D’après ce que j’ai compris, Royal part d’un constat : les Français n’ont plus confiance en leurs élus, en la démocratie représentative. Jusque là, rien à dire.
A partir de ce constat, il y a deux solutions :
1) Soit on joue le jeu du populisme, on dit aux gens : « vous avez raison, les élus sont tous des salauds corrompus ». Et alors, on choisit de neutraliser ces dangereux mafrats en sappant leur autorité, en rajoutant une énième couche de responsabilité : démocratie directe, jury populaire... Et ce faisant, on accroit la méfiance du peuple envers ses représentant.
2) Soit on mouille sa chemise, et on décide, en tant qu’élu, de mériter à nouveau la confiance du peuple. Le comportement de l’élu va jouer. Mais une telle démarche passe notamment par une réforme du système institutionnel, pour que le peuple soit mieux représenté par... la démocratie représentative.
Ce n’est ni Fabius, ni DSK qui a le mieux critiqué l’idée du jury populaire. C’est Bayrou, qui a dit sur France Inter : comment voulez-vous restaurer la confiance en instaurant la méfiance généralisée ?
Donc, première urgence : on réforme les institutions. Il y a quelques éléments dans le projet socialiste, éléments que Fabius veut soumettre à référendum en septembre 2007. Mais Royal en parle peu.
Ne lui est-il jamais venu à l’esprit que les Français ne pouvaient se sentir représentés par une assemblée où est absent un parti arrivé au second tour de la dernière présidentielle ?
Ne lui est-il jamais venu à l’esprit que les Français ne pouvaient se sentir représentés par un assemblée où seuls quelques députés se battent en duel, pour cause de cumul des mandats ?
Ne lui est-il jamais venu à l’esprit que les Français ne pouvaient se sentir représentés par une assemblée qui n’est qu’un parlement-croupion, aux ordres de l’exécutif, surtout depuis quelques années ?
Pour moi, il est là, le vrai débat.