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Commentaire de ffi

sur L'arbre qui cache la forêt ? Un créationniste français à l'honneur


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ffi ffi 8 mai 2009 16:17

Métaphore : « Procédé par lequel on transporte la signification propre d’un mot à une autre signification qui ne lui convient qu’en vertu d’une analogie, d’une comparaison sous-entendue. (Ex. la lumière de l’esprit, brûler de désir). »

Je t’invite à lire l’article sur les métaphore de Wikipédia, pour avoir quelques éléments.

Imaginons un poète, un philosophe, un artiste et un scientifique discutant ensemble

Le poète dit : « 
De la colline, la ville brillait de ses milles feux,
Et tout ici, et les arbres, danse au son d’Eole,
Tout là-bas est au pas, les enfants à l’école,
De logique, subjugués, dévasteront ces lieux.
 ».
L’artiste peindra la situation, un homme soucieux contemplant une ville de loin sous un arbre
Le philosophe réfléchira : Quelle éducation permet de vivre en respectant la nature ?
Que dira le scientifique ?
Mais non, il n’y a pas mille feux dans la ville, ce sont des réverbères. Mais non, les arbres ne dansent pas et Eole n’existe pas. C’est la force du vent, qui est un flux d’air, qui provoque le mouvement des arbres.

Tu comprendras bien que la transmission des idées a des formes, et qu’il est vain d’expliciter les métaphores. Ces formes d’énoncés ont une influence sur l’imaginaire des sujets en formation. L’énoncé binaire, la logique, impose. Les métaphores, énoncés imagés, laissent le soin à celui qui reçoit de tirer ses conclusions.

D’ailleurs, même en science, la logique n’est pas première.

Tout part du principe (principius, concept posé en premier) qui est énoncé, par exemple :

La lumière prend le chemin du moindre temps (principe de Fermat)
Le mouvement suit le chemin de la moindre action (principe de Maupertuis)
Dans tous les référentiels, la vitesse de la lumière est constante et égale à c  (Einstein)
Tout objet peut être vu à la fois comme onde et corpuscule (De Broglie)

Ces principes ne sont pas logiques, voire pourraient sembler irrationnel. Chacun d’eux pourraient être précédé par « Dieu a créé l’univers tel que ... », sans que cela n’en change ni le sens ni les conséquences physiques.

A partir du principe découle une logique, que l’on déroule mécaniquement, et, si les conséquences que l’on en tire sont conformes aux faits expérimentaux, alors, le principe est considéré comme valide.

L’évangile est un feuilleton, un récit, c’est une fiction, il possède une fonction. Cet ensemble de métaphores permet d’élever les esprits des jeunes à la conscience et d’éveiller leur imaginaire tout en passant le message « aimez-vous les uns les autres ». Qui souhaiterait vivre dans une société où c’est loi du Talion qui s’applique ? Il y a quelques raisons morales à un tel message.

Y croire textuellement à l’age adulte est aussi idiot que de croire au père Noël. L’un comme l’autre ont une fonction. L’évangile a une fonction d’éducation morale et d’éveil de l’imaginaire, le père Noël a une fonction d’éducation à la consommation.

En fait, chacun le sait, dans notre inconscient, il y a un récit. Il arrive parfois de parler seul. il nous raconte notre propre histoire. Ceci vient de la plus tendre enfance, lorsque l’enfant comprend qu’il est le « je » auquel les parents disent « tu ». Cela laisse une marque indélébile sur l’esprit en formation. L’inconscient dit « tu » au conscient qui dit « je ».

Ce récit inconscient entre en résonance avec les récits sociaux. Lorsque quelqu’un raconte quelque chose, celui qui le reçoit, dans son récit intérieur, se positionne par rapport à cette chose. Selon les circonstances, on peut rapporter cette histoire à d’autres, on la cite, on la recite, on la rerecite. Globalement cela engendre des grands récits sociaux. Par conséquent, les grands récits sont inhérents aux sociétés humaines, jette-les par la porte, ils reviennent par la fenêtre (la main invisible du marché, la sélection naturelle). Ces grands récits sociaux ont des importances incroyables, car ils sont en prise direct sur l’inconscient collectif, ils sous-tendent absolument les décisions des gens. Ainsi peut s’expliquer la prise de la propagande sur les populations.

Cela dit, certains peuvent rejeter les grands récits de leur temps et se grouper pour partager le leur. Comme ils font sécession de la pensée dominante, pour suivre un autre chemin, on peut, étymologiquement, les qualifier de secte. Certaines de ces sécessions réussissent à convaincre beaucoup de gens, qui deviennent des déviances sociales qu’une société dogmatique combattra.

La mauvaise foi montre un autre aspect de ce récit intérieur. Mis en porte à faux par rapport à soi-même, l’inconscient impose de se justifier. « Il n’y a que la vérité qui blesse ». Ce récit intérieur nécessite une certaine continuité. Si l’image intérieure que l’on a de soi est dégradée, la dépression s’ensuit.

La métaphore consiste à faire comprendre certaines idées, de manière détournée. Dénoncer un comportement par métaphore, permet de faire comprendre quelque chose à celui qui reçoit la critique, sans mettre sa susceptibilité en porte-à-faux. C’est un soin que l’on apporte dans la relation, une politesse.

La perte de cet art dans l’éducation et la société provoque une épidémie de dépression. Les parent qui disent : « il faut que tu fasses ça parce que ... », « il faut que tu sois comme ça parce que ... », la société qui dit « Il ne faut pas manger trop ceci, trop cela », « il faut ceci, cela ».

Mais, ce faisant, on n’alimente pas le sujet pensant des ressources qui lui permettrait de prendre conscience de lui-même, car celui-ci ne peut dialoguer avec son propre inconscient que de manière détournée. L’accès d’un jeune à la conscience humaine se fait lorsqu’il s’est emparé de son récit intérieur, sait l’orienter et en connait les limites. Et cela ne peut se faire que par métaphore, pour des raisons de susceptibilité et d’estime de soi. 

Donc pour ce faire, mieux vaut multiplier les récits faits aux enfants et non les éliminer de l’éducation ! La multiplication des connaissances de récit est la seule à même de former les esprits critiques sans prise sur les propagandes.

Des parent qui privent leurs enfants des récits, en croyant devoir tout expliciter de manière logique, les privent de l’accès à la conscience de soi. Cela provoque les conflits en particulier à l’adolescence et un défaut de maitrise de soi. C’est les dialogues de type « Toi, tu as fais ça » « Oui, mais toi tu as fais ça ». Les conflits d’égos. Une approche par métaphore, du point de vue de l’éducation, par les fables, les contes, ... est plus appropriée. En érigeant un tiers, neutre, la susceptibilité de chacun est préservée, l’accord peut se faire.

D’autre part, puisque les récits sociaux prennent une place prépondérante dans l’inconscient collectif, la nature des concepts auxquels ils renvoient et l’imagination qu’ils pourvoient est d’une importance absolument fondamentale pour la vie en société.

Dieu est évidemment le tiers des récits de la chrétienté, le support sur lequel les gens se sont appuyé pour augmenter la connaissance des choses. Kepler, Leibniz, Fermat, Maupertuis, ... se sont tous appuyés sur la question de savoir comment dieu a créé le monde pour imaginer les principes qu’ils ont posés. Ces principes sont encore les fondements de la science d’aujourd’hui.

La qualité du récit, de la fiction sociale, détermine en grande partie la qualité de l’imagination des hommes, ses actions, son progrès futur.

La fiction Darwinienne, en dehors du fait qu’elle n’explique rien et a aboutit à des erreurs manifestes, propage des conceptions malsaines. De même pour la grande fiction libérale et son crédo « Les vices privés font la vertu publique », que les faits démontrent comme totalement erronée.

La conséquence logique du principe Darwinien aurait été une continuité de l’évolution et la découverte de fossiles montrant des « chainons manquants », des formes de vie intermédiaires. Or, l’apparition des espèces est soudaine et les « chainons manquants » manquent toujours.

Les découvertes invalident donc le principe Darwinien ce qui implique de l’abandonner plutôt que de le bricoler.

Le créationnisme évangélique, lui, est une véritable tarte à la crème. Il confond un récit qui a une fonction sociale d’avec une vérité scientifique. De ce point de vue, c’est bien pire que Darwin. Et évidemment dit comme ça, on peut qu’être d’accord avec Darwin.

Tu remarqueras que ces deux courant de pensées ont leur origine dans la même contrée, outre-manche. Tu pourras te renseigner sur la fraude de l’homme de Piltdown, aussi originaire de cette contrée.

La science et la religion ne sont bien-sûr pas à l’abri de la propagande politique, au contraire, c’en est même les deux piliers fondamentaux, car les plus sous-terrains. La religion Nazie le montre bien.

En terme scientifique, je suis plutôt partisan de trouver un principe physique de la vie.
Un principe vivant. Dans mon idée, c’est une conséquence de l’électricité dans l’eau. Mais bon, l’article ne s’attachant qu’à une mise en opposition binaire de deux courants de pensée, tout aussi erronés l’un que l’autre, à des fins d’excitation politique, mon avis sur ce qu’est la vie n’a finalement que peu d’importance.


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