Ahlalalalaa ! Me voilà bien déçu. J’ai entamé cet article avec enthousiasme, prêt à recevoir cette injonction vibrante au métissage avec toute l’ouverture d’esprit que me confèrent les valeurs progressistes de notre époque et que j’ai fait miennes. Mais quelle ne fut pas ma déception ! En effet, j’étais prêt à me lancer à la rencontre de gens venant d’ailleurs, du plus loin possible, dans l’espoir de parvenir à brasser mes gènes avec des gens véritablement différents, ces gens aux couleurs variées que mon idéologie m’avait appris à identifier comme le Bien en soi. Mais halte-là, malheureux ! Qu’apprends-je dans cet article ? Ces phrases :
Non vous n’êtes pas musulmane, fille, protestante ou blonde, vous ne faites que partie de tel pays et de ses modes printanières, de cette religion et de ses rites ou d’un sexe et de ses rôles mouvants...
Puissions-nous, de temps en temps, oublier nos appartenances. Notre identité gagne. Avec, en prime, la paix.
Mon univers s’effondre. Je suis tout tourneboulé par cette révélation : ce n’est pas l’appartenance culturelle, et encore moins raciale, qui fonde la différence ! Ce qui distingue les hommes, c’est LEUR IDENTITE PROPRE !! Arrêtons-nous un instant et méditons sur cette lumière. Je me fourvoyait donc à rechercher de la diversité loin de l’endroit où je suis né, puisque le malien que je tenais en vénération n’avait en fait pas plus de différence avec moi que mon voisin qui a la même couleur que moi, le même langage, etc. et que j’avais appris à éviter car « pas assez différent ». Je pose les guillemets à présent car je me rends compte que le mépris de celui-ci comme la vénération de celui-là étaient tous deux infondés et que maintenant je n’ai plus de raison de refuser la main de ma chère Bringiliswingili, pour laquelle j’avais quelques réticences étant donné qu’elle ne faisait pas partie de cette fameuse « diversité » que je sais dorénavant illusoire. J’ai appris aujourd’hui que tous les hommes sont différents, et que par conséquent on peut faire du métissage même avec ses plus proches voisins. Voilà qui va m’économiser quelques billets d’avions. Merci Robert Branche !