si j’ai bien compris, il vaut mieux ruiner des milliers de personnes, détruire des emplois, détourner de l’argent, parce que c’est sans violence apparente, que de pisser dans l’ascenseur ! drôle de conception de la justice et de l’honnêteté !!!
elle fait partie de ces magistrats qui font l’honneur de leur profession, où chaque citoyen, quelque soit son rang social, sa profession, a le droit à la même justice. !
et pour vous achever, voici l’article que le monde a consacré à éva joli :
Le club des incorruptiblesLivingstone (Zambie), envoyé spécial
Ils appartiennent à une même confrérie, celle des gêneurs professionnels, quelques hommes et femmes n’ayant d’autre but que d’assainir les démocraties mondiales, en traquant la corruption dans les moindres recoins. Ils ont un point commun supplémentaire : ils sont membres du Network, un réseau très privé créé par l’ancienne juge Eva Joly, avec le soutien actif de la Norvège. Ils ne sont guère nombreux, une vingtaine, et se voient deux fois l’an, en toute discrétion. En février, ils se sont donné rendez-vous en Zambie, à Livingstone, à quelques pas des chutes Victoria. Ils ont accepté la présence du Monde, exceptionnellement.
Ils ont leurs héros à eux, les nouveaux martyrs de la lutte contre la corruption. Il y a d’abord Nuhu Ribadu, 48 ans, l’ancien responsable au Nigeria de la commission sur les crimes financiers, destitué, puis victime d’une tentative d’assassinat. Son seul tort est d’avoir poursuivi avec assiduité l’élite corrompue de son pays.
Il y aura désormais Manuel Garrido, procureur argentin rigolard et impitoyable, patron pendant cinq ans de l’office d’enquêtes au sein de l’administration, qui a dû se résoudre, le 12 mars, à une démission spectaculaire. Sa faute ? Avoir enquêté sur la corruption en Argentine, et plus particulièrement sur le financement de la campagne électorale de la présidente Cristina Kirchner. L’homme a le sang chaud, des principes, et son procureur général, Esteban Righi, avait un peu trop tendance à bloquer ses investigations.
Ces deux-là étaient en Zambie. Hôtel paradisiaque, zèbres et singes sur la pelouse, piscine de rêve. L’addition, billets première classe en prime, est réglée par l’agence norvégienne de développement et de coopération (Norad), un organisme dépendant du ministère norvégien des affaires étrangères.
« NOUS AVONS PERDU LE COMBAT CONTRE LE POUVOIR ET LA CUPIDITÉ... »
Ça, c’est pour le décor. Car ces enquêteurs venus du monde entier, Bangladesh, Madagascar, Ethiopie, Grèce, Angleterre, Kenya, passent l’essentiel de leur temps à se raconter leurs mésaventures, leur confrontation avec le pouvoir. Des affaires se règlent sur un coin de table, on tente d’accélérer les procédures internationales d’entraide judiciaire. On parle d’argent sale, de circuits financiers occultes, de commissions illicites. Certains d’entre eux viennent pour la première fois. Ils se lèvent, se présentent, récitent leurs faits d’armes.
« Bonjour, je suis procureur au Costa Rica, nous avons fait tomber deux ex-présidents... », dit Juan Carlos Cubillo. Au tour de Fabio de Pasquale, procureur à Milan. Lui, sa cible n’est autre que Silvio Berlusconi, le premier ministre italien. Pas simple. « Dès que Fabio s’approche un peu trop de lui, Berlusconi change les lois en sa faveur », déplore Helen Garlick, l’ex-responsable britannique de l’enquête sur les faramineux pots-de-vin versés par l’entreprise aérospatiale anglaise BAE. Il faut être coopté pour entrer dans ce cénacle, où l’on n’accepte que les purs et durs de la lutte anticorruption. Pas de Français à l’horizon. Un signe ?
"C’est un combat que l’on ne peut pas gagner, nous avons perdu contre le pouvoir et la cupidité, mais cette lutte vaut la peine d’être menée", assure Eva Joly, qui sait de quoi elle parle, même si elle s’est refait une santé depuis l’affaire Elf, en France, qui l’avait laissée épuisée. Un dossier qui lui aura permis, malgré tout, de se tailler une belle réputation au pays des incorruptibles. « Elf aura été un symbole, pour nombre d’entre nous », confirme Richard Findl, un procureur allemand qui enquête sur l’affaire Siemens.
Un symbole, oui, mais pour quel progrès ? La corruption ne cesse de gagner du terrain dans les économies occidentales, gangrène les pays en voie de développement. Et, partout, le même constat : au prétexte de vouloir sauvegarder les intérêts de ses entreprises nationales, le pouvoir se protège. Les investigations sont freinées, voire stoppées. La convention OCDE, censée proscrire tout acte de corruption depuis 1997, est systématiquement contournée, via les paradis fiscaux, les comptes offshore. Fatalement, les enquêteurs anticorruption se retrouvent isolés, dans une position intenable, souvent dangereuse. Des exemples ?
En Angleterre, Tony Blair, alors premier ministre, a voulu mettre fin à l’enquête sur les commissions versées par BAE, il a fallu que les tribunaux le contredisent. En Allemagne, Siemens a transigé et préféré verser plus d’un milliard d’euros de dédommagements pour clore l’enquête judiciaire sur les pots-de-vin versés à l’étranger. En France, on renforce le secret-défense, cette arme fatale aux mains du pouvoir qui a permis, entre autres, de bloquer l’enquête sur les frégates de Taïwan, on envisage même de supprimer les juges d’instruction. En Afrique du Sud, l’unité d’élite traquant les crimes financiers a été purement et simplement dissoute. Il faut désormais être animé d’une volonté quasi suicidaire si l’on veut investiguer dans ce domaine.
« ON M’A TIRÉ DESSUS, MAIS MA VOITURE ÉTAIT BLINDÉE, HEUREUSEMENT... »
Ainsi, Nuhu Ribadu aurait bien voulu poursuivre son oeuvre au Nigeria. Il est têtu, persévérant. Sûr de ses compétences. En 2003, ce policier de haut rang dirige la commission contre les crimes économiques et financiers. Il s’en prend aux élites du pays. En quarante ans d’exploitation pétrolière, près de 320 milliards d’euros ont été volés ou gaspillés. "J’ai poursuivi tout le monde, raconte Nuhu Ribadu, la fille du président, le vice-président, les sénateurs, les gouverneurs. J’ai sorti 170 cas de corruption, portant sur plus de 4 milliards d’euros. Et puis un nouveau gouvernement est arrivé au pouvoir...«
Et les ennuis ont commencé. En décembre 2007, il est »démissionné« . On l’accuse d’avoir dissimulé des biens à Dubaï. »Ils ont tenté de salir mon image, mais ils n’avaient aucune preuve. Et, surtout, j’étais trop populaire.« Au pays, il devient une icône. Comment s’en débarrasser ? En 2008, il fait l’objet d’une tentative d’assassinat. »On m’a tiré dessus, en province, mais ma voiture était blindée, heureusement..." C’est là qu’intervient le Network, dont Nuhu Ribadu est l’un des membres. Officiellement, la Norvège ne s’est pas impliquée dans l’affaire. Mais c’est bien le Norad qui a exfiltré le Nigérian de son pays, pour lui procurer un emploi de chercheur, et le salarier, en partie, en Angleterre, à l’université d’Oxford. « C’est un combat solitaire, les gens comme Eva Joly connaissent cela par coeur, explique Nuhu Ribadu. La Norvège m’a aidé à sortir du pays. »
(...)"
Par Gérard Davet
Source : LE MONDE
Taille de l’article : 576 mots
400 000 EUROS. Voilà ce que coûte à la Norvège, chaque année, le Network, ce réseau ultraprivé d’enquêteurs spécialisés dans la lutte contre la corruption. Dérisoire, quand on sait l’immensité des réserves financières de ce pays nordique. Ridicule au regard des sommes générées par la corruption chaque année, en augmentation constante : plusieurs dizaines de milliards d’euros. « Nous ne sommes pas dans la philanthropie, argumente le diplomate Fritdjov Thorkildsen, chef du projet Network. La Norvège a été confrontée à des problèmes de corruption, en raison de ses richesses en pétrole. On s’est dit qu’il fallait relier les capacités de lutte dans chaque pays.
30/04 23:10 - Rough
@claude...salut mon pote... Les idiots qui ont investi en bourse sans savoir où ils (...)
30/04 20:45 - xray
Le vrai problème de la justice est un problème de mobilier humain. Trop d’argent va à (...)
30/04 14:54 - nightflight
@logan « Quand aux paradis fiscaux effectivement y’avait rien dans le plan du G20 ... ». (...)
30/04 13:37 - yaovi
L’élection en cours n’est pas une élection nationale, mais bien une élection (...)
30/04 12:58 - nightflight
John, je vous trouve bien noir ! N’y a-t-il pas des moyens d’action contre ce qui (...)
30/04 11:46 - logan
Au niveau national nous ne pouvons à l’évidence pas totalement lutter contre la (...)
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