Je partage l’analyse que suggère l’article : la peur risque de faire bien plus de dégât que l’épidémie elle-même...
En réalité, la science a fait son travail, très rapidement. Il a été isolé assez vite par rapport aux premiers symptômes, sa séquence a déjà été entièrement déterminée, l’analyse du virus a permis de déterminer certaines des mutations qu’il contient par rapport au virus classique (rappelons que le virus de la grippe est très variable, il mute tout le temps pour échapper aux défenses de l’organisme), et nous savons qu’il est pour le moment sensible aux rétrovirus disponibles. Comme pour tout virus de ce type, il faut quelques mois pour produire un vaccin.
Ce que l’on ne connaît pas encore, c’est son origine exacte (il s’agit d’un cas classique de recombinaison du virus de la grippe chez le porc, mais il est rare de voir ce type de chimère se répandre ainsi, en général il y a juste modification de quelques acides aminés d’un virus connu), et sa virulence (faute d’information exhaustive sur les personnes vraiment contaminées au Mexique), mais nous devrions en savoir plus très vite.
Les deux inconnues ont des conséquences sanitaires : la première (déterminer le foyer d’infection) afin de mieux comprendre son origine et donc les risques de réapparition, la seconde sur les mesures de préventions à prendre. Pour le moment, il n’est pas certain que ce nouveau virus soit plus dangereux que celui de la grippe classique (qui fait plusieurs milliers de morts chaque année chez les personnes âgées…), même s’il semble plus virulent chez les jeunes adultes.
Mais si l’on considère le moment de sa découverte et les connaissances que l’on en a déjà, on peut dire que la science (enfin, les scientifiques…) a fait un sacré boulot...