, d’une pitié. Juif, c’est entendu, mais si charmant, si courtois, si obligeant, si désintéressé ! Il y avait de petis trésors dans sa librairie.
Samedi 5 octobre 1940 Quand je disais que les mesures contre les juifs auraient tout de suite leur succès chez pas mal de gens d’une certaine sorte. La France au travail d’aujourd’hui, journal immonde qui recommence la démagogie du Front populaire, publie la lettre d’un lecteur qui réclame qu’on mette les citoyens en mesure de faire les mouchards pour signaler les juifs qui essaieraient de se soustraire à ces mesures. Je le disais hier à Fauchois : le mouvement s’accentuerait, on chaufferait exprès en conséquence : on trouverait des gens pour tuer"
FIN de CITATION
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