Comment résister ?
L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait.
Chacun de nous est tour à tour, de quelque manière, un criminel ou un saint.
Le démon de notre coeur s’appelle « A quoi bon ! »
Hasard dit-on. Mais le hasard nous ressemble. La véritable humilité, c’est d’abord la décence.
Les démocraties ne peuvent pas plus se passer d’être hypocrites que les dictatures d’être cyniques.
On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.
Le monde moderne n’a pas le temps d’espérer, ni d’aimer, ni de rêver.
L’intellectuel est si souvent imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel jusqu’à ce qu’il nous ait prouvé le contraire.
Il est beau de s’élever au-dessus de la fierté. Encore faut-il l’atteindre.
Les idées sont comme les jolies filles : elles peuvent aussi mal tourner.
Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté.
Le péché entre en nous rarement par force, mais par ruse.
La science ne saurait être rendue responsable de l’illusion des imbéciles qui prétendent, on ne sait pourquoi, qu’elle doit assurer leur bonheur.
L’imbécile est d’abord d’habitude et de parti pris.
Etre informé de tout et condamné ainsi à ne rien comprendre, tel est le sort des imbéciles.
Il est désormais possible de renverser l’opinion comme un mécanicien de locomotive renverse la vapeur.
Mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout.
Le scandale n’est pas de dire la vérité, c’est de ne pas la dire tout entière, d’y introduire un mensonge par omission qui la laisse intacte au dehors, mais lui ronge, ainsi qu’un cancer, le coeur et les entrailles.
Un peuple est pacifique aussi longtemps qu’il se croit assez riche et redouté pour installer sournoisement sa dictature économique.
Le monde est au risque. Le monde sera demain à qui risquera le plus, prendra plus fermement son risque.
L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches et des imbéciles.
La seule différence entre un optimiste et un pessimiste, c’est que le premier est un imbécile heureux et que le second est un imbécile triste.
Le plus dangereux de nos calculs sont ceux que nous appelons des illusions.
Qu’une guerre soit réellement juste, nul, je pense, ne saurait l’affirmer avant la paix. Ce sont les paix justes qui font les guerres justes.
Ce qu’exige tôt ou tard le plus fort, ce n’est pas qu’on soit à ses côtés mais dessous.
Lorsqu’un homme crie : « Vive la Liberté ! » il pense évidemment à la sienne.
Pour manquer utilement à sa parole, encore faut-il avoir une parole !
Les peuples ne peuvent se passer d’honneur, nous paierons cher d’avoir cru en nous plutôt qu’en lui.
L’optimisme est un ersatz de l’espérance, qu’on peut rencontrer facilement partout, et même au fond de la bouteille.
Le spectacle de l’injustice m’accable, mais c’est probablement parce qu’il éveille en moi la conscience de la part d’injustice dont je suis capable.
Foi : vingt-quatre heures de doute... mais une minute d’espérance.
Il faut savoir risquer la peur comme on risque la mort, le vrai courage est dans ce risque.
Le diable, voyez-vous, c’est l’ami qui ne reste jamais jusqu’au bout.
Quel homme de prières a-t-il pourtant jamais avoué que la prière l’ait déçu ?
Les autres, hélas ! C’est nous.
Les consciences se soulagent comme des ventres.
Qui dit conservateur dit surtout conservateur de soi-même.
Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c’est le citoyen qui fait la république.
L’audacieux préfère son risque à la vie, et même à la gloire.
Le désespoir est la charité de l’enfer. Il sait tout, il veut tout, il peut tout.
Qu’importe ma vie ! Je veux seulement qu’elle reste jusqu’au bout fidèle à l’enfant que je fus.
L’homme c’est bien malaisé à définir. Admettons que ça reste un enfant. Gentil et câlin à ses heures, mais plein de vices.
Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d’écouter les enfants.
On dirait que les survivants de ces générations formées par le plaisir, en ne se refusant rien, ont appris à se passer de tout.
Qui cherche la vérité de l’homme doit s’emparer de sa douleur.
La masse des catholiques que nous voyons à la messe chaque dimanche ne désire, au fond, savoir de la religion que ce qui peut les confirmer dans la bonne opinion qu’ils ont d’eux-mêmes.
Toute vocation est un appel – vocatus – et
tout appel veut être transmis. Ceux que j’appelle ne sont évidemment
pas nombreux. Ils ne changeront rien aux affaires de ce monde. Mais
c’est pour eux, c’est pour eux que je suis né. Bernanos.
04/05 22:05 - Comité Cicéron
Très bon article, dans un Agoravox qui devient une véritable jungle ! Juste un peu en (...)
04/05 19:07 - Peretz
Il y a certainement des choses intéressantes dans les commentaires Bernanos, qui suivent (...)
04/05 15:49 - plancherDesVaches
Une chose est sûre, si le capitalisme se retourne, il l’aura dans le (...)
04/05 12:39 - Kalki
Extrait de « La liberté, pour quoi faire ? » (titre du livre de bernanos, et citation de (...)
04/05 12:38 - Kalki
« Cette civilisation est une civilisation de consommation » Bernanos,12 septembre 1946. Le (...)
04/05 12:10 - Kalki
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